« Des étrangers sans droits dans une France bananière »
Rapport de mission en Guyane et à Saint-Martin

EN GUYANE

« Ils ont des pieds-de-biche »

TÉMOIGNAGE DE GUYANE

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« Ça s'est passé trois fois entre le mois d'août et le mois d'octobre. La première fois, j'étais hospitalisée à Cayenne. La deuxième fois, j'étais chez ma copine en ville. La dernière fois, je m'étais absentée. Quand elle les entend taper sur la porte, la voisine crie, chaque fois, que je ne suis pas là ou que je suis hospitalisée. La police dit « C'est police, contrôle ». Mais ils ont cassé la porte de devant, là, et puis maintenant l'autre porte, là-bas. Ils ont des pieds-de-biche.

» Moi, j'ai les papiers. Je suis en France depuis 1982. Je suis anglaise d'Angleterre. J'ai eu ma carte en 1989. Je ne travaille pas. Ils ont dit que mon diplôme n'était pas valable. Je suis accidentée. J'ai été hospitalisée à Paris. Ma carte est marquée derrière « Pour toutes professions ». C'est une carte de dix ans.

(Visiblement très fatiguée, d'un comportement courtois, cette femme noire d'une quarantaine d'années , qui vit seule dans sa maison, essaie de marquer discrètement son origine sociale moins populaire que celle de ceux qui l'entourent. Elle parle l'anglais, le français et le créole. Elle n'est pas guyanaise, mais, dit-elle, « anglaise »).