action collective
Sixième occupation
On ne retournera pas sous les ponts !
Collectif des jeunes de Belleville
Le Gisti soutient les revendications du Collectif des jeunes de Belleville : Sixième occupation : On ne retournera pas sous les ponts !
Extrait de l’édito de plein droit n°142, ni mineurs ni majeurs : enfants à la rue, débrouillez vous ! :
" Sept hivers ont passé depuis qu’en juillet 2017 un président fraîchement élu inaugurait une série de tromperies par cette fanfaronnade : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues […]. C’est une question de dignité, […] d’humanité et d’efficacité. » Il est vrai qu’il prétendit ensuite n’avoir visé là que les « vrais » demandeurs d’asile et que, s’il y avait échec, c’était la faute à ces gens trop nombreux qui, n’ayant pas « vocation » à être parmi nous, nous empêchent de faire de la bonne « administration » (explicitement : mieux déjouer leur venue, mieux les expulser).
(...) De fait, excédés par les refus, rejetés de partout et malgré les tentatives de les séparer les uns des autres, des jeunes se ressoudent, prennent l’initiative et mettent souvent avec finesse dans l’embarras, par leurs interpellations sonores et visibles, les autorités toujours promptes à se renvoyer la balle. En divers lieux, l’heure est à la mobilisation. À Marseille, les mineurs du collectif Binkadi, occupant l’église Saint-Ferréol pour obtenir un hébergement pendant leur recours, ont saisi l’occasion pour revendiquer l’accès à la scolarisation, à laquelle – les autorités l’oublient – ils ont droit. À Paris, fort de nombreuses occupations de bâtiments municipaux entrecoupées d’opérations policières, et raffermi par une longue guerre de positions avec une mairie soucieuse de nettoyer sa ville avant les JO, le Collectif des jeunes du parc de Belleville a entrepris, aidé en cela par un collectif d’habitants, de donner une dimension politique plus globale à ses engagements, ouvrant la voie aux mineurs d’autre villes pour une convergence prometteuse avec d’autres mouvements, dont ceux des sans-papiers.
Sa propre plate-forme revendicative désigne, inscrit en creux, l’ensemble des avanies que, en dépit du droit, l’État continue à leur faire subir : respect de la présomption de minorité, réduction de la durée des recours, hébergement digne, fin du harcèlement policier et des évictions sans relogement adapté, couverture médicale et psychologique digne, accès aux restaurants solidaires, scolarisation, accès à la culture et aux transports. Est-ce trop exiger ? "
Communiqué du Collectif des jeunes de Belleville
SIXIÈME OCCUPATION : ON NE RETOURNERA PAS SOUS LES PONTS !
Depuis le 10 décembre 2024, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville occupe la Gaîté Lyrique, un lieu culturel de la Ville de Paris. Nous sommes près de 250 jeunes à l’intérieur, c’est-à- dire la quasi-totalité des mineur.es non-accompagné.es qui dormaient dehors il y a encore quelques jours. Avec le soutien du lieu, nous exigeons de l’État des solutions d’hébergement dignes et pérennes. En l’absence de réponse du gouvernement, c’est à la Mairie qu’il incombe la responsabilité de mettre à l’abri celles et ceux qui dorment dans ses rues.
En attendant que les institutions réagissent, ici, on s’auto-organise et on lutte. Grâce à la mobilisation et la solidarité, nous cohabitons avec le public et nous assurons le petit-déjeuner et un dîner chaud pour chacun.e d’entre nous. Chaque jour, des centaines de personnes se rassemblent devant la Gaîté Lyrique et participent à nos assemblées générales.
Nous dénonçons les fausses informations qui circulent à propos de nous et nous ne nous laisserons pas faire. Si nous occupons ce bâtiment, c’est parce qu’une fois sur le territoire français, nous devons passer une évaluation de minorité afin d’être pris.es en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Cette évaluation raciste et expéditive réfute très souvent notre minorité. Notre seule option est alors de contester cette décision auprès d’un.e juge pour enfants : un recours qui prend entre 7 et 12 mois durant lesquels nous n’avons aucun statut reconnu par les institutions, qui en profitent pour piétiner nos droits.
Notre collectif, avec la conviction que la lutte pour le respect de nos droits doit être menée par nous-mêmes, n’a cessé depuis un an d’interpeller les autorités en occupant des bâtiments et en interrompant des événements publics. Nous savons que notre situation n’est pas due à un manque de moyens, mais est le résultat de choix politiques répétés visant à précariser et criminaliser les personnes migrantes.
Nous le répétons : nous ne quitterons pas la Gaîté Lyrique sans proposition d’hébergement digne.
Nous exigeons :
- Un hébergement immédiat pour les 250 occupant.es de la Gaîté Lyrique ;
- Que Madame Hidalgo et Madame Filoche fassent preuve de courage en se tenant à nos côtés pour réclamer à l’État les moyens nécessaires à notre prise en charge ;
- Que toutes les forces de gauche participent à la lutte contre le racisme, pour un système d’accueil digne et l’égalité des droits de toutes et tous
Rejoignez-nous chaque jour à 18h devant la Gaîté Lyrique, suivez-nous sur les réseaux sociaux et contribuez à notre cagnotte.
@belleville.mobilisation
Cagnotte de soutien aux jeunes migrants du parc de Belleville mobilisés, avec les habitant⋅es et collectifs du 20e, pour exiger une mise à l’abri sans condition et urgente, et la reconnaissance de leur minorité. L’argent collecté est destiné à financer les repas assurés bénévolement par le collectif de Mamans de Couronnes et d’ailleurs : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1
Documents joints :
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CP Collectif Jeunes de Belleville (PDF - 349.7 ko)
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