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Bilan 1999

La liberté de circulation
en musiques (suite)

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III - Du concert au CD,
du CD au clip

D'où l'idée, née dans la foulée du concert, de réaliser un CD, issu du concert, grâce cette fois à la maison de disque Naïve. Le Gisti est le producteur du disque, mais Naïve accepte de prendre en charge et à sa charge la fabrication, la diffusion et la promotion du disque et s'engage à reverser au Gisti l'ensemble des recettes des ventes, une fois remboursée des frais qu'elle a exposés.

Ce CD, mis en vente au début de juin, marie lui aussi la dimension artistique et les idées, qu'il s'agisse du disque lui-même, dont certains morceaux sont clairement engagés ou du boîtier et du livret qui parlent autant du Gisti et de la liberté de circulation que de la musique et des musiciens. Après un départ en flèche à la sortie du disque — 21 000 mises en place chez les disquaires au début de juillet —, les ventes se sont ensuite stabilisées à un niveau plus modeste. En novembre, l'estimation était de 27 000 disques vendus.

Et puis il y a le clip réalisé par Jacques Audiard à partir de la version collective des « Petits papiers », pour soutenir les ventes du CD. Ce clip a d'abord été diffusé par M6. La chaîne a toutefois exigé que soient supprimées la phrase « des papiers pour tous les sans-papiers » et des images montrant le logo du Gisti et expliquant son travail. Ceci a suscité, au sein-même du Gisti, une discussion sur l'opportunité de céder ou non à ces exigences : finalement, tout en constatant que libéralisme marchand et liberté d'expression avaient parfois du mal à s'accorder, une majorité de membres a estimé que la diffusion du clip, même avec les coupes, permettait d'exprimer le message « liberté de circulation ». Par la suite, le clip a été diffusé dans toutes les salles de cinéma MK2 de Paris, à la fin du mois de novembre et au début du mois de décembre.

IV - Bilan politique…
et financier

Les efforts du Gisti pour que le concert puis le disque ne restent pas de purs moyens de consolidation financière — même si cet aspect est évidemment essentiel — n'ont pas été vains : à la faveur de cette aventure, qui a mobilisé beaucoup de temps et d'énergie, des idées sont passées, des relations humaines et intellectuelles se sont tissées. Il n'est pas impossible que le Gisti ait élargi son audience et que, désormais, il dispose de nouveaux alliés qui, chacun à sa manière, l'aideront à défendre les droits des étrangers et à promouvoir l'idée que la fermeture des frontières n'est pas une fatalité.

Parmi les artistes qui ont participé au concert, beaucoup expliquent qu'ils n'entendent pas en rester à une collaboration ponctuelle, qu'ils veulent en savoir davantage sur les difficultés des étrangers, sur le travail du Gisti, sur la liberté de circulation. Plusieurs mois après, une bonne partie des groupes qui se sont gratuitement produits pour consolider les finances du Gisti sont toujours à ses côtés et entendent y rester. Cet engagement, disent-ils, tient au fait que, cette fois, on ne leur a pas proposé, comme souvent, de prêter leur talent à une cause « humanitaire », de celles qui font consensus.

L'histoire de ce concert et de ce CD, sans précédent dans l'histoire du Gisti, est donc loin d'être terminée. L'avenir dira si, sur le plan financier, c'était une initiative opportune. Pour l'instant, on peut dire que l'opération a rapporté de l'argent (v. supra, « Situation financière »), mais moins que certaines estimations optimistes l'imaginaient. Ceci nous évite au moins le souci, un moment évoqué, d'avoir à expliquer ce que le Gisti ferait de rentrées financières inhabituelles si celles-ci s'élevaient à un, deux, voire trois millions de francs, soit l'équivalent de son budget annuel… Un certain nombre de questions restent néanmoins posées : quel sera le destin de la relation intellectuelle qui s'est établie entre le Gisti et les artistes toujours mobilisés ? Comment le Gisti peut-il « capitaliser », pour lui-même et pour les idées qu'il défend, la notoriété supplémentaire qu'il a acquise grâce au concert ?

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Dernière mise à jour : 5-07-2000 19:12.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/bilans/1999/2-1-2.html


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