Protection sociale /
Déposer plainte + violences faites aux femmes
I.Textes internationaux
- Convention d’Istanbul (convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique - ratifiée le 4 juillet 2014 et entrée en vigueur en France le 1er novembre 2014)
- articles 4.3 (protection les droits des victimes sans discrimination) 59 (statut de résident, droit au séjour), 60 (Demandes d’asile fondées sur le genre)
- articles 18-4 (« fourniture de services ne doit pas dépendre de la volonté des victimes d’engager des poursuites »), (« information dans une langue qu’elles comprennent »), 23 (« accès équitable à de telles solutions d’hébergement pour toutes lesvictimes (…) y compris les femmes migrantes, … »), 56 (« interprètes indépendants et compétents »), 57 (droit des victimes à une assistance juridique et à une aide juridique gratuite)
- Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW - ici) (articles 6, 12, 13..)
- Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, (pdf) adoptée le 3 mai 2005 et entrée en vigueur le 1er février 2008. Voir les travaux du GRETA, chargé de veiller à la mise en œuvre, et ses rapports sur la France (notamment rapport 6 juillet 2017 et recommandations du 13 octobre 2017 : sur violations, manques de mesures et moyens alloués aux associations)
- Voir aussi les textes internationaux dans la rubrique Traite et exploitation
II.Textes législatifs et réglementaires
- article 15-3 du Code de Procédure Pénale (la police est tenue de recevoir les plaintes déposées par les victimes d’infractions à la loi pénale)
- article 15-3-2 (possibilité de demander ou consentir à bénéficier du dispositif électronique mobile anti-rapprochement en cas de plainte contre conjoint, concubin ou partenaire pacsé, ou ex) (nb : ça me marche pas bien, il faut une décision du procureur, que les policiers suivent, etc. - il y a d’autres dispositions comme l’interdiction d’approcher ou le téléphone grand danger)
- article 515-9 du Code civil : délivrance en urgence d’une ordonnance de protection par le JAF), non conditionnée à l’existence d’une plainte pénale préalable (art 515-10, non conditionné à la régularité du séjour et uniquement dès lors "qu’il existe des raisons sérieuses de considérer comme vraisemblables la commission des faits de violence allégués et le danger auquel la victime ou un ou plusieurs enfants sont exposés" (art 515.11)
- articles 227-4-2 et -3 du Code pénal : l’ordonnance de protection s’accompagne d’une série d’interdictions (de se rendre dans certains lieux, de rencontrer la victime ou de se rapprocher d’elle… ) ou obligations (prise en charge sanitaire ou psychologique) dont le non-respect est puni par la loi.
- article 513-13 du code civil : une ordonnance de protection peut aussi être délivrée en urgence à une personne majeure menacée de mariage forcé
Ceseda / droit au séjour
- R. 233-9 Ceseda (membre de famille ressortissante d’état tiers mariée à citoyen UE/EEE :"Les ressortissants de pays tiers (...) admis au séjour en leur qualité de membre de famille, conservent leur droit au séjour dans les situations suivantes (…) c) lorsque des situations particulièrement difficiles l’exigent, notamment lorsque la communauté de vie a été rompue à l’initiative du membre de famille en raison de violences conjugales qu’il a subies » = transposition de la directive 2004/38 - voir cette page sur droit au séjour citoyens UE/EEE et membres de familles)
- L 424-7 Ceseda (pas de retrait de la carte de résident (...) lorsque la communauté de vie a été rompue en raison de violences conjugales ou familiales).
- L. 425-1 à L425-8 Ceseda (anciens articles L.316-1 à 316-4) :
- Admission au séjour personne placée sous ordonnance de protection
- L425-6 à L425-8 (ex L.316-3) : délivrance et renouvellement titre de séjour en cas de violences conjugales pour des femmes sous ordonnance de protection ou menace mariage forcé (si plainte contre l’auteur des faits, renouvellement de plein droit pendant la durée de la procédure pénale afférente, y compris après l’expiration de l’ordonnance de protection)
- L425-8 (ex L.316-4) : délivrance d’une carte de résident en cas de condamnation définitive de l’auteur des violences
- Etranger victime de traite des êtres humains ou de proxénétisme ou engagé dans un parcours de sortie de la prostitution
- L425-1 à L425-5 (dispositions introduites par art 5 et 8 de la Loi n° 2016-444 du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées qui crée aussi l’Aide financière à l’insertion sociale et professionnelle (AFIS) (article 5) : voir la page "aide sociale" - article L121-9 CASF) dont :
- L425-1 à -3 (ex L.316-1) : carte " vie privée et familiale " désormais de plein droit si dépôt de plainte contre une personne pour faits constitutifs des infractions de traite des êtres humains ou de proxénétisme ou témoignage dans une procédure pénale pour ces mêmes infractions (davantage en conformité avec dir. 2004/81 du 29 avril 2004 relative au titre de séjour délivré aux ressortissants de pays tiers qui sont victimes de la traite des êtres humains ou ont fait l’objet d’une aide à l’immigration clandestine et qui coopèrent avec les autorités compétentes)
- L.425-4 (ex L316-1-1) (l’étrangère engagée dans un parcours de sortie de la prostitution « peut » se voir délivrer une APS d’une durée minimale de 6 mois avec autorisation de travail si fin de l’activité de prostitution et engagée dans parcours de sortie de la prostitution)
- L423-3 et suivant (ex L. 313-12) et L423-17 et -18 (ex L. 431-2) : droit au séjour des conjointes de Français et des personnes entrées par regroupement familial (droit au maintien du séjour régulier si violences mais renouvellement discrétionnaire par l’administration...)
