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Informations à l’attention des personnes soudanaises
en quête de protection en France

- Mise à jour le 30 mai 2023 -

Cette page est complétée au fur et à mesure de l’actualité et des informations reçues

Traduction en arabe à venir

Cette page est destinée à fournir une base d’informations utiles aux Soudanaises et Soudanais qui souhaitent trouver asile en France ou permettre à leur famille de les y rejoindre.

Elle est donc conçue à destination de ces personnes mais aussi des proches et militant⋅es qui leur viennent en aide.

Dernières modifications de la page :

  • Position CNDA : VAIE pour le Darfour ouest/occidental et Nil bleu ; et VA pour le Darfour Nord/Septentrional, le Darfour Sud, le Darfour Central, le Darfour Est/Oriental, le Kordofan Sud et le Kordofan Ouest :
    la CNDA reconnaît que dans ces régions il y a une « violence aveugle » mais la protection n’est pas automatique. En plus de prouver votre provenance, il faut apporter un élément d’individualisation ou de vulnérabilité (par exemple une situation de déplacé interne).


I. INFORMATIONS PRATIQUES

Une cellule de crise du ministère des affaires étrangères a été mise en place.
→ Pour la joindre, il faut appeler au 01 53 59 11 00.
Pour les membres de familles des réfugiés dont la procédure de réunification familiale ou regroupement familial est en cours, il convient d’envoyer un mail avec toutes les coordonnées des familles à : alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr en précisant "SOUDAN" dans l’objet du mail.

Il semble que le numéro soit très difficilement joignable et de nombreux e-mails restent sans réponse.
Comme cela s’est passé pour d’autres conflits, il est possible que des consignes soient donnés par les ministères (intérieur et affaires étrangères), concernant notamment les ambassades compétentes pour délivrer des visas.


II. DEMANDER UN VISA POUR LA FRANCE

En principe, pour demander un visa, il faut enregistrer la demande sur le site : https://france-visas.gouv.fr puis obtenir un rendez-vous.

En pratique, les éléments de la demande varient selon le type de visa que l’on veut solliciter et la procédure diffère selon le lieu où elle est faite.

Déjà difficile en temps normal, l’obtention d’un visa l’est encore plus depuis le début du conflit.


II.A. LA PROCÉDURE GÉNÉRALE DE DEMANDE DE VISA

La procédure classique applicable dans tous les cas est la suivante :

  • Enregistrement de la demande sur le portail en ligne France-visas : https://france-visas.gouv.fr
  • Demande de rendez-vous
  • Dépôt de votre dossier « papier » sur rendez-vous en vous rendant physiquement au consulat, à l’ambassade ou au centre VFS : https://visa.vfsglobal.com/fra/fr/can
  • Décision par le consulat ou l’ambassade

Au moment de l’enregistrement de la demande sur France-visas, il faut choisir le type de visa que la personne souhaite demander.


II.B. DEMANDES SELON LE TYPE DE VISA

II.B.1. DEMANDER UN VISA DE RÉUNIFICATION OU DE REGROUPEMENT FAMILIAL POUR LES MEMBRES DE FAMILLES DES PROTÉGÉ·ES SOUDANAIS·ES

Les personnes soudanaises, qui ont obtenu une protection internationale en France (bénéficiaire de la protection subsidiaire, personne reconnue apatride ou réfugiée), peuvent demander à être rejointes par leur famille nucléaire (c’est-à-dire les conjoint·es, concubin·es et les enfants âgés de moins de 19 ans).

Il s’agit soit de la procédure de réunification familiale dans le cas où la famille préexistait à leur arrivée en France, soit de la procédure de regroupement familial en cas de mariage postérieur à l’arrivée en France.

  • Une cellule de crise du ministère des affaires étrangères a été mise en place. Pour la joindre, il faut appeler au 01 53 59 11 00.

    Pour les membres de familles des réfugiés dont la procédure de réunification familiale ou regroupement familial est en cours, il convient d’envoyer un mail avec toutes les coordonnées des familles à alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr en précisant "SOUDAN" dans l’objet du mail.

    Il semble que le numéro soit très difficilement joignable et de nombreux e-mails restent sans réponse.

