action collective

Mayotte, où est la République ?
Le responsable syndical des personnels de l’éducation nationale à Mayotte blâmé pour cette question

En mars 2008 la revue « Direction » publiait un article signé par le responsable à Mayotte du syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (qui regroupe 80% de ces personnels), proviseur du lycée de Kahani . Ce texte, intitulé « Mayotte : où est la République ? A propos des élèves en situation irrégulière », rappelle les principes d’égalité de tous les jeunes prévus par le Code de l’éducation nationale et s’inquiétait de certaines difficultés d’accès à l’éducation rencontrées par les jeunes de parents étrangers sans papiers. Plusieurs syndicats et associations – nationaux et locaux – ont, en juin, présenté une requête à la Halde et à la Défenseure des enfants sur le même sujet.

Le Ministère de l’éducation nationale vient d’adresser un blâme au proviseur, auteur de cet article. Aussitôt le bureau du SNPDEN précisait que « cette sanction s’appuie sur un rapport du 19 février 2008 émanant du Vice-Recteur de Mayotte, alors que ce dernier n’a jamais abordé la question avec l’intéressé » et rappelait que l’article « en question a été entériné en bureau et que les syndiqués en ont officiellement revendiqué le caractère collectif ». Il « s’élève contre cet acte d’intimidation indigne de la France, visant à mettre en cause les droits syndicaux ».

Douze sections syndicales à Mayotte ont appelé à une journée de grève le 10 septembre à Mayotte contre l’aggravation de la situation du système éducatif à Mayotte et le déni des droits syndicaux dont la dernière illustration est le blâme attribué à un collègue exerçant son mandat syndical pour la publication d’un texte syndical collectif.

Les signataires s’inquiètent des obstacles à l’égalité de tous dans le système éducatif de Mayotte et du droit à une expression syndicale libre sur ce sujet. Avec les syndicats mobilisés à Mayotte, ils s’élèvent contre cet acte d’intimidation.

Le 17 septembre 2008

Signataires :

  • Collectif Migrants Outre-mer (Mom) [1]
  • Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc-CGT)
  • Fédération Sud éducation
  • Fédération Syndicale Unitaire (FSU)

Annexe : Question écrite de Patrick Braouezec et réponse du ministère de l’éducation nationale

QE Braouezec Education nationale

Documents joints :


[1ADDE (avocats pour la défense des droits des étrangers) ; AIDES ; Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) ; CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement) ; Cimade (service œcuménique d’entraide) ; Collectif Haïti de France ; Comede (comité médical pour les exilés) ; Gisti (groupe d’information et de soutien des immigrés) ; Elena (les avocats pour le droit d’asile) ; Ligue des droits de l’homme ; Médecins du monde ; Secours Catholique / Caritas France

Voir notre dossier « Outre-mer »

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Dernier ajout : samedi 7 mars 2009, 15:55
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