- L423-6 Ceseda (ex L.314-5-1) Ceseda (la carte de résident délivré en vertu de L. 413-7 (ex L.314-9 3°) au conjoint de Français, qui peut être retirée en raison de la rupture de la vie commune dans un délai maximal de quatre années à compter de la célébration du mariage, ne peut l’être si la communauté de vie a été rompue en raison de violences familiales ou conjugales, ou de décès du conjoint)
- Voir aussi les textes dans les rubriques Traite et exploitation et Violences au sein du couple du site du gisti
III.Circulaires
- Instruction IOCL1124524C du 9 septembre 2011 relative au droit au séjour des personnes victimes de violences conjugales et à la mise en œuvre des articles L. 313-12, L. 316-3 et L. 431-2 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA)
- Instruction du 23 décembre 2021 relative à la délivrance des titres de séjours des femmes victimes de violences conjugales et familiales
- Note d’information du 19 mai 2015 relative aux conditions d’admission au séjour des ressortissants étrangers victimes de la traite des êtres humains ou de proxénétisme (Bulletin Officiel du Ministère de l’Intérieur, 15 juin 2015, n°2015-6)
- Circulaire du 2 nov. 2016 - application de la loi relative au droit des étrangers en France – dispositions applicables à compter des 1er novembre 20016 et 1er janvier 2017 - NOR : INTV1631686J (APS pour étrangers engagés dans un parcours de sortie de la prostitution pp.8-9 ; CST p.17, p.22)
- Circulaire n° DGCS/B2/2017/18 du 31 janvier 2017 relative à la mise en oeuvre du parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle - pdf - (conditions d’octroi et de renouvellement d’une APS)
- Instruction du 8 mars 2017 relative à l’accès au logement des femmes victimes de violences ou en grande difficulté (pdf)
IV.Jurisprudence
- à compléter
Pour des jurisprudences actualisées et organisées par thématique, consulter le site "De quel Droit" (rechercher à « violence conjugale »)
- TGI Meaux, JLD, Ord., 11 juillet 2006, n° 06/01469.
- TGI de Marseille, 11 juillet 2006, n° 1079/0
- Conseil d’Etat, 30 juin 2016, n° 391489 ( titre de séjour - Algérienne victime de violences conjugales : « si une ressortissante algérienne ne peut utilement invoquer les dispositions de l’article L. 313-12 [...], il appartient au préfet, dans l’exercice du pouvoir discrétionnaire dont il dispose sur ce point, d’apprécier, compte tenu de l’ensemble des éléments de la situation personnelle de l’intéressée, et notamment des violences conjugales alléguées, l’opportunité d’une mesure de régularisation » - AJDA 2016 p.1371)
- CAA Douai, 6 octobre 2016 n° 16DA00340 (Le préfet ne peut refuser de renouveler une CST VPF sans prendre en compte les violences conjugales à l’origine de la rupture de la vie commune - AJDA 2017 p.89)
- CEDH, arrêt n°17496/19 du 3 septembre 2020, Levchuk contre Ukraine (méconnaissance par l’Etat de son obligation de protection effective des femmes victimes de violences conjugales - article 8 CESH)
V. Documents et ressources
- voir la nouvelle fiche "Violences conjugales : dépôt de plainte, ordonnance de protection, régularisation, accompagnement social" dans la Note pratique GISTI « Sans papiers mais pas sans droits », 8ème édition, octobre 2023.
- sur la nouvelle Aide universelle d’urgence pour les personnes victimes de violences conjugales (2023), voir cette page "aide sociale"
- Une aide universelle pour les victimes, sauf pour celles qui sont étrangères (pdf), communiqué, 21 décembre 2023
- Women for Women France - site mutilingues violences sexuelles ou intrafamiliales
- Lettre avec le logo de la gendarmerie et de la police nationale pour faciliter l’accès au commissariat et au dépôt de plainte pour toute personne souhaitant déposer plainte pour violences sexuelles ou intrafamiliales ne parlant pas français.