  • En mai 2023, nous avons constaté que des rendez-vous pouvaient être donnés à l’ambassade de France en Éthiopie à Addis Abeba (les services consulaires se trouvent dans l’enceinte de l’ambassade).

    Pour aller en Éthiopie : il y a une procédure de visa à l’arrivée à l’égard des ressortissants de l’Union Africaine (UA).

    Si possible, il est préférable de demander le e-visa avant d’arriver à la frontière (https://www.evisa.gov.et/ ). Le prix est de 82USD pour le visa de 30 jours. Il est envoyé rapidement (deux ou trois jours). Si possible il est préférable de l’imprimé.

    Il est aussi possible également de demander le visa au consulat éthiopien de Gedaref.

    Ensuite il faut de se rendre à l’ambassade de France en Éthiopie :
    B.P. 1464 - Addis Abeba
    Tél. : + 251 (0) 11 140 00 00
    https://et.ambafrance.org/Demander-un-visa-pour-la-France-en-Ethiopie


Informations juridique sur la réunification familiale :

  • Fiche-réflexe de La Cimade : « La réunification familiale »

    Deux mises à jour sur cette fiche : le délai de recours à 30 jours et il faut maintenant faire des référé-suspension et plus de référés mesures utiles.


II.B.2. DEMANDER UN VISA COURT SÉJOUR - VISA C

Pour une demande de visa court séjour "C" (visite familiale ou privée, travail, tourisme...), il faudra nécessairement fournir plusieurs justificatifs.

https://france-visas.gouv.fr/fr_FR/web/france-visas/votre-arrivee-en-france

L’administration exige des ressources au moins égales au montant journalier du Smic (70 euros) multiplié par le nombre de journées du séjour prévu en France. Ce montant est réduit de moitié si la personne qui demande le visa produit une attestation d’accueil.
Si la personne hébergée n’est pas en mesure d’y pourvoir, la personne qui l’accueille doit indiquer auprès de la mairie qu’elle peut prendre en charge tous les frais de séjour, soit le montant du Smic journalier multiplié par le nombre de jours.

Cependant, sont dispensé⋅es de fournir ces justificatifs :

  • les personnes étrangères venant rejoindre leur conjoint⋅e régulièrement autorisé⋅e à résider en France ;
  • les enfants mineurs venant rejoindre leurs parents autorisés à résider en France ;
  • les personnes auxquelles une dispense a été accordée par les autorités consulaires françaises dans leur pays de résidence.


II.B.3. DEMANDER UN VISA AU TITRE DE L’ASILE

Il est possible de solliciter un visa au titre de l’asile ("visa D"). La délivrance de ce visa relève alors de la compétence du ministère de l’intérieur qui a le droit de consulter l’Ofpra. Cependant, ce visa est uniquement accordé dans de rares cas.
La personne doit se rendre dans un consulat français afin que les autorités consulaires procèdent à un entretien au cours duquel il lui est demandé de préciser les motifs de ses craintes. Si la décision est positive, la personne sollicite l’asile, à son arrivée sur le territoire français, pour se voir accorder une protection.
Pour le Soudan, nous n’avons pas encore connaissance d’instructions non publiques qui préciseraient les critères à prendre en compte pour les Soudanais⋅es comme cela avait été fait pour les Afghan⋅es.
Néanmoins, on peut rappeler que ces critères étaient, pour l’Afghanistan, très restrictifs :

  • la personne qui sollicite un visa au titre de l’asile doit établir qu’elle est exposée à un risque personnel, réel et actuel de persécutions en raison de son action en faveur de la liberté ou de son profil particulier ; ces critères correspondent en fait à ceux de « l’asile constitutionnel » qui est très rarement octroyé ;
  • elle doit établir qu’elle est toujours menacée à titre personnel dans le pays d’accueil sans pouvoir se prévaloir de la protection des autorités locales ;
  • elle doit faire état d’un lien avec la France ;
  • les mineur·es non accompagné·es ne peuvent pas en bénéficier. Il n’y a pas de motif pour cette exclusion qui est, en réalité, contraire à l’obligation de la France de rapprocher tout·e mineur·e sans représentant légal d’un membre de famille adulte présent en France.

