L’Anafé dénonce depuis près de trois semaines le traitement réservé aux étrangers maintenus dans la zone d’attente de Roissy (voir nos communiqués du 28 décembre 2007 et des 4 et 8 janvier 2008).

Face à un afflux de demandeurs d’asile (tchétchènes, somaliens, palestiniens, irakiens…), les autorités françaises ont choisi délibérément l’enfermement prolongé, quitte à sacrifier la dignité des personnes.

La réquisition par le préfet de la Seine-Saint-Denis d’un local de 1600 m2 dans le ressort de l’aéroport de Roissy ne changera pas fondamentalement leur sort. Malgré quelques améliorations les conditions de maintien dans ce nouveau local restent préoccupantes : système de douches par navette, absence de repas chauds, d’intimité, de chauffage suffisant, conditions d’hygiène précaires, problème d’accès pour les associations et les avocats, ce qui réduit les chances de bénéficier d’une véritable assistance juridique, de même que pour les familles, multiplication des transferts d’une zone à une autre...

Par ailleurs, l’Anafé craint que, face à cette situation, le gouvernement tente de résoudre ces difficultés liées à la surpopulation par un véritable déni du droit d’asile. Depuis une semaine, le ministère de l’intérieur refuse à de nombreux réfugiés, notamment tchétchènes, l’accès au territoire en déclarant leur demande d’asile « manifestement infondée ». De même, la réponse des autorités n’est pas claire sur les efforts simultanément organisé afin de tenter d’empêcher ces personnes d’arriver ultérieurement.

De son côté, le tribunal administratif de Paris a commencé à rejeter des recours, alors que les conditions de mise en œuvre de la procédure introduite par la loi « Hortefeux » du 20 novembre 2007, sont très éloignées d’un véritable recours effectif, comme l’a confirmé à plusieurs reprises la cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg, depuis le 9 janvier, en ordonnant au gouvernement français de surseoir au refoulement de réfugiés tchétchènes.

A l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays européens et dans les centres de rétention administratifs français, l’enfermement massif d’étrangers réduit à néant leurs droits fondamentaux et nie leur humanité. Le scandale qui perdure à Roissy le démontre une fois de plus.

15 janvier 2008

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.anafe.org

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Dernier ajout : vendredi 18 janvier 2008, 19:08
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