action collective

Nouvel hébergement parisien à l’ancien hôpital Saint-Lazare
Toujours pas de réponse satisfaisante à la situation des exilés

A la suite de la mobilisation de plusieurs organisations, la Mairie de Paris a décidé d’ouvrir le 17 janvier 2010 un nouveau centre d’hébergement d’urgence hivernal au profit des exilés afghans. Nous nous félicitons que cela permette de sortir de la rue quelques dizaines de personnes. Il serait cependant incompréhensible que ce lieu soit réservé aux seuls Afghans alors que des exilés de toutes nationalités (Irakiens, Iraniens, Pakistanais…) partagent la condition de ceux sur lesquels l’attention médiatique s’est portée.

Pas plus que les abris déjà à la disposition des exilés à Paris, ce nouvel équipement n’apporte de réponse à la question des droits des demandeurs d’asile et des « sans-Etat » à vivre dans des conditions dignes.

Il n’apporte pas davantage de réponse satisfaisante en matière de protection et de réelle prise en charge des mineurs, telles que définies par les lois françaises et les conventions internationales. Chaque soir, entre dix et vingt mineurs restent à la rue, tandis que vingt-cinq d’entre eux sont hébergés dans des conditions extrêmement précaires.

Parmi les demandeurs d’asile, ils sont plusieurs dizaines à devoir vivre dans des conditions inacceptables, qu’ils soient détenteurs d’autorisations de séjour (récépissés) ou placés, de façon inacceptable mais légale, en « procédure prioritaire » (sans autorisations de séjour ni aides d’aucune sorte). S’y ajoutent les dizaines de demandeurs d’asile qui, en application du règlement européen « Dublin 2 » sont condamnés à être renvoyés en Grèce, pays par lequel ils sont entrés dans l’UE. A l’égard de cette catégorie, la France ignore délibérément les injonctions du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui s’oppose à ces renvois dans un pays où l’asile n’existe pas. Par ailleurs, l’Etat oppose sa surdité à des dizaines de décisions des tribunaux français qui le condamnent à héberger ces « dublinisables ».

Il existe enfin, dans les rues de Paris et dans les « jungles » du nord-ouest de la France, quantités de réfugiés statutaires et de protégés subsidiaires qui, en dépit du fait qu’ils se sont vu octroyer une protection, restent abandonnés à un sort de SDF.

Les organisations signataires continuent à exiger des pouvoirs publics qu’ils assurent un accueil humain et respectueux des droits fondamentaux aux exilés et, parmi eux, aux demandeurs d’asile. Elles exigent que tous les mineurs fassent l’objet d’une prise en charge adaptée et non plus de dispositifs de simple mise à l’abri bricolée au profit d’une partie arbitraire d’entre eux.

Paris le 17 janvier 2010

Organisations signataires :

  • Collectif de soutien des exilés du 10ème / exiles10@rezo.net
  • GISTI / 3 villa Marcès 75011 Paris
  • MRAP / 43 boulevard Magenta 75010 Paris

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Dernier ajout : lundi 18 janvier 2010, 10:38
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