Anafé - Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers

Geste désespéré d’une mineure isolée maintenue en zone d’attente

T. N, 17 ans, répond parfaitement au profil des jeunes filles victimes d’un réseau de