À Yves Lunot

La consternation qui a frappé les nombreux amis d’Yves Lunot à l’annonce de sa mort, survenue le 25 août à Yvry- sur-Seine à l’âge de soixante ans, mesure la place que tenait ce personnage discret dans son entourage et dans divers milieux associatifs. Infatigable guetteur des injustices dans le monde, il irriguait d’informations puisées à des sources lointaines ou confidentielles ceux auquels elles serviraient à lutter plus efficacement pour les libertés et l’égalité. Tel était le travail obscur et tenace qui fut le sien pendant de longues années.

Combien d’amis et de correspondants recevaient régulièrement dans leur boîte-aux-lettres ces enveloppes pleines des copies de coupures de presse ou de documents divers qu’il leur destinait sur l’actualité au Chili, aux Antilles, en Guyane ou en Afrique qu’il connaissait bien ? Combien d’amis et de correspondants, chaque semaine, appelait-il au téléphone pour leur signaler un événement - petit ou grand - susceptible de les intéresser ou de faciliter leur action ?

Ce souci de la circulation de l’information au service des luttes en faveur de la justice le poussait également à mettre en relation ceux dont il jugeait les engagements convergents ou complémentaires. Yves Lunot fut, à cet égard, un rassembleur de militants, d’intellectuels, de gens de bonne volonté qui, sans lui, souvent, auraient ignoré qu’ils poursuivaient des combats communs.

Nul ne remplacera Yves Lunot dans cette obstination à rapprocher des individus, des groupes, des objectifs séparés par les frontières, leur culture, leur milieu ou leurs compétences.

Correspondant du Gisti depuis longtemps, il venait d’accepter d’en devenir membre et de mettre à sa disposition une partie de ce temps qu’une retraite professionnelle récente lui permettait désormais d’employer en totalité à ce qui lui paraissait essentiel.

À Jeanine, son épouse, à sa famille et à ses proches, nous disons notre peine, notre solidarité et notre amitié.