Rafle aux bains-douches en attendant le camp tout confort de la ville de Paris

Tandis qu’Anne Hidalgo a annoncé la semaine dernière la création d’un camp de réfugiés « aux normes ONU » à Paris, 22 habitants du campement du jardin d’Éole dans le 18e arrondissement se sont fait arrêter le jeudi 2 juin alors qu’ils se rendaient aux douches municipales. La préfecture de police leur a notifié des obligations de quitter le territoire (OQTF).
D’autres contrôles ont été observés aux abords du camp.
Côté pile, une annonce aux apparences teintées d’humanité. Côté face, une répression qui s’amplifie avec des arrestations et des décisions d’éloignement prises à l’encontre de réfugié.e.s.

Le 6 juin, le campement d’Éole à été évacué. Encore un. Pourtant, environ 1 500 personnes étaient contraintes d’y vivre dans des conditions déplorables, essentiellement des Afghans, des Soudanais, des Érythréens, des Somaliens et des Éthiopiens qui fuient leur pays et veulent demander l’asile.

Un an après la première évacuation du campement de la Chapelle en juin 2015, les exilé.e.s qui arrivent en région parisienne continuent d’être harcelé.e.s au lieu d’être accueilli.e.s. Les évacuations successives ont pour objet de rendre invisibles ces indésirables en les éparpillant dans toute Île-de-France, dans des lieux d’hébergement souvent inadaptés et provisoires.

Qu’il s’agisse de l’État, de la ville de Paris ou des opérateurs associatifs chargés de mettre en œuvre le dispositif d’accueil officiel des demandeurs d’asile, tous se veulent rassurants. Mais les faits sont têtus : les jungles parisiennes se succèdent faute de structures d’accueil satisfaisantes et le harcèlement de la police reste constant.

Ces arrestations ne sont pas une bavure de plus. Elles participent au dispositif de répression que l’Europe et la France mettent en place pour se préserver des personnes en quête de protection.

Le 7 juin 2016

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Dernier ajout : mardi 17 janvier 2017, 10:48
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