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  Plein Droit 
  n° 20, février 1993 
  Europe : un espace de « soft-apartheid » 
   
Suisse : un rôle actif dans  
          le « laboratoire Schengen » 
         
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  au sommaire 
En Suisse, le débat sur l'adhésion aux accords 
        de Schengen est lié à l'intégration européenne 
        (Espace économique européen, Communauté européenne, 
        Accords de Maastricht, etc.), à la réélaboration 
        de la politique de sécurité, d'immigration, d'asile, ainsi 
        qu'à la réorganisation du ministère public de la 
        Confédération à la suite de l'affaire Kopp (blanchiment 
        de l'argent sale)  où était impliquée 
        indirectement la conseillère fédérale E. Kopp  
        et du scandale des fiches [1]. 
        Rappelons que la Suisse ne fait pas partie de l'Espace économique 
          européen (EEE), ni de la Communauté européenne 
          (CE), dont l'un des buts principaux est la libre circulation des personnes. 
          Un premier pas vers l'adhésion à l'EEE était proposé 
          par le Conseil fédéral. Elle devait précéder 
          l'adhésion à la Communauté. Le 6 décembre 
          dernier, les Suisses étaient appelés aux urnes pour accepter 
          l'adhésion au traité sur l'EEE. Ils s'y sont rendus massivement [2] 
          et ont rejeté le traité [3]. 
          Le vote a révélé plusieurs faits intéressants. 
          Une étrange alliance a fait campagne pour le non : les verts 
          et l'extrême-droite menée par le Le Pen suisse, Christoph 
          Blocher, de l'Union démocratique du centre (UDC) de Zurich, directeur 
          d'une multinationale (EMS-Chemie AG). Au cours de la campagne, ce dernier 
          a avancé trois thèmes : perte de la souveraineté 
          nationale et populaire ; invasion des étrangers ; gouvernement 
          éloigné du peuple. 
         Dans un climat de crise économique, d'augmentation du chômage, 
          la plupart des opposants ont joué sur la peur en encourageant 
          la crispation identitaire, le repli nostalgique, l'illusion isolationniste, 
          la peur xénophobe et une utopie hyperpatriotique figée 
          autour de l'indépendance nationale. « Le non a été 
          essentiellement un non de droite » déclarait Ch. 
          P. Kriesi, politologue, au lendemain des résultats, prévoyant 
          un élargissement des fissures dans le consensus national [4]. 
          Les mots de « dimanche noir, gueule de bois du lendemain, 
          rupture profonde de l'histoire, fissure historique, catastrophe culturelle, 
          dérive, état de choc, catastrophe, tristesse, colère » 
          glanés dans la presse, expriment les sentiments des perdants 
          de cette consultation.  
          Un climat populiste  
          et xénophobe
        Tant les milieux patronaux que les syndicats ont dit leur pessimisme pour 
        l'avenir de l'économie suisse : ils pronostiquent une accélération 
        de la fuite des investissements et du déplacement des entreprises 
        suisses à l'étranger, une augmentation du chômage, 
        une déréglementation de l'économie en oubliant les 
        acquis sociaux, une décartellisation avec une rupture de la paix 
        du travail, et une augmentation des conflits sociaux dans un climat populiste 
        et xénophobe. Soixante et une lois suisses et neuf arrêtés 
        fédéraux urgents votés par le Parlement pour être 
        euro-compatibles (Eurolex) sont passés à la trappe, dont 
        une loi concernant l'immigration et portant sur l'abolition du statut 
        de saisonnier. Une déclaration du conseiller national Jean Ziegler 
        résume certains des enjeux politiques généraux qui 
        touchent à l'immigration et au droit d'asile. Tout en demandant 
        la démission du Conseil fédéral, il déclarait : 
        « Il nous faut résister au mouvement populiste et 
        xénophobe » [5]. 
        Ce vote aura des incidences sur les choix politiques qui concernent 
          la libre circulation des personnes, vu que la Suisse ne participera, 
          dans l'immédiat, ni à l'EEE, ni à la CEE. La frontière 
          suisse reste donc une frontière extérieure à Schengen. 
          La voie de la signature de traités bilatéraux semble être 
          le scénario praticable dans certains cas, avant une remise sur 
          le tapis de l'intégration européenne. 