Une des principales difficultés pour solliciter un visa au titre de l’asile tient au fait que ce motif n’est pas prévu par le site France-Visas. Il n’est également pas prévu par les prestataires (comme VFS).
En pratique, ce type de visa est très rarement délivré.


II.C PROCÉDURE DE DEMANDE DE VISA EN FONCTION DU LIEU DE LA DEMANDE

II.C.1. DEPUIS LE SOUDAN

L’Ambassade de France à Khartoum est actuellement fermée (mai 2023).

Le mail visas.khartoum-amba@diplomatie.gouv.fr ne répond pas pour le moment.
Vous pouvez essayer : alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr

Les autorités consulaires confirment de la destruction de tous les passeports présents à l’ambassade :

courriel ambassade France à Khartoum
Source : Courriel de l’ambassade de France à Khartoum


II.C.2 DEPUIS UN AUTRE PAYS

Pour demander un visa depuis tout autre pays, il faut se rapprocher de l’ambassade française. Le consulat n’est pas compétent pour délivrer un visa si vous n’êtes pas résident·e.
Nous attendons des instructions du ministère de l’intérieur sur ce sujet.


ÉTHIOPIE

Pour aller en Éthiopie : il y a une procédure de visa à l’arrivée à l’égard des ressortissants de l’Union Africaine (UA).
Mai 2023 : des refus de visa à la frontière ont été constaté, y compris pour des Soudanais.es.

Si possible, il est préférable de demander le e-visa avant d’arriver à la frontière (https://www.evisa.gov.et/ ). Le prix est de 82USD pour le visa de 30 jours. Il est envoyé rapidement (deux ou trois jours). Si possible il est préférable de l’imprimé.

Il est aussi possible également de demander le visa au consulat éthiopien de Gedaref.
Ensuite il faut de se rendre à l’ambassade de France en Éthiopie :
B.P. 1464 - Addis Abeba
Tél. : + 251 (0) 11 140 00 00

22 mai 2023 : la question des renouvellements de visa d’un mois commencent à se poser et ils ne sont pas faisables en ligne, contrairement à la demande de visa initiale. Nous attendons des informations.


SUD-SOUDAN

Depuis 2014, pour toute personne présente sur le territoire sud soudanais (non ressortissante de l’UE ou UK), toutes les demandes de visa ont été déléguées aux autorités consulaires d’Addis Abeba. Les procédures se faisant en ligne.

Sur la situation à la frontière, toutes les personnes qui se présentent à la frontière avec le Soudan du sud, se voient laisser l’accès au territoire sud soudanais sans demande de visa préalable et les frais d’entrée ont même récemment été levés pour l’ensemble des personnes fuyant le Soudan quelque soit leur nationalité.
À la frontière il y a des orientations - quand elles existent - vers les centres de réception et de transit, mais sans aucune obligation d’y rester. C’est seulement le moyen de s’enregistrer, évaluer sa situation et potentiellement obtenir une (maigre) aide humanitaire.

Pour les demandes d’asile, elles sont toujours enregistrées à Juba, même s’ils essaient de faire des enregistrements dans d’autres centre de réception.

Il y a plus d’une dizaine de points de passage ouverts officiellement. Ceux autour de Renk (Nord Est) et ceux autour de Kiir Adem (Aweil - Nord Ouest) sont ceux qui reçoivent le plus d’assistance d’ONG avec des centres de transit et de réception établis.


ÉGYPTE

Les autorités égyptiennes laissent passer les femmes et enfants de moins de 16 ans, ainsi que les hommes de plus de 50 ans.

Mai 2023 : les autorités égyptiennes à Halfa commencent à dire aux hommes d’aller demander leur visa à Port-Soudan. Or, à Port-Soudan, il y a plus de 800 hommes en attente de visa pour l’Égypte, et le consulat a suspendu les demandes.


