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Plein Droit n° 51, novembre 2001
« Entre ailleurs et ici, quels droits pour les femmes
et les enfants étrangers ?
 »

Noirs désirs machistes

Encadré

Voir l'article « À la rue
sous prétexte de polygamie
 »

Au printemps 1996, alors que le mouvement des sans-papiers commençait à battre son plein, l'Assemblée des Maliens en France, association liée à la représentation diplomatique de Bamako à Paris, distribuait aux maires et aux services sociaux de la région parisienne un appel intitulé « Faites cesser l'éclatement de nos cellules familiales ».

Dans ce document symptomatique, les « Maliens en France » — des hommes, évidemment — faisaient état de leur « très sérieuse préoccupation devant la dangereuse montée de la vague de rébellion que, sous couvert de vos antennes d'aide sociale, des épouses africaines noires continuent de manifester ». Diantre ! C'est que, selon ces messieurs, les « femmes africaines noires (...) se servent naïvement de vous [les services sociaux] pour assouvir leur soif de liberté financière qui n'est pas faite dans l'intérêt de la famille ». En clair, des femmes maliennes tentent d'obtenir des services sociaux que les prestations auxquelles elles ont droit leur soient versées à elles.

Que faire contre cette inadmissible tentative à caractère féministe ? « Nous vous demandons, chaque fois qu'une épouse viendra vous demander quoi que ce soit (...), de faire participer son conjoint à l'analyse de ses propositions ». « N'aidez plus à la sauvette, revendiquent ces messieurs, des épouses africaines noires sous prétexte de défendre la femme et l'enfant, sans avoir l'assurance que le motif de votre intervention est bien fondé, et que ce motif n'entachera pas l'équilibre moral de la famille ».

C'est donc en vertu de l'« ordre moral » que les services sociaux français sont invités à s'interdire de recevoir les Maliennes non accompagnées de leur seigneur et maître. Car une épouse peu ou prou indépendante sur le plan financier est évidemment une insoumise potentielle. La tradition n'y survivra pas. La preuve ? « Si des épouses africaines ne respectent plus leurs conjoints, [c'est] qu'elles s'abritent sous votre protection pour agir de cette façon. La conséquence de cette forme de protection, concluent les beaux messieurs, est que présentement, dans notre milieu, plus de 25 % de familles sont divorcées ou séparées ; que, dans plus de 40 % d'entre elles, la discorde, la mésentente, la méfiance dominent leur vie ». Bref, la révolte des femmes gronde.

Quant au pouvoir masculin, il s'arc-boute sur une tradition en vertu de laquelle il peut mettre à la porte sans vergogne toute épouse dont la présence en France lui fait courir le risque d'une perte de carte de séjour pour polygamie.

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Dernière mise à jour : 16-11-2001 23:03 .
Cette page : https://www.gisti.org/ doc/plein-droit/51/machistes.html


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