         Voyons ce qu'il en est de l'adhésion aux accords de Schengen 
          et aux autres traités concernant la libre circulation des personnes. 
         La libre circulation des personnes est un des buts principaux de la 
          CE depuis qu'elle a été créée en vue du 
          grand marché. La création d'un nouvel espace territorial 
          et économique implique la mise en place et l'harmonisation de 
          principes et de règles politiques, notamment en ce qui concerne 
          la libre circulation des personnes. Comme l'ont souligné de nombreux 
          auteurs, ces principes doivent respecter les droits fondamentaux. Le 
          processus de réglementation est nécessaire pour assurer 
          une transparence et une égalité de droits, sans pour autant 
          que l'harmonisation soit restrictive. Il devrait entrer en vigueur le 
          1er janvier 1993, mais les retards s'accumulent. Reste à 
          savoir si les accords de Schengen et les autres traités et conventions 
          (convention du Dublin ; convention sur le franchissement des frontières 
          extérieures de la Communauté ; déclaration 
          additionnelle au traité de Maastricht de décembre 
          1991 sur la politique d'asile, qui prévoit l'harmonisation des 
          politiques nationales d'asile avant le début 1993) respectent 
          les droits fondamentaux, tant des citoyens européens que des 
          nouveaux étrangers.  
          Déficits démocratiques
        Comme le souligne un récent document du Parlement européen, 
        Schengen a des potentialités positives : possibilité 
        de lutte contre la criminalité internationale ; simplification 
        des procédures en matière d'asile ; conditions d'admission 
        uniformes ; possibilité d'accroître l'entraide judiciaire ; 
        sensibilisation des parlements nationaux et du Parlement européen 
        à l'égard du contenu de la convention d'application et donc 
        participation au débat [6]. 
        Cependant, ce même document fait également état d'importants 
        déficits démocratiques : réglementation intergouvernementale 
        plutôt que communautaire ; absence de contrôle juridictionnel ; 
        absence de cohésion entre diverses initiatives analogues ; 
        exécution avant ratification ; manque d'assistance juridique 
        aux personnes concernées, définition commune des notions 
        d'ordre public et de sécurité intérieure imprécise ; 
        comité exécutif sans contrôle ; déficit 
        dans la protection juridique des citoyens concernés, discriminations 
        fondées sur la nationalité entre citoyens de la Communauté 
        et vis-à-vis des citoyens des pays tiers qui résident dans 
        les Etats membres, etc. 
        Selon le Parlement européen, les accords de Schengen sont « peu 
          à peu remplacés, parfois par des conventions européennes, mais 
          le plus souvent par d'autres accords intergouvernementaux » 
          avant même d'être appliqués. S'il n'y a pratiquement 
          plus d'accords de Schengen praticables, il y a un « laboratoire » 
          Schengen servant à mettre en place une Europe sécuritaire [7], 
          à travers une multiplication de structures para-gouvernementales 
          et de traités et conventions diverses. Un tel processus intègre 
          les pays de l'AELE et permet donc à la Suisse de jouer un rôle 
          actif non négligeable dans la définition d'une politique 
          européenne. 
         Comme dans les autres pays européens, le « laboratoire » 
          Schengen est une clinique de réélaboration conceptuelle, 
          institutionnelle et pratique dans le domaine de la libre circulation 
          des personnes. La Suisse ne faisant pas partie de la Communauté 
          européenne, elle ne peut formellement adhérer aux accords 
          de Schengen. Mais cela n'empêche pas certaines instances  en 
          l'occurrence le Département fédéral de Justice 
          et Police (DFJP)  de participer activement à la création 
          et à la circulation de concepts en Suisse et de nouvelles pratiques 
          para-gouvernementales et policières en Europe liées aux 
          politiques de sécurité. 
         Un premier rapport officiel traitant des accords de Schengen a été 
          publié en août 1991 par le DFJP. Il soulignait les 
          effets négatifs d'une non-adhésion à Schengen : 
          risque, pour la Suisse, de devenir un îlot-repaire de la criminalité 
          en Europe du fait du non-accès au système d'information 
          Schengen (SIS), risque aussi de devenir le pays de second asile pour 
          tous les déboutés du droit d'asile des autres pays européens, 
          la signature de la Convention de Dublin n'étant pas possible 
          non plus. 
