action collective

Mineurs isolés étrangers de Vitry sur Orne
Non à une protection au rabais !

Le 22 septembre 2009, les bulldozers entraient en actions pour détruire la « jungle » de Calais. Les adultes étaient placés en rétention tandis qu’une cinquantaine de mineurs étaient conduits, selon les autorités, dans « des foyers adaptés pour les accueillir immédiatement ».

Ils ont été rejoints par une trentaine d’autres mineurs en juillet 2010 à la suite de l’évacuation d’un campement près du canal Saint Martin à Paris. Depuis, beaucoup de ces jeunes ont fugué, et sur les trois centres prévus initialement, il n’en reste plus qu’un, le « Centre d’accueil pour mineurs étrangers isolés » (CAMEI) de Vitry-sur-Orne, en Moselle.

En fait de centre « adapté », le CAMEI de Vitry est un ancien foyer de travailleurs migrants de l’ADOMA (nouveau nom de l’ex-Sonacotra), « désaffecté » parce qu’il ne correspondait plus aux normes d’accueil convenables, (chambres de 5 m²) et aménagé à la va-vite pour accueillir des mineurs étrangers dans le cadre d’une « expérimentation} ».

Expérimentation pour quoi faire, alors qu’existe dans le département, à quelques kilomètres, un centre d’accueil d’urgence pour mineurs et un groupe d’accueil de mineurs isolés étrangers depuis plusieurs années pris en charge par le Conseil Général de Moselle, et qui a fait ses preuves !

La réalité de l’accueil dans le centre, en revanche, laisse beaucoup à désirer. Les mineurs sont mélangés avec les adultes dans les espaces communs. Les travailleurs sociaux ou animateurs sont embauchés sur la base de contrats de trois mois renouvelables, ce qui entraine des changements constants de référents, évidemment très préjudiciables au suivi des jeunes.

Le 20 Janvier prochain, à partir de 12h, les salariés de ce centre se mettront en grève pour protester contre le non-renouvellement de contrats et réclamer « des moyens nécessaires pour respecter les missions éducatives, de protection de l’enfance et d’insertion » qui leur ont été confiées.

On peut s’interroger également sur l’avenir de ces jeunes dont la « prise en charge éducative » s’arrête à la majorité, puisqu’il est acté qu’ils ne bénéficieront pas de contrats « jeunes majeurs », un dispositif qui permet aux jeunes suivis durant leur minorité d’être soutenus ensuite jusqu’à 21 ans dans un projet d’intégration sociale.

Les risques de voir ainsi se développer une « protection » des mineurs isolés étrangers au rabais et dérogatoire est grande.

« Mise à l’abri temporaire », hébergement à l’hôtel ou placement dans des foyers de travailleurs, tout cela est bien suffisant pour des futurs sans-papiers semblent dire en cœur État et Départements soudainement réconciliés sur le dos de ces jeunes. Cette expérimentation ressemble plus à un vilain bricolage institutionnel destiné à recueillir dans le moins-disant des mineurs étrangers dont personne ne veut.

Le 19 janvier 2010

Signataires : Collectif Mosellan contre la misère, Fédération Sud santé sociaux, Gisti, LDH Moselle, Médecins du Monde, Mrap, Sud collectivités territoriales 57, Sud logement social , RESF Moselle.

Voir notre dossier « Les mineur·es isolé·es étrangers et étrangères (MIE) »

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Dernier ajout : mardi 18 janvier 2011, 18:42
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