III. DEMANDER L’ASILE UNE FOIS EN FRANCE

III.A. PREMIÈRE DEMANDE D’ASILE

Pour plus d’informations sur la procédure de demande d’asile vous pouvez vous référer à nos pages de conseil sur le droit d’asile :


III.B. RÉEXAMEN DE LA DEMANDE D’ASILE EN FRANCE

En cas de rejet d’une première demande d’asile, il est possible de faire une demande de réexamen de cette demande si la personne concernée apporte des éléments nouveaux :

  • soit un élément intervenu après l’audience à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ;
  • soit un élément dont la personne n’a pas eu connaissance avant l’audience ;
  • soit un nouvel élément de preuve relatif à un fait contesté lors de l’examen de la première demande.
    Un fait nouveau doit être pertinent et servir d’argument pour conforter les craintes personnelles de persécution.

Dans la situation actuelle du Soudan, la guerre peut être un élément nouveau.

  • Si vous êtes originaire d’une région touchée par les conflits, cet élément devrait suffire pour que vous puissiez aller à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) expliquer votre situation personnelle.
    Il faut expliquer qu’il est, par exemple, impossible pour vous de rentrer au Soudan.
    Si votre famille a été victime, déplacée interne ou réfugiée dans un autre État à cause du conflit, il est important de l’expliquer et d’apporter des preuves si vous en avez. Il est fortement conseillé de rechercher également des informations précises sur des violences locales.
    Il est toujours bon d’expliquer à l’Ofpra ou à la CNDA, que vous ne pouvez pas aller vous installez dans une autre région.
    Si vous venez du Darfour ouest/occidental et Nil bleu vous pourrez obtenir une protection de 4 ans car la CNDA considère cette région en "situation de violence aveugle d’intensité exceptionnelle". Il faut prouver que vous êtes bien originaire de cette région.
    Si vous venez du Darfour Nord/Septentrional, du Darfour Sud, du Darfour Central, du Darfour Est/Oriental, du Kordofan Sud ou du Kordofan Ouest :
    la CNDA reconnaît que dans ces régions il y a une « violence aveugle » mais la protection n’est pas automatique. En plus de prouver votre provenance, il faut apporter un élément d’individualisation ou de vulnérabilité (par exemple une situation de déplacé interne).
  • Si vous êtes d’une région qui, pour le moment, n’est pas encore touchée, il faut mettre en avant un autre élément nouveau : il est notamment intéressant d’expliquer que vous ne pouvez pas retourner dans cette région car il n’y a pas de vol direct pour l’aéroport le plus proche du lieu de votre résidence au Soudan, ou encore que les routes ne sont pas sûres.

→ Démarche à entreprendre :

  • en Île-de-France, il faut appeler le 01 42 500 900 et dire à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) que vous voulez faire une demande de réexamen. Vous aurez ensuite un rendez-vous à la préfecture pour faire enregistrer cette demande.

Il est fortement conseillé de préparer son récit (et éventuellement de recueillir des justificatifs/preuves) avant de faire ces démarches car le formulaire Ofpra devra être remis dans les 8 jours suivant l’enregistrement de la demande de réexamen.

Si le récit n’est pas convaincant et ne met pas en avant d’éléments nouveaux, l’Ofpra pourra prendre une décision d’irrecevabilité sans vous convoquer à un entretien.

Un recours devant la CNDA est possible dans un délai de 1 mois (15 jours pour pouvoir bénéficier d’un avocat gratuit – à l’aide juridictionnelle).
> Pour plus d’information, voir la fiche CNDA

Il est possible que l’Ofpra ou la Cnda mette du temps à répondre le temps de voir si la situation va s’améliorer ou non dans cette partie du pays.

Voir aussi Infomigrants : Ma demande d’asile a été rejetée, puis-je demander un réexamen ?


