Non à la fin du forfait solidarité transport pour les précaires sans-papiers !
Le tarif solidarité transport, qui correspond à une réduction de 50 à 100 % sur les titres de transport (le pass Navigo est vendu 70 euros par mois) est destiné en Île-de-France aux personnes bénéficiaires de certaines prestations et aides sociales : revenu de solidarité active (RSA), allocation de solidarité spécifique (ASS), couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aide médicale d’État (AME). Ce tarif a pour fondement légal l’article L. 1113-1 du code du transport qui prévoit une réduction d’au moins 50 % pour toute personne, indépendamment de sa nationalité ou de sa situation administrative, dont les ressources sont inférieures au plafond CMU-C, qui est aussi celui de l’AME, soit 720 € par mois.
Le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) applique ce dispositif grâce aux subventions allouées par la région. Il accorde ainsi une réduction de 75 % aux bénéficiaires de l’AME, c’est-à-dire à des personnes en situation précaire et sans-papiers. Cependant, le 21 janvier dernier, le conseil régional d’Île-de-France, fraîchement élu, a voté une baisse de 25 % de sa subvention au STIF, en visant spécifiquement, dans sa décision, les bénéficiaires de l’AME en raison de leur situation irrégulière au regard du séjour.
En s’attaquant ainsi aux précaires sans-papiers dès le début de leur mandat, les élus poussent le STIF à instituer une politique discriminatoire et stigmatisante à l’égard d’une partie de la population. Comment, sans titre de transport, entreprendre les démarches administratives nécessaires à la régularisation de sa situation ? Comment rechercher un emploi ? Comment se rendre dans des hébergements qui, pour certains, peuvent changer tous les soirs ? Priver les personnes bénéficiaires de l’AME de la possibilité de se déplacer, c’est les réduire à encore plus de précarité, à toujours plus d’invisibilité.
Le Gisti condamne fermement la décision du conseil régional d’Île-de-France et demande instamment au STIF de ne pas céder à la tentation de la discrimination en modifiant son règlement et sa tarification à l’égard des seules personnes bénéficiaires de l’AME.
A l’initiative de l’UD CGT 75 et l’UD CGT 78, un rassemblement est organisé mercredi 17 février 2016 entre 10h et 12h devant le STIF, 39 Bis - 41 rue de Châteaudun à Paris.
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