Article extrait du Plein droit n° 80, mars 2009
« Sans papiers, mais pas sans voix »

On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !

Un numéro de Plein droit sur les luttes récentes de l’immigration ne pouvait se concevoir sans qu’une large place soit faite au mouvement des sans-papiers, en particulier aux travailleurs sans papiers en grève ou mobilisés de diverses manières. Depuis quelques mois, ils ont en effet réussi à attirer l’attention des médias et de l’opinion publique par les grèves et occupations d’entreprises et le mouvement né le 15 avril 2008. Ce mouvement représente un tournant dans l’histoire récente des luttes des sans-papiers, du fait des nouvelles formes d’action qu’il a utilisées, du fait aussi de la part que les syndicats y ont prise, et du changement qu’il a opéré dans l’image du sans-papier aux yeux du public.

Les sans-papiers en lutte sur leurs lieux de travail ne représentent cependant qu’une partie de l’ensemble des sans-papiers présents sur le territoire. Certains, pour divers motifs – âge, raisons de santé, de famille...– n’ont pas accès à l’emploi, même dans les segments les plus dominés du marché du travail. D’autres travaillent dans de très petites entreprises, ou en intérim, ou, et c’est le cas de nombreuses femmes, dans le secteur des « services à la personne ». Ils ne peuvent donc pas tous, ou pas aisément s’appuyer sur un mode d’action collective tel que la grève. La nouvelle vague et la visibilité des luttes de sans-papiers ne doivent pas occulter la diversité des mouvements en cours, leurs espoirs communs mais aussi leurs contradictions internes.

Nous avions décidé de présenter ces luttes sous trois angles différents. Violaine Carrère analyse comment le Gisti soutient les luttes pour une régularisation par le travail tout en s’opposant à l’utilitarisme migratoire. Mireille Galano qui, depuis plusieurs mois, est aux côtés des sans-papiers qui occupent la Bourse du travail de Paris, présente son point de vue, déplorant leur isolement et leur abandon par les syndicats engagés dans les luttes pour une régularisation par le travail comme par les associations. La CGT, que nous avions sollicitée, n’a finalement pas donné suite à notre demande d’article. Nous le regrettons, parce qu’il aurait été intéressant de pouvoir donner à nos lecteurs des éclairages différents de mouvements en pleine évolution.



Article extrait du n°80

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Dernier ajout : vendredi 25 avril 2014, 14:39
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