IV. PRISES DE POSITION ET INITIATIVES DIVERSES

IV.A. GOUVERNEMENTS ET INSTITUTIONS EUROPÉENNES OU INTERNATIONALES

  • « La situation au Soudan entraîne des besoins humanitaires considérables à l’approche de la saison des pluies », UNHCR, Point de presse, 12 mai 2023
    La réponse humanitaire est complexe et coûteuse, car les réfugiés et les rapatriés arrivent dans des zones frontalières reculées où les services et les infrastructures sont rares, voire inexistants, et où la population qui les accueille subit déjà les conséquences du changement climatique et des pénuries alimentaires. La saison des pluies qui approche rendra les problèmes logistiques encore plus difficiles, car de nombreuses routes deviendront impraticables.
  • « Soudan : l’UE lance un pont aérien humanitaire pour fournir des produits de première nécessité », Commission européenne, 10 mai 2023
    Compte tenu des besoins humanitaires croissants dus au conflit qui fait rage au Soudan, l’UE a lancé un pont aérien humanitaire transportant des fournitures essentielles vers nos partenaires humanitaires à Port-Soudan. Les 30 tonnes de produits de première nécessité, dont des articles relatifs à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène et du matériel pour des abris, ont été transportées des entrepôts des Nations unies à Dubaï vers Port-Soudan. À leur arrivée, elles ont été remises à l’UNICEF et au Programme alimentaire mondial.
  • « Soudan : l’UE alloue une aide humanitaire d’urgence », Commission européenne, représentation en France, 28 avril 2023
    Suite à la flambée de violence au Soudan, la Commission a alloué 200 000 euros pour des secours immédiats et une aide d’urgence aux personnes blessées ou exposées à des risques élevés dans la capitale Khartoum et dans d’autres États du pays.


IV.B. ASSOCIATIONS, COLLECTIFS ET AUTRES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

  • [EN] Academic Statement of Solidarity with Sudan, mai 2023
    As international scholars we are deeply concerned about the violent fighting between the Sudanese Army (SAF) and the Rapid Support Forces (RSF). We note with great sadness and anger the rising toll of deaths and injuries as well as the widespread destruction of civilian infrastructure as the warring parties continue to show no regard for the suffering of the civilian population in Sudan. We condemn unequivocally and in the strongest terms all violations of international law, including the Geneva Conventions.


V. ARTICLES DE PRESSE

V.A. PAR ZONES GÉOGRAPHIQUES

  • « Au Soudan, les médiateurs voient des progrès malgré la poursuite des combats », France 24, 26 mai 2023
    Des combats continuent d’opposer l’armée régulière soudanaise aux unités paramilitaires des Forces de soutien rapide dans la région du Darfour, vendredi, malgré la trêve théoriquement acceptée par les belligérants. Les médiateurs américain et saoudien observent néanmoins des progrès.

KHARTOUM

  • « Soudan : frappes aériennes et tirs sporadiques au mépris d’une nouvelle trêve », France 24, 23 mai 2023
    Frappes aériennes dès lundi soir, tirs d’artillerie dans la matinée de mardi... À Khartoum, l’entrée en vigueur de la trêve entre belligérants n’a pas été respectée, d’après des témoignages recueillis par l’AFP. Ce cessez-le-feu est censé permettre la distribution de l’aide humanitaire et l’évacuation de civils.
  • « Soudan : des frappes sur Khartoum, l’ambassade du Qatar attaquée », France 24, 20 mai 2023
    Des frappes aériennes et tirs d’artilleries ont secoué, samedi 20 mai, la capitale soudanaise, où l’ambassade du Qatar a été saccagée par des hommes armés, illustrant le chaos qui règne désormais dans le pays, après plus d’un mois de guerre.
  • « Au Soudan, les combats se poursuivent malgré les pourparlers à Jeddah », France 24, 19 mai 2023
    Pour le 35e jour consécutif, les combats font rage à Khartoum et surtout au Darfour, frontalier du Tchad, où combattants tribaux et civils armés se mêlent aux affrontements. Le conflit a été au centre des discussions des dirigeants arabes qui ont pressé les deux généraux à cesser les combats et ont souligné dans leur communiqué final leur "soutien" aux pourparlers en cours à Jeddah entre les belligérants soudanais.


