Genrisation des publications : quelques principes adoptés au Gisti

Le Gisti a fait le choix d’éditer des publications « genrées ». « Genrées », c’est-à-dire que le masculin n’y est pas, comme il est d’usage, le mode d’expression du mixte.

L’exhumation du féminin de sa gangue masculine ne facilite ni l’écriture, ni la lecture. Car il s’agit d’une rupture avec les règles de la langue française dont la subtilité et parfois la beauté formelle s’appuient souvent sur l’inégalité des genres et des sexes. Pour les rédactrices et les rédacteurs du Gisti, il n’a pas été aisé d’alourdir délibérément l’expression, d’autant que les unes et les autres sont conscient·e·s de l’effort supplémentaire demandé aux lecteurs et aux lectrices.

Du point de vue politique, le « jeu » nous a cependant semblé valoir la chandelle.

La revendication n’a paru aller immédiatement de soi ni à tous et ni même à toutes, tant les inconvénients linguistiques de l’exercice sont lourds.

Ce qui compte, ce n’est pas la méthode employée ici et succinctement décrite ci-dessous, qui emprunte ses recettes imparfaites à d’autres.

Ce qui compte, c’est d’avoir mis le doigt dans l’engrenage d’une réflexion et d’un engagement qui vont se poursuivre.

Les principes retenus

I. La féminisation s’applique systématiquement aux titres, fonctions et professions.

Dans nos publications, vous trouverez écrit la ministre de l’agriculture, la juge X, la soldate américaine, la vice-rectrice, la consultante indépendante, la chercheuse, l’auteure et l’écrivaine, une professeure, la députée, une juge, cette agente de change, la fondée de pouvoir.

Dès lors que nous désignons à la fois des hommes et des femmes dans leurs fonctions, nous doublons le substantif (le préfet et la préfète). Mais pour ne pas alourdir le texte, nous utilisons de préférence le nom de l’unité administrative (la préfecture).

Lorsque nous doublons les substantifs, nous utilisons la règle de proximité. C’est une ancienne règle de la langue française que l’on retrouve encore chez des auteurs du début du XXe. Elle consiste à faire l’accord avec le genre du dernier mot (l’étudiant ou l’étudiante inscrite ou une renarde, un loup et une belette sont parties).

II. Nous utilisons la forme tronquée avec point médian (·)

exemple : les mineur·e·s

En règle générale, dans le corps du texte, nous n’y recourons que lorsque qu’il permet d’éviter une formulation trop lourde.

Pour les substantifs en teurs/trices (exemple : éducateurs), c’est-à-dire les mots pour lequel l’usage du · n’est pas envisageable, on écrit : les éducateurs et les éducatrices.

III. Nous privilégions la méthode épicène

Le Gisti a décidé d’appliquer la méthode épicène (d’origine plutôt québécoise), qui paraît pertinente politiquement, et judicieuse sur le plan rédactionnel. Elle préconise une pensée qui conduit à privilégier dans l’écriture des mots ou des expressions sans marque du féminin ou du masculin, neutres du point de vue du genre grammatical. Au lieu d’écrire « les étrangers » , quand il s’agit de l’ensemble des étrangers, on écrira « la population étrangère » (ou équivalent).


Les auteur·e·s trouveront ci-contre des conseils, plus détaillés, de rédaction, à travers deux notes qui rendent compte de l’évolution de notre réflexion en la matière.

Note sur la genrisation (oct. 2011)
Note sur l’écriture inclusive (mai 2022)

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Dernier ajout : mardi 26 novembre 2024, 10:41
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