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ACTIONS COLLECTIVES

Appel à manifester
le 1er mai 2002

29/04/2002 — Le GISTI (Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés) n'appelle pas d'habitude à manifester le 1er mai. Pourquoi cette année ?

Ce 1er mai d'entre les deux tours d'une élection présidentielle va être pour beaucoup — syndicats, partis, associations, et simples citoyens — l'occasion de dire leur attachement à la démocratie, à l'égalité de droits, à la justice, et leur refus d'une France raciste, xénophobe, fondée sur l'exclusion et « la préférence nationale ».

Pendant la campagne, le thème de l'immigration, présenté pourtant jusque-là comme un des sujets majeurs de préoccupation des Français, a été peu abordé. Le Pen lui-même a fait mine de placer la question au second rang. Lui qui n'a pas cessé pendant les trente dernières années de nourrir des réflexes xénophobes, de dénoncer des politiques considérées comme laxistes envers les immigrés et les résidents étrangers, source de tous les maux, n'a eu en fait qu'à rebondir sur un thème que les médias et la plupart des autres candidats lui ont servi sur un plateau : l'insécurité.

La thématique de l'insécurité, avec ses sous-entendus détestables, a été reprise à satiété non seulement par la droite, mais aussi par une part importante de la gauche, PS en tête. Elle a couvert et rendu impossible tout débat, notamment celui sur une autre politique d'immigration et sur les droits des étrangers dans ce pays. Les plus progressistes des candidats ont eu du mal à faire entendre les quelques points de leurs programmes qui, timidement, traitaient ou du droit de vote des étrangers, ou de la suppression de la double peine, ou de sans-papiers à régulariser.

C'est de bien autre chose que de quelques mesures que la France aurait besoin pour être réellement un État de droit, attentif au respect de l'égalité entre tous ceux, Français et étrangers, qui résident sur son territoire, et d'abord attentif au respect des lois qu'il se donne.

Car des étrangers privés d'accès à des droits fondamentaux, il y en a toujours.

  • Il y a, d'abord, tous ceux qui restent, absurdement, souvent depuis des années, sans papiers : quelques dizaines viennent de marcher, de Marseille à Paris, dans le relatif silence des médias et le total silence des candidats à la présidence. Quelques milliers d'autres frappent tous les jours aux portes des associations, ne comprenant pas que la France refuse de leur accorder la protection qu'elle devrait leur donner, réclamant d'avoir le droit de vivre autrement qu'en hors-la-loi, ou parfois, tout simplement, pour essayer d'obtenir que les préfectures... appliquent la loi !

  • Il y a les demandeurs d'asile, dont la demande finit la plupart du temps par être rejetée, mais qui en plus sont privés depuis 1991 du droit au travail, c'est-à-dire du droit à vivre dignement, et qui se retrouvent, au mépris de l'esprit et des termes de la Convention de Genève sur le droit d'asile, privés durant les années que peut prendre l'examen de leur dossier de toute aide, hébergement, protection sociale véritable, donc dépendants des structures humanitaires ou de secours d'urgence.

  • Il y a les victimes de la double peine, qui continue à faire des ravages, au mépris du principe de l'égalité devant la loi pénale et du respect de la vie privée et familiale. Pour un même délit et une même condamnation principale, un Français sera quitte à sa sortie de prison tandis qu'un étranger, même s'il est né en France ou y a passé l'essentiel de sa vie, sera banni du territoire.

  • Et il y a tous les autres, écartés de l'accès à une vie normale non seulement par le racisme et la xénophobie de trop de nos concitoyens, mais aussi par une réglementation elle-même xénophobe.

Faire barrage à l'extreme-droite, c'est l'urgence, et le 5 mai est une date clef. Mais il importe aussi de ne pas lui céder un pouce de terrain, demain.

  • Il faut revoir totalement les lois qui régissent l'immigration, et instituer enfin des règles qui respectent vraiment le droit à mener une vie privée librement choisie, et qui ne produisent plus de sans-papiers.

  • Il faut avoir le courage d'opter pour une vraie politique d'asile, et cesser de se proclamer terre d'asile en n'accueillant qu'une proportion infime de ceux qui se réclament de ce droit.

  • Il faut en finir avec des discriminations légales injustifiables, comme la clause de nationalité appliquée à près de 7 millions d'emplois, réservés aux nationaux ou aux ressortissants de l'Espace Économique Européen.

  • Il faut abolir la double peine.

  • Il faut se donner les moyens de combattre véritablement les discriminations de fait de toutes sortes qui frappent tant les étrangers que les Français issus de l'immigration.

  • Il faut bien sûr, et enfin, tenir une promesse faite par la gauche depuis plus de vingt ans et accorder le droit de vote aux étrangers.

  • Il faut sortir du dogme de la « fermeture des frontières » ou d'une politique d'immigration utilitariste, et réfléchir à l'instauration de la liberté de circulation, seule à même d'éviter que les nouveaux immigrants, poussés à l'exil par la guerre et la misère, ne soient obligés de remettre leur sort entre les mains de réseaux mafieux toujours plus prospères, et garantissant le respect du droit universel à aller et venir.

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Dernière mise à jour : 29-04-2002 14:42 .
Cette page : https://www.gisti.org/ doc/actions/2002/democratie/appel-2.html


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