Nous toutes et tous, qui voulons vivre avec toutes et tous

Le Gisti n’a pas pour habitude de donner des consignes de vote à ses membres ou à ses sympathisants. Pour autant, il est aujourd’hui de son devoir de s’associer à toutes celles et ceux qui appellent à s’opposer à la terrible perspective de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

Le pari fou de « clarification » lancé par le président de la République juste après un scrutin qui venait de démontrer à quel point le RN a gagné en audience dans le pays nous place face à une menace imminente : l’extrême droite est en passe d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, et donc de gouverner la France.

On lit et on entend ces jours-ci toutes sortes d’hypothèses et d’analyses sur ce qui nous a amené·es à cette situation. C’est important d’y réfléchir et il y aura à le faire plus encore demain. Pour sa part, le Gisti, depuis des décennies, dénonce les politiques migratoires conduites par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, qui, en prétendant répondre aux angoisses et sentiments d’injustice de la population, n’ont fait que justifier les discriminations, nourrir la xénophobie, renforcer les peurs.

Le RN a pu se réjouir que ses thèses soient finalement validées par des textes xénophobes et répressifs, tels que la récente loi Immigration, mais aussi les lois Séparatisme ou Sécurité globale, ou encore le projet d’abolition du droit du sol à Mayotte. Demain aux commandes, il ne se privera pas d’amplifier brutalement la répression et l’exclusion de toutes celles et ceux qui n’ont pas la nationalité française – et même les bi-nationaux –, ou n’ont pas la bonne couleur de peau, pas la bonne religion, ainsi que de toutes celles et ceux qui les accompagnent, les défendent, ou simplement se réjouissent de vivre avec elles et eux, les « étranges étrangers » [1]. Avec l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, ce sont tous les socles sur lesquels nous pouvons encore nous appuyer dans nos luttes en faveur de l’égalité et de la justice qui seront remis en cause.

Devant un tel risque, une telle bascule, une seule voie s’impose : aucune voix ne doit manquer le 7 juillet pour contrer le RN.

3 juillet 2024

[1Poème Étranges étrangers. Jacques Prévert, Grand Bal de Printemps, 1951.

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Dernier ajout : jeudi 11 juillet 2024, 16:59
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