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COMMUNIQUÉ

12 grévistes de la faim régularisés : nouvel aveu de l’Etat délinquant

09/05/2005 — Selon la préfecture de police, au terme de 50 journées de jeûne, 12 grévistes de la faim du IXe collectif ont bénéficié d'un « examen de leur dossiers mené conformément à la jurisprudence du Conseil d'Etat et qui va permettre leur admission au séjour ». Cette déclaration démontre une fois de plus ce que tous les défenseurs des droits des étrangers savent depuis fort longtemps : au quotidien cette jurisprudence est ignorée et l'Etat foule aux pieds les rares règles législatives adoptées pour protéger les étrangers.

Ce que nous apprennent ces régularisations, c'est que la mise en danger de soi est devenu l'un des rares moyens de pénétrer sur le territoire et de s'y maintenir : sur le plan des entrées, le ticket de quelques uns se paie par la mort de centaines d'autres causée en raison de la militarisation des frontières ; du côté du droit à demeurer, les sans-papiers, par ailleurs exploités dans des pans entiers de l'économie, sont contraints, pour faire valoir leurs maigres droits, à une « martyrisation » médiatisée de façon à obtenir des titres de séjour auxquels les procédures administratives normales ne conduisent plus. C'est ainsi que s'établit la primauté de l'Etat répressif sur l'Etat de droit.

Transcendant les clivages politiques, les pouvoirs publics successifs ont lentement mais sûrement organisé un labyrinthe administratif qui, d'illisibilité des procédures en pénurie de moyens humains, en passant par le choix de payer des amendes pour infractions à la réglementation plutôt que d'appliquer le droit, ne vise qu'à organiser la précarisation et l'exploitation des étrangers pouvant prétendre à une présence régulière sur le territoire français. Combien sont-ils aujourd'hui, comme les grévistes du IX collectif, a être privés de leur droit légal à un logement, à une autorisation de travail, à un titre de séjour ? Sur tout le territoire, leurs luttes se multiplient dans l'indifférence des pouvoirs publics qui poursuivent leur lubie répressive et n'ouvrent des négociations que face à la peur de voir l'état de santé dégradé des grévistes de la faim émouvoir l'opinion publique ou à celle de s'exposer à une extension de la révolte.

L'Etat doit donc commencer par respecter ses propres règles et par donner les moyens à ses administrations d'accueillir et de traiter dans des conditions équitables les demandes des requérants étrangers. Mais au-delà, il est urgent de réfléchir à une autre politique d'immigration fondée sur une conception non utilitariste de l'humanité sur la base de laquelle la régularisation des sans papiers ne serait plus simplement la soupape de sécurité nécessaire pour perpétuer la logique intenable de la fermeture des frontières.

Paris, le 9 mai 2005



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Dernière mise à jour : 9-05-2005 17:37 .
Cette page : https://www.gisti.org/ doc/actions/2005/9e_collectif/aveu.html


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