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Bilan 1999

La liberté de circulation
en musiques

Un concert, un disque et un clip en soutien au Gisti

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I - Naissance d'une idée

L'idée d'organiser un concert de soutien au Gisti est née, en novembre 1998, dans les locaux de l'hebdomadaire Les Inrockuptibles. Lorsque deux journalistes, Sylvain Bourmeau et Christian Fevret, apprennent les difficultés financières de l'association, ils décident de l'aider en organisant un concert au profit du Gisti. C'est eux qui, avec Alias, organisateur de concerts, prennent contact avec Rodolphe Burger, un ami de longue date du Gisti puisqu'il avait déjà enregistré, avec Doctor L, le single « Egal Zéro », dont les recettes vont dans les caisses de l'association depuis deux ans. Ils s'adressent aussi à Noir Désir.

Initialement, à l'affiche du concert, il devait y avoir quatre ou cinq groupes. Mais, à la surprise générale, les adhésions à cette initiative se multiplient au fil des semaines. Lentement mais sûrement, la liberté de circulation, qui donne son nom à l'événement à venir, suscite de la curiosité. De sorte que, le 7 avril 1999, jour du concert, ils seront une quarantaine de chanteurs et de formations musicales appartenant à tous les « styles » : rock, rap, techno, chanson dite « française », musiques latino-américaines et maghrébines [1].

Il n'y a pas que des chanteurs et des musiciens à entrer dans la danse. Camera au poing, des cinéastes tourneront des images du concert. En un week-end, une dizaine de réalisateurs — Chris Marker, Jacques Audiard, Agnès Obadia, Mathieu Amalric, Catherine Corsini, Arlette Girardot, Jean-Pierre Limosin, Samir Abdallah — s'engagent dans l'aventure avec l'idée que peut-être on pourrait un jour réaliser un film du concert.

La presse, la radio, la télévision ont particulièrement bien couvert l'événement — car c'en était un, que ce concert donné à guichets fermés, avec une affiche aussi prestigieuse et inattendue. Mais à chaque fois, la précaution a été prise de toujours associer, que ce soit sur les plateaux de télévision, aux micros des radios, ou dans les interviews de la presse écrite, artistes et membres du Gisti, tant il paraissait important d'insister sur le fait que l'initiative n'était ni seulement artistique, ni seulement politique, qu'elle était bien les deux à la fois.

II - Le concert

Au concert, l'Elysée-Montmartre, qui avait gratuitement prêté sa salle, a accueilli près de 2 000 spectateurs pour sept heures de festival : festival musical, évidemment ; festival d'idées aussi. Les applaudissements qui saluent le discours de la présidente du Gisti sur la liberté de circulation, sur le sort des sans-papiers ne sont pas de pure politesse. Sur scène, beaucoup d'artistes ont publiquement justifié leur présence par un petit mot d'explication politique. On lit aussi le texte-pétition « Faites circuler », qui revendique la fin de la fermeture des frontières, la régularisation de tous les sans-papiers, le droit de vote aux étrangers. A la sortie est distribuée l'affiche du concert — une très belle affiche conçue et réalisée par Susanna Shannon où, au recto, « Liberté de circulation » s'impose comme le mot d'ordre de la manifestation, tandis qu'au verso, est imprimé l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ». Tout cela n'ennuie personne. Contrairement aux idées reçues, il est peut-être encore possible d'associer spectacle et politique.

La musique a d'ailleurs trouvé elle-même des accents politiques. La résurrection des « P'tits Papiers » de Gainsbourg grâce à Rodolphe Burger renvoie avec humour aux sans-papiers. Chanté collectivement par Jeanne Balibar, France Cartigny, les Femmouzes T, Dadou et Diésel de KDD, Noir Désir, Akosh S, Rodolphe Burger, Theo Hakola, Blankass et Grégoire Simon des Têtes Raides, ce sera l'« hymne » du concert et celui du CD, à partir duquel Jacques Audiard réalisera le clip du disque.

Sur le plan financier, en revanche, le concert a été une opération blanche, en raison de son succès même : car si tous ont prêté leur concours bénévolement, la multiplicité des artistes sur scène a entraîné des frais techniques que les recettes compensent tout juste.

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Notes

[1] Noir Désir, Rodolphe Burger et Philippe Poirier, les Rita Mitsouko, Louise Attaque, Dominique A et François Breuz, Miossec, Yann Tiersen, l'Orchestre National de Barbès, Kid Loco, Gnawa Diffusion, Melville, Têtes Raides, Silvain Vanot, Blankass, Theo Hakola, France Cartigny, Général Alcazar, Femmouze T, Etienne de Crécy et Cosmo Vitelli, Sergent Garcia, Little Rabbits, PierPolJac, les X, Fabe et Scred Connexion, Akosh S. Unit, la Fonky Family, Teri Moïse, Little Bob, Married Monk, Jacno.

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Dernière mise à jour : 6-11-2000 22:54.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/bilans/1999/2-1.html


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