          Une philosophie  
          de « soft-apartheid »
        En Suisse, comme en Europe, à propos de libre circulation des personnes, 
        on assiste à la mise en place d'institutions [8], 
        d'une philosophie et de pratiques de « soft-apartheid » [9]. 
        Dans sa prise de position sur ce rapport, tout en formulant vingt mesures 
        concrètes, la Coordination Suisse Asile (CSA) indiquait : 
        que le rapport proposait au DFJP et au Conseil fédéral une 
        intégration sans conditions de la Suisse à certaines structures 
        ministérielles et policières européennes (Schengen, 
        TREVI, etc.) ; qu'il contenait diverses propositions qui prônent 
        une Suisse protagoniste active dans la construction d'une forteresse policière 
        européenne, bâtie sur une logique sécuritaire ; 
        qu'il contenait les mêmes questions de principe et les mêmes 
        erreurs que celles qui ont été vécues en Suisse avec 
        le scandale des fiches, et qu'il encourageait des attitudes xénophobes 
        et les tendances isolationnistes ; qu'enfin, il ne soufflait mot, 
        au-delà de principes abstraits, des mesures concrètes envisagées 
        en faveur d'une collaboration économique, politique, culturelle 
        entre le « Nord » et le « Sud », 
        garantes de la survie de notre planète. 
        Deux exemples pour illustrer la philosophie du rapport. La commission 
          d'experts se nomme « contrôle des personnes à 
          la frontière », alors qu'il est question avec Schengen 
          de libre circulation des personnes. Le sens et les enjeux d'un tel déplacement 
          conceptuel deviennent évidents quand on constate que ladite commission 
          est composée essentiellement de membres du DFJP et des polices 
          des cantons frontaliers. Par ailleurs, son absence de statut démocratique 
          a été précisé par J.F. Leuba, actuel président, 
          lors d'une journée de formation publique sur Schengen organisée 
          par la Coordination Suisse Asile. Interpellé sur ce sujet, ainsi 
          que sur l'organisation, le calendrier et les travaux de cette commission, 
          il a précisé qu'il s'agissait en fait d'un groupe de travail 
          (sous-entendu qui n'a pas à rendre de compte dans des structures 
          démocratiques) et que la forme institutionnelle définitive 
          et le poste de présidence étaient à l'étude [10]. 
          Des protections  
          juridiques illusoires ?
        Au-delà du fait de savoir si une ratification a encore un sens 
        et se fera ou pas, rappelons la situation formelle de la Suisse. 
        La Suisse n'a pas signé les accords de Schengen réservés 
          aux seuls membres de la Communauté européenne dont elle 
          n'est pas membre. Les accords bilatéraux avec l'un ou l'autre 
          Etat du « Schengenland » sont difficilement envisageables. 
         Dans l'hypothèse d'une éventuelle adhésion, la 
          Suisse dispose en fait d'un double « verrou démocratique » [11]. 
          D'une part, comme seuls les Etats membres de la CE peuvent adhérer 
          à Schengen (art. 140 de la Convention), la Suisse est obligée 
          de soumettre la question de son adhésion à la CE à 
          une consultation du peuple et des cantons par référendum 
          (art. 89, al. 5 de la Constitution suisse). Par ailleurs, 
          l'adhésion à Schengen n'est pas automatique. Il faut un 
          accord spécifique entre le candidat à l'adhésion 
          et tous les Etats de Schengen. Pour la Suisse, cet accord sera soumis 
          au référendum facultatif (art. 89, al. 3, de 
          la Constitution suisse). En résumé, le peuple suisse a 
          amplement l'occasion de se déterminer. 
         Quant aux libertés (liberté de mouvement, intégrité 
          physique, sphère personnelle) et surtout à l'accès 
          aux renseignements collectés pour la mise sur pied et l'exploitation 
          du système d'information Schengen, une jurisprudence du tribunal 
          fédéral a tranché, estimant qu'il s'agissait en 
          fait d'une atteinte à une liberté personnelle et, notamment, 
          que toute personne « a le droit d'être renseignée 
          sur les données qui sont enregistrées à son sujet 
          et sur l'usage qui en a été fait ». Il y 
          a dès lors exigence d'une législation nationale, notamment 
          en matière de protection des données (art. 126) qui, 
          elle aussi, est soumise au principe du référendum. 