- Droit au séjour et violences conjugales et familiales, Note pratique, 2e édition, La Cimade / Femmes de la Terre / Gisti, janvier 2020 (remplace
Droit au séjour et violences familiales, La Cimade, Femmes de la Terre, Gisti, , 1ère édition, juin 2016 qui avait remplacéDroit au séjour et violences au sein du couple : l’incidence de la loi du 9 juillet 2010, note pratique, juin 2011). Voir aussi les courtes videos de Solidarité Femmes pour les personnes étrangères victimes de violences
- Guide juridique Logement et violences conjugales 2021, Fédération nationale Solidarité femmes
- Violentomètre, outil de prévention traduit en 8 langues https://mairie10.paris.fr/pages/prevenir-les-violences-faites-aux-femmes-decouvrez-le-violentometre-15148
- Guide victimes de viols ou d’agressions, faites valoir vos droits, CFCV, collectif féministe contre le viol, novembre 2022
- Femmes exilées une violence continue, Centre Primo Levi, rapport novembre 2022
- Femmes d’ici et d’ailleurs, face aux violences. Vous avez des droits, Dépliant 2 pages d’orientation, Ville de Paris, octobre 2019
- Qu’est-ce qu’une main courante et quelle différence avec une plainte ?, Cabinet ACI, 15 déc 2020
- Violences au sein du couple : Toutes les femmes ont des droits - 4 pages du CNIDFF
- Ordonnance de protection - Plaquette du CNIDFF
- Fiche "porter plainte" (site "Faites valoir vos droits !" Service juridique droits des personnes et des familles de l’APF)
- Voir aussi les rubriques Traite et exploitation et Violences au sein du couple du site du gisti
- Traite et exploitation : les droits des victimes étrangères, Cahier juridique, GISTI, octobre 2012
- Protocole pour la mise en œuvre de l’ordonnance de protection (la requête auprès du Jaf n’est pas obligatoirement déposée avec un avocat mais peut être déposée au TGI avec le formulaire figurant dans ce document de l’Observatoire des violences envers les femmes du CG du 93)
- Guide pratique. femmes étrangères victimes de violence (asile, séjour, protection, justice), Ligue des droits de l’Homme, 2022 (pdf) (également en anglais et en arabe) (remplace ancienne version 2016)
- Guide pratique et juridique pour accompagner les femmes étrangères victimes de violences (Cimade, 2011) et la campagne ni une ni deux ("http://www.lacimade.org/non-a-la-double-violence-faite-aux-femmes-etrangeres/").
VI. Divers : réflexions, articles, rapports
- Rapport d’évaluation du collectif d’associations spécialisées remis au GREVIO le 24 juin 2024, Évaluation de la FRANCE sur la mise en oeuvre de la Convention d’Istanbul de lutte contre la violence à l’encontre des femmes et la violence domestique (sur les réponses insuffisantes des autorités françaises sont insuffisantes pour se conformer aux prescriptions de la Convention d’Istanbul)
- Sabine Corneloup et Anselm Zölls, L’étranger prostitué en droit français : une protection en demi-teinte, revue de droit sanitaire et social (RDSS), 2019 p.85
- « Notre système institutionnel permet de violer ou de battre une femme en toute impunité dès lors qu’elle est en situation irrégulière », Le Monde, 25 novembre 2023, tribune
- Violences conjugales - Garantir la protection des femmes victimes et de leurs enfants tout au long de leur parcours, rapport Haut conseil à l’égalité femmes-hommes, octobre 2020 (pdf) (femmes étrangères : pp80-82)
- La traite des êtres humains - Mieux identifier et accompagner les victimes, La Cimade, octobre 2016 (pdf)
- Défenseur des droits, Les droits fondamentaux des étrangers en France, mai 2016. Rapport : victimes de violence et/ou de la traite (69-74) (Synthèse)
- Le « Parcours de sortie de la prostitution » : une grande arnaque. Quelques remarques critiques sur un prétendu « volet social », LMSI, mars 2018 (voir aussi "À Nice, pas de papiers pour les prostituées", StreetPress, 3 mai 2018)
- Observations de la LDH devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes - 64ème session - 4/22 juillet 2016 (accès à un titre de séjour : pp.2-3)
- La double violence faite aux femmes étrangères, Violaine Husson, Revue Après demain, 2013/2
- Droit d’asile et femmes, quelle situation en France aujourd’hui ?, janvier 2012, ADFEM (Action et droits des femmes migrantes et exilées)
- Femmes, migrations, violences, droits (nombreuses ressources et documents rassemblés par l’ADFEM)
- Lucie Brocard et Haoua Lamine, Quand les politiques « protègent » les femmes, Plein droit n°69, juillet 2006
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