DARFOUR

  • [EN] « No escape, no aid as fighting intensifies in Sudan’s West Darfur », Al Jazeera, 19 mai 2023
    While attention has focused on the conflict in Khartoum, an uptick in violence in el-Geneina is terrifying residents. As Sudan’s civil war enters its second month, ethnic killings are terrorising civilians in the troubled West Darfur region.
  • « Conflit au Soudan : à el-Geneina, la situation des civils demeure extrêmement précaire » RFI, 18 mai 2023
    En fin de semaine dernière, les hommes des FSR du général Daglo, dit Hemedti, ont attaqué la capitale provinciale du Darfour occidental, au Soudan, abandonnée par le faible contingent militaire qui s’y trouvait. Au moins 280 personnes ont été tuées en quelques jours selon le syndicat des médecins soudanais. Un bilan qui continue de s’alourdir.
  • « Conflit au Soudan : à el-Geneina, la situation des civils demeure extrêmement précaire », RFI, 18 mai 2023
    En fin de semaine dernière, les hommes des FSR du général Daglo, dit Hemedti, ont attaqué la capitale provinciale du Darfour occidental, au Soudan, abandonnée par le faible contingent militaire qui s’y trouvait. Au moins 280 personnes ont été tuées en quelques jours selon le syndicat des médecins soudanais. Un bilan qui continue de s’alourdir.
  • [EN] « Khartoum Under Bombardment as Sudan’s Rivals Talk, VOA, 14 mai 2023
    Shelling and airstrikes pounded parts of Sudan’s capital on Sunday with little sign that warring military factions were ready to back down in a monthlong conflict that has killed hundreds despite cease-fire talks in Saudi Arabia.


V.B. GROUPES PERSÉCUTÉS ET VIOLENCES

  • « Soudan : des chrétiens blessés par des tirs dans une église », Le Figaro, 14 mai 2023
    Des chrétiens soudanais ont été blessés dimanche par des tirs sur une église en banlieue de Khartoum, ont annoncé les camps des deux généraux qui se disputent le pouvoir, se renvoyant la responsabilité de cette attaque.


V.C. CRISE HUMANITAIRE

  • « Soudan : l’aide humanitaire commence à arriver à Khartoum », RFI, 27 mai 2023
    Au Soudan, un calme relatif dans les combats a permis, à la fin de cette semaine, la livraison de matériel médical à Khartoum, où les quelques hôpitaux encore en état de fonctionner étaient presque totalement démunis. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a également annoncé l’arrivée de nourriture pour les habitants encore présents dans la capitale.
  • « Catastrophe humanitaire au Soudan », France 24, 19 mai 2023
    Les belligérants au Soudan ne respectent pas leur engagement à permettre l’aide humanitaire à accéder à la population civile durement éprouvée, a déploré jeudi le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, lors d’un entretien à l’AFP.
  • « Conflit au Soudan : l’ONU prévoit un million de déplacés, 20 000 personnes fuient en Ethiopie ? », France 24, 17 mai 2023
    L’ONU prévoit un million de déplacés au Soudan alors que les combats se poursuivent malgré un accord de trêve humanitaire signé à Jeddah. À Port Soudan les réfugiés affluent et vivent dans des conditions extrêmement difficile. Et depuis le début de la guerre plus de 20 000 personnes ont traversé la frontière éthiopienne, et arrivent dans la petite ville de Métemma. La moitié de ces personnes sont des Éthiopiens qui rentrent chez eux. Reportage de Clothilde Hazard.
  • « Au Soudan, l’ONU a besoin de plus de 3 milliards de dollars d’aide humanitaire », France 24, 17 mai 2023
    Au Soudan, la guerre entre généraux qui fait rage depuis la mi-avril a plongé le pays dans une grave crise humanitaire. Et ce alors qu’un Soudanais sur trois dépendait déjà de l’aide humanitaire avant la guerre. Désormais, plus de 3 milliards de dollars sont nécessaires pour venir en aide aux habitants de ce pays et ainsi qu’aux réfugiés soudanais, prévient l’ONU. [...] L’ONU s’attend à un exode de 1,1 million de réfugiés. Pour les réfugiés qui ont fuit les combats, l’ONU demande 470,4 millions de dollars. L’organisation internationale ajoute qu’elle s’attend à voir jusqu’à 1,1 million de personnes quitter le Soudan cette année.
  • « Au Soudan, un exode massif et pas d’issue en vue après un mois de guerre », France 24, 15 mai 2023
    La population vit toujours dans la peur et la faim au Soudan, après un mois d’intenses combats entre les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo. Des milliers de réfugiés fuient quotidiennement vers les pays voisins d’Égypte, du Tchad, de l’Éthiopie ou du Soudan du Sud.
  • « Au Soudan, un accord entre belligérants pour respecter les règles humanitaire », Le Monde, 12 mai 2023
    Les belligérants au Soudan ont signé, dans la nuit du jeudi 11 mai au vendredi 12 mai, en Arabie saoudite, un accord prévoyant de dégager des couloirs pour permettre aux civils pris au piège de sortir des zones de combat, tout en laissant entrer l’aide humanitaire.
    Sur le terrain jeudi, toutefois, combats, raids aériens et pillages, désormais généralisés, n’ont pas cessé dans différents quartiers de Khartoum, ont témoigna des habitants auprès de l’AFP. A l’est du Nil, dans la grande banlieue de la capitale, des habitants ont rapporté vendredi d’intenses frappes aériennes qui ont fait trembler leurs maisons.
  • [EN] « Sudan : Explosive Weapons Harming Civilians », Human Right Watch, 4 mai 23
    The two warring armed forces in Sudan have repeatedly used explosive weapons in urban areas that have caused loss of civilian life and property, damaged critical infrastructure, and left millions without access to basic necessities, Human Rights Watch said today.


