La loi Besson de 2011 et l’« immunité humanitaire »
Loi n° 2011-672 du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité
Une modification cosmétique au « délit de solidarité » porte sur l’article L. 622-4 concernant les « immunités humanitaires » (art. 93 de la li).
[...] ne peut donner lieu à des poursuites sur le fondement des articles L. 622-1 à 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :
[...]
3° De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché était, face à un danger actuel ou imminent, nécessaire à la sauvegarde de la personne de l’étranger, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la
menace ou s’il a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte.
Seul changement : « la sauvegarde de la personne » substitue « la sauvegarde de la vie ou de l’intégrité physique ».
- Analyse
Ce que change la loi du 16 juin 2011, Gisti, coll. Les cahiers juridiques
Extrait : Chapitre X - Délit de solidarité
Commentaires formulés pendant l’élaboration du projet de cette loi
Voir un dossier consacré à cette réforme.
Extraits. La modification proposée est limitée [...].
[Elle] vise à une mise en cohérence du texte avec la pratique et avec l’article 122-7 du code pénal.
Cette expression est analogue à celle du code pénal.
Article 122-7 du code pénal
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».
- Analyse collective du projet de loi « Besson », juin 2010 - chapitre 8
Extraits : En dépit des recommandations de la CNCDH, l’infraction reste le principe et les immunités les exceptions.
Le remplacement « la sauvegarde de la vie ou de l’intégrité physique » par « la sauvegarde de la personne » est un marché de dupes : [notions] quasi-identiques et entendues de manière très restrictives par les juridictions pénales. Ainsi il est rare que soit appliqué l’article 122-7 du code pénal.
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