Enquête CCFD, Cimade, Gisti, Saf et SM sur les « réfugiés » de Sangatte
« Si les étrangers avaient des chances d’obtenir l’asile en France beaucoup seraient prêts à le demander »
Entretien avec une militante de la Pastorale des migrants (13 octobre 2000)
Cette militante de l’association catholique Pastorale des migrants participe aux opérations d’aide aux étrangers depuis longtemps. Dès l’ouverture du « camp » de Sangatte en septembre 1999, elle s’est rendue presque tous les jours sur place pour nouer un dialogue avec les « réfugiés » et les aider quand elle le peut. Elle fait ainsi partie des rares personnes qui entretiennent des contacts individuels et réguliers avec certains « réfugiés ».
Elle constate que la durée moyenne de séjour dans le camp s’allonge. Elle l’évalue à 3 semaines environ. Davantage pour les familles. Ses discussions lui donnent l’impression que, si les étrangers estimaient avoir quelques chances d’obtenir une autorisation de séjour et de travail en France, beaucoup seraient prêts à y demander l’asile. Mais ils n’ont pas d’illusions. Il en existe cependant qui souhaitent absolument gagner la Grande-Bretagne. Beaucoup parmi eux visent le Canada.
Elle observe que, depuis quelque temps, il y a beaucoup d’enfants parmi les étrangers, de l’ordre de 50 à 60. Quelquefois, il y a des mineurs isolés, mais c’est assez rare. Ils sont tout de suite placés en foyer. Face à ce placement qu’ils veulent souvent éviter, les « réfugiés » de la même communauté déclarent souvent l’enfant isolé à eux.
Des demandes d’accompagnement scolaire dans le camp ou a proximité n’ont jamais reçu de réponse. A l’école de Sangatte, on n’inscrit pas les enfants du camp.
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