Non à l’expulsion du squat de la rue Baudin

Mise à jour 03⋅05, 14h00 : Le squat a été expulsé : voir le communiqué des habitant⋅es et soutiens

Mise à jour 30⋅04, 9h30 : Un rassemblement a eu lieu lundi 29 avril devant la mairie du Pré-Saint-Gervais , regroupant plus d’une centaine de personnes. Les vigiles ont toujours pour ordre de d’empêcher toute personne de circuler librement.

Mise à jour 29⋅04, 9h30 : depuis dimanche, la porte du bâtiment a été cadenassée par des vigiles sur ordre de la préfecture, avec l’assentiment de la mairie présente sur les lieux. Les habitant.es se retrouvent enfermé.es à l’intérieur du bâtiment !

Pour protester contre cette pratique abusive et inadmissible qui les prive de toute possibilité de circuler librement, les habitant.es appellent à un rassemblement à 17h30 devant la mairie du Pré-Saint-Gervais.

Le Gisti apporte son soutien à l’occupation, par une quarantaine de personnes exilées, d’un bâtiment au Pré-Saint-Gervais, 7 rue Baudin.

Il s’agit d’ancien.nes habitant.es du squat « Unibeto » de L’île Saint Denis, dont l’évacuation, en avril 2023, a laissé une grande partie partie d’entre elles et eux sans aucune solution de logement. 

Il faut stopper l’escalade des expulsions ! 

Ces derniers mois ceux de Vitry et de L’île Saint-Denis, demain peut-être celui de Montreuil, occupé par des familles, ou celui d’Aubervilliers... Plutôt que de remettre à la rue celles et ceux qui sont parvenues, par leurs propres moyens, à trouver un toit, plutôt que de chercher à les disperser dans toute la France dans des lieux inadaptés et précaires dans le cadre du dispositif « sas »*, l’Etat devrait en urgence ouvrir des places d’hébergement pour les personnes que son incurie contraint à vivre dans des campements insalubres. 

D’autant plus avec la nouvelle loi Kasbarian-Bergé, qui réprime les personnes qui vivent en squat, il est de plus en plus difficile de trouver un endroit pour se mettre à l’abri. 

La répression qui vise les personnes vivant en campements et en squats est inacceptable. 

Le Gisti demande instamment que le squat de la rue Baudin ne soit pas évacué et qu’on y laisse vivre ses habitant.es.

28 avril 2024


* Gisti, Les sas : accueil temporaire ou antichambre de l’expulsion ?



Le communiqué des habitants.es :


Après un an de galère, une nouvelle maison à défendre !

Nous sommes un collectif de personnes migrantes. Pendant 2 ans, nous avons habité dans un bâtiment vide de l’Île-Saint-Denis. Mais le 26 avril 2023, la préfecture a décidé de nous expulser. On a tenté des négociations pour obtenir des logements. On n’a pas été écouté. La plupart des gens se sont retrouvés avec des solutions d’hébergement de très courte durée (moins d’une semaine) ou à la rue.

Si nous avons été expulsés, ce n’est pas parce que les propriétaires avaient besoin d’utiliser le bâtiment. En effet, aujourd’hui, il est toujours vide. Cette expulsion rentrait dans les objectifs de nettoyage social du 93 à cause des jeux olympiques. Pour l’arrivée des touristes, ils veulent ce qu’ils appellent une ville « propre ». Cela signifie la destruction de nos espaces de vie : chasse aux sans papiers et aux personnes à la rue, destruction des campements, expulsion des squats… De manière générale, de nombreux squats dans le 93 ont été expulsés depuis 1 an. Pour les locataires c’est aussi la galère, le nombre d’expulsion locative a augmenté et on craint le pire avec de plus en plus de personne qui risque de se retrouver à la rue. Après l’expulsion, on a continué à lutter pour nos droits et on a réussi à occuper un bâtiment à Rosny-sous-bois cet été. Mais on s’est encore une fois fait expulser, et on n’a reçu aucune aide ou solution d’hébergement de la part de la mairie ou de la préfecture.

Depuis plusieurs jours, on occupe un nouvel endroit au Pré Saint Gervais, et pour ça, on a besoin de soutien face à la police qui risque d’essayer de nous expulser.

En effet, le 4 avril 2023, la loi Kasbarian-Bergé, dite anti-squat a été adoptée. Cette loi répressive criminalise les squatteur.euses et vise à augmenter le nombre d’expulsion de locataires précaires. Avec cette loi, c’est devenu de plus en plus difficile d’ouvrir de nouveaux squats alors que c’est un de nos seuls moyens d’avoir accès à un hébergement. Un toit pour toutes et tous !

Pour contacter les habitant·es : habitants.baudin@gmail.com

Adresse : 7 rue Baudin au pré saint gervais

27 avril 2024

Voir notre dossier « Jungles, campements et camps d’exilés en France »

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Dernier ajout : vendredi 3 mai 2024, 14:33
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