V.D. INFORMATIONS SUR LES PAYS LIMITROPHES

FRONTIÈRE ÉGYPTIENNE

  • « Conflit au Soudan : “Nous avons tout laissé derrière nous”, des Soudanais témoignent », Infomigrants, 08 mai 2023
    Sur Twitter, certains affirment que des billets de bus entre Khartoum et la frontière égyptienne coûtent désormais jusqu’à 400 dollars (un peu plus de 360 euros), soit dix fois plus que le prix habituel.
    Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que 16 000 personnes étaient déjà arrivées en Égypte, alors que des milliers d’autres attendaient de pouvoir entrer dans le pays.


FRONTIÈRE TCHADIENNE

  • « Au Tchad, des milliers de réfugiés fuient l’enfer du Soudan », Libération, 10 mai 2023
    Le village de Koufroun, dans l’Est du Tchad, a vu défiler environ 20 000 réfugiés depuis le début du conflit fratricide qui ravage le Soudan. La plupart arrivent de la région du Darfour qui redoute une nouvelle guerre civile.
  • « Au Tchad, la famille Abdallah, réfugiée soudanaise, rêve de paix », Infomigrants, 8 mai 2023
    À l’extrême Est du Tchad, 20 000 à 30 000 Soudanais fuyant les combats se sont réfugiés, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Dès l’éclatement du conflit, Ndjamena a décidé de fermer sa frontière avec le Soudan, mais un corridor humanitaire reste ouvert pour laisser passer les civils, mais fuir reste extrêmement risqué, car les routes sont contrôlées par des milices. Reportage avec la famille Abdallah, dont le père Youssouf Abdallah rejoint sa femme, sa grand-mère et ses cinq enfants dans le village tchadien de Koufroun.


ARABIE-SAOUDITE

  • « Des milliers de réfugiés soudanais affluent en Arabie saoudite », France 24, 11 mai 2023
    Les combats se sont intensifiés mercredi dans la capitale du Soudan, Khartoum, alors que les délégations des deux camps belligérants continuaient leurs pourparlers en Arabie Saoudite en vue d’instaurer un cessez-le-feu et d’organiser l’aide humanitaire.


ETHIOPIE

  • « Éthiopie : se réfugier dans le pays voisin au Soudan pour fuir la guerre », France 24, 18 mai 2023
    Les violences se poursuivent au Soudan, obligeant les civils à fuir le pays malgré les difficultés pour partir. Depuis le début de la guerre, plus de 20 000 personnes ont traversé la frontière éthiopienne et arrivent dans la petite ville de Métemma. La moitié de ces personnes sont des Éthiopiens qui rentrent chez eux. Reportage de Clothilde Hazard.


REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

  • « RCA : un camp pour accueillir les réfugiés soudanais installé dans le nord du pays », RFI, 24 mai 2023
    Le gouvernement centrafricain a donné ce lundi 22 mai au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’autorisation d’installer un camp pour accueillir les Soudanais qui fuient le conflit qui déchire leur pays depuis plus d’un mois. Le site se trouve à Birao, dans la préfecture de la Makaga, dans le nord du pays.


V.E. PARCOURS D’EXIL

  • « France : un Soudanais menacé d’expulsion en dépit du conflit à Khartoum », Infomigrants, 26 mai 2023
    Un Soudanais de 29 ans est enfermé depuis le 21 mai 2023 au centre de rétention administrative de Rennes, en vue de son expulsion. La préfecture du Calvados a indiqué avoir pris attache avec les autorités consulaires soudanaises à Paris, alors même qu’un conflit traverse le pays.


V.F ARTICLES DE FOND (GÉOPOLITIQUES / EN LIEN AVEC LES POLITIQUES MIGRATOIRES)

  • « Guerre au Soudan. L’ombre portée des islamistes », Orient XXI, 24 mai 2023
    Alors que les combats se poursuivent, notamment à Khartoum et dans le Darfour, les deux protagonistes, Abdelfattah Al-Burhan et Hemetti semblent décidés à poursuivre la lutte jusqu’au dernier Soudanais. Mais derrière les affrontements, on peut déceler la main de l’ancien régime d’Omar Al-Bachir et de ses affidés islamistes.
  • « Le controversé barrage éthiopien de la Renaissance doit devenir une aubaine régionale », Courrier international, 19 mai 2023
    Avec la pacification de la guerre intérieure éthiopienne et l’instabilité accrue du Soudan, les tensions dans la Corne de l’Afrique risquent de se concentrer sur le grand barrage de la Renaissance. Lancé par l’Éthiopie, ce projet rencontre l’opposition ferme de l’Égypte. Pour désamorcer toute guerre autour de l’eau du Nil, le “Daily Maverick” plaide pour une coopération régionale.
  • « Tout comprendre à la guerre au Soudan », Le Monde, 10 mai 2023
    Depuis le 15 avril, le Soudan est plongé dans le chaos après l’éclatement d’une guerre entre deux généraux : le général « Hemetti » et le général Al-Bourhane. Dans ce podcast, Eliott Brachet, correspondant du « Monde » au Soudan, revient sur la catastrophe humanitaire en cours et explique les racines du conflit.
  • « Soudan, ce qu’il faut savoir sur le conflit », Amnesty International, 24/ avril 2023
    Au matin du samedi 15 avril 2023, de violents combats ont éclaté à Khartoum, la capitale, et dans plusieurs villes du pays. En un mois, au moins 604 personnes ont été tuées, plus de 5 100 blessées et environ 740 000 déplacées à l’intérieur du pays.
  • « Le Soudan en voie de désintégration ? », Afrique XXI, 21 avril 2023
    Derrière l’affrontement entre deux généraux aux intérêts divergents, Abdelfattah Al-Burhan d’un côté et Mohamed Hamdan Dagalo (« Hemetti ») de l’autre, qui a éclaté le 15 avril, c’est l’unité du Soudan et la place des régions périphériques qui sont en jeu.
  • [EN] « What is happening in Sudan ? A simple guide », Al Jazeera, 18 avril 2023
    Fighting has erupted in Khartoum and other cities in Sudan as powerful rival military factions battle for control, increasing the risk of a nationwide civil war.
  • [EN] « "Is Sudan heading for all-out war ?" », Middle East Eye, 17 avril 2023
    Unless mediators are able to bring about a ceasefire, a protracted conflict between the RSF and SAF could lead to an unprecedented level of destabilisation in the country
  • « Le long du Nil, un si difficile partage des eaux », Afrique XXI, 17 avril 2023
    Depuis qu’Addis-Abeba a entrepris de construire le barrage de la Renaissance, en 2011, les eaux du Nil font l’objet d’une intense bataille diplomatique entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte. Au-delà de l’enjeu géopolitique, il s’agit d’une question vitale pour des millions de personnes dont le quotidien est intimement lié au fleuve.

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Dernier ajout : mardi 16 mai 2023, 17:55
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