         Malgré ces protections juridiques qui, formellement, assurent 
          le respect des libertés, l'auteur de l'analyse juridique s'interroge : 
          « Peut-être que les atteintes à la liberté 
          sont tellement inhérentes au système d'informatisation 
          des données personnelles à l'échelle européenne 
          que la protection constitutionnelle et internationale de cette liberté 
          ne porte plus, tombe à plat ventre » [12]. 
         En nous plaçant à un autre niveau, celui des pratiques 
          policières, on peut craindre, après le vote du 6 décembre 
          1992, une nouvelle impulsion, de la part de certaines instances suisses 
          peu transparentes, pour la création d'un espace de sécurité 
          européen [13]. On peut 
          craindre également qu'une coopération para-gouvernementales 
          et policière de fait ne s'intensifie sans aucun contrôle 
          démocratique [14]. Le rapport 
          du DFJP mentionnait, par exemple, des mesures de politique extérieure 
          de remplacement en cas de non adhésion : entretiens exploratoires 
          au niveau des ministres des Etats de l'AELE, intensification des contacts 
          avec l'organisation TREVI, étude de la possibilité de 
          participation à la Convention de Dublin bien qu'elle soit réservée 
          au pays de la CE, multiplication des initiatives et participations aux 
          réunions internationales informelles d'experts, offre d'une académie 
          européenne de police, mise sur pied de commissariats de police 
          communs avec les Etats voisins, etc. Les membres de la commission doivent 
          cependant compter avec le désaccord de certains secteurs de l'Etat 
          (Département fédéral des Affaires étrangères, 
          milieux universitaires et de la recherche), et même de certains 
          secteurs de l'industrie de pointe, à propos d'une politique sécuritaire 
          en matière de libre circulation des personnes et d'une stratégie 
          internationale en matière de migrations [15], 
          qui s'est déjà exprimée lors de la publication 
          du rapport ou postérieurement. Ces réticences faisaient 
          suite à trois rapports de la commission de gestion du parlement 
          sur la politique d'asile, très sévères pour le 
          délégué aux réfugiés du DFJP. D'autres 
          critiques, plus radicales, se sont exprimées dans les milieux 
          de défense du droit d'asile, des libertés publiques, des 
          droits de l'homme, et au sein des Eglises. 
         Sans énumérer ici certaines prescriptions des accords 
          de Schengen qui violent le droit international, signalons rapidement 
          quelques uns des liens entre la réglementation interne et les 
          conventions européennes. 
         Remarque générale : en cas d'adhésion, « la 
          politique d'asile suisse deviendrait certainement encore plus restrictive, 
          pour s'adapter au plus petit dénominateur des pratiques d'asile 
          des Etats européens » [16]. 
          En particulier, « un examen sommaire permet de conclure 
          que la loi sur l'asile ne devrait pas être modifiée pour 
          adhérer à l'accord. La signature de la Convention parallèle 
          de Dublin mettrait seulement en vigueur certaines adaptations de l'APA [17] ». 
         Soulignons que, bien que la Suisse ne fasse pas formellement partie 
          des divers groupes européens sur le droit d'asile, elle a été 
          à l'origine d'inventions de pratiques qui ont été 
          reprises au niveau européen (notion de pays « sûrs », 
          examens dactyloscopiques, utilisation d'éléments de textes 
          préfabriqués pour les ordinateurs).  
          Quelle stratégie européenne  
          de résistance ?
        L'élaboration d'une stratégie de résistance devrait 
        prendre appui sur une réflexion générale à 
        propos des contradictions et des enjeux de société que nous 
        observons. D'une part, il s'agit d'une redéfinition du rôle 
        de l'Etat et de ses rapports avec la société civile. D'autre 
        part, il s'agit de la transformation de nos communautés politiques 
        et de l'établissement des nouveaux critères d'inclusion 
        et d'exclusion de la citoyenneté, au travers des nouvelles politiques 
        de sécurité, d'immigration et d'asile. Plus précisément, 
        en ce qui concerne les enjeux de la libre circulation des personnes en 
        Europe, « il s'agit à la fois de lutter pour un passage 
        de l'Etat de police à l'Etat de droit, tout en se gardant des dangers 
        d'un Etat de droit qui serait limité à un régime 
        de démocratie restreinte et autoritaire, qui, pour gommer l'égalité, 
        séparerait les notions de liberté et d'égalité, 
        pour ensuite oublier la notion de liberté en optant pour la sécurité » [18]. 
        Il existe un important déficit démocratique dans la construction 
          européenne en matière de libre circulation des personnes. 
          Nous pensons donc qu'une adhésion sans conditions serait une 
          grave erreur. Cela ne doit cependant pas nous conduire à refuser 
          toute intégration européenne, à devenir des anti-européens. 
          Une dérégulation accentuerait un moins d'Etat de droit 
          même limité (non transparence, accentuation des mesures 
          de soft-apartheid) et un plus d'Etat de police (augmentation 
          de la violence et de l'arbitraire). Il faut continuer à poser 
          des conditions tant pour l'adhésion aux accords de Schengen que 
          pour la signature des différentes conventions en cours, même 
          s'il faut reconnaître qu'après le vote du 6 décembre 
          1992, les autorités suisses sont dans une position de faiblesse 
          pour mener ce type de négociation. 
         Il nous faut engager notre volonté politique et nos forces pour 
          un élargissement du débat démocratique sur le laboratoire 
          Schengen. Cela suppose que les éléments du débat 
          ne soient plus posés uniquement en termes humanitaires mais 
          comme des questions politiques, qui concernent la constitution 
          d'une communauté politique en Europe et la définition 
          de la citoyenneté (qui est citoyen, qui est étranger ?). 
          Cela implique aussi de ne plus centrer le débat uniquement sur 
          le droit d'asile  qui représente un chapitre dans la Convention 
          de Schengen  mais aussi sur la défense des libertés 
          et l'égalité de traitement de l'ensemble des citoyens 
          européens et non européens. Pour cela, saurons-nous construire 
          les nouvelles alliances, notamment avec les forces sociales des différents 
          pays européens touchées de plein fouet aujourd'hui par 
          la crise économique ? Saurons-nous ne pas éluder 
          les questions difficiles que de telles alliances supposent ? 
          Marie-Claire CALOZ-TSCHOPP 
          Lausanne 
          Pour répondre à des contraintes de mise 
          en page, nous avons été amenés à supprimer, 
          dans cet article, un certain nombre de notes faisant référence, 
          en particulier, à des rapports officiels. Nous tenons cependant 
          le texte intégral à la disposition des lecteurs intéressés. 
           
          
        
  
 
         Notes
        [1] Plus 
          de 25 % de la population suisse a été fichée 
          par le DFJP et le Département militaire. Certains secteurs de 
          l'Etat suisse se sont ainsi donné les moyens (sans contrôle 
          parlementaire) de surveiller les opinions et les comportements de syndicalistes, 
          hommes politiques, élus, enseignants, journalistes, membres d'associations, 
          etc. La crise provoquée par cette découverte a montré 
          que la criminalité liée à la drogue n'était, 
          elle, par contre, pas contrôlée. 
         [2] 78,3 % 
          des citoyens ont voté. Un record de participation depuis 1947. 
         [3] Il fallait 
          une décision par vote individuel et par majorité des cantons. 
          Il y a eu 1 786 121 voix contre et 1 763 016 voix 
          pour, soit un écart de 23 105 voix. Six cantons francophones 
          et les deux cantons de Bâle ont voté pour. Tous les autres 
          cantons de Suisse alémanique et le Tessin ont voté contre. 
          On a assisté à divers clivages : Suisse romande/Suisse 
          alémanique ; ville/campagne (plusieurs villes de Suisse 
          alémanique ont voté oui) ; Suisse profonde/autorité 
          (le Conseil fédéral était partisan de l'adhésion). 
         [4] « Après 
          ce funeste dimanche, je suis désormais apatride. Indéracinablement 
          Suisse de par mon histoire et ma culture, je sens le pays se dérober 
          sous mes pieds, je le sens devenir effectivement petit » 
          A. Rivier, lettre de lecteur ; « Mes racines 
          urbaines et multiculturelles font-elles de moi un traître ? » 
          , G. Thomas, étudiant zurichois (Nouveau Quotidien, 
          8.12.92). 
         [5] « Si 
          l'effet Blocher a été aussi fort, c'est qu'en fait son 
          discours est très proche du discours anti-européen que 
          la Suisse a tenu pendant 30 ans », déclarait 
          le politologue Sciarini (Hebdo, édition spéciale, octobre 
          1992). 
         [6] Il faut 
          souligner l'importance de l'institution, en janvier 1992, de la 
          nouvelle commission des libertés publiques et des affaires intérieures 
          du Parlement européen. 
         [7] Voir 
          « Schengen, laboratoire d'une Europe sécuritaire ? », 
           
          G.-H. Beauthier ; « Les structures et les conventions 
          européennes concernant la libre circulation des personnes », 
          F. Julien-Laferrière, Lausanne, 31.10.92. 
         [8] Bigo 
          D., L'Europe des polices et de la sécurité intérieure, 
          Ed. Complexe, Bruxelles, 1992. 
         [9] Voir 
          Coordination Suisse-Asile : « Libre circulation des personnes 
          et droits fondamentaux en Europe ». Première prise 
          de position de la Coordination Suisse Asile sur le rapport intermédiaire 
          de la Commission d'experts « Contrôle des personnes 
          à la frontières » du DFJP du 16 août 
          1991. Document n° 1, Berne, octobre 1991. 
         [10] En 
          organisant la journée, nous avons appris, sans confirmation officielle, 
          que Peter Arbenz était pressenti pour la présidence d'une 
          structure fédérale officielle sur les questions européennes 
          qui n'est pas encore définie. Il vient de démissionner 
          de son poste de délégué aux réfugiés. 
          Il prendrait une telle responsabilité au moment où s'élabore 
          une harmonisation européenne des politiques d'immigration et 
          d'asile. 
         [11] Les 
          informations de ce paragraphe sont tirées d'un texte de A. Auer 
          (1992) : « Schengen et la Constitution », établi 
          pour l'assemblée générale du réseau ELISA 
          à Genève le 17 novembre 1992. 
         [12] id. 
         [13] Le 
          rapport préconise comme alternative, au cas où l'adhésion 
          à l'EEE et à la CE serait refusée, « la 
          création d'un espace de sécurité européen 
          (ESE) ». 
         [14] Un 
          des exemples en a été l'établissement d'un visa 
          pour les Haïtiens par le DFJP sur la demande du ministère 
          français des Affaires étrangères. 
         [15] « Une 
          stratégie suisse sur le plan international, conçue comme 
          une participation active à une stratégie internationale, 
          devrait dépasser la coordination internationale actuelle qui 
          porte, dans une optique sur les problèmes de traitement des demandes 
          d'asile (ou mieux de leur refus), sur les interprétations de 
          conventions, sur les mesures de dissuasion. Cette stratégie devrait 
          comprendre des objectifs en matière de droits de l'homme, de 
          protection des minorités, d'obligations des Etats envers leurs 
          citoyens (notamment envers ceux qui ont quitté leur pays et désirent 
          y retourner), ainsi que des objectifs en matière de rééquilibrage 
          économique entre pays riches et pauvres » H. Ph. 
          Cart (1992) : La libre circulation des personnes et les rapports 
          Nord-Sud, Département fédéral des Affaires étrangères, 
          Lausanne, 31.10.92. 
         [16] M. Beck 
          Kadima (1992), Liberté de circulation des personnes, Schengen, 
          Dublin et le droit d'asile de la Suisse, Lausanne, 30.10.92 
         [17] APA : 
          Arrêté fédéral urgent sur la politique d'asile. 
         [18] Caloz-Tschopp 
          M.C., La violence et l'anti-violence dans le droit d'asile. Installation 
          d'un monde à part ou démocratie radicale ? A 
          paraître dans les actes du IIème Congrès mondial 
          sur la violence et la coexistence humaine de Montréal, juillet 
          1992. 
         
         
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             6-02-2001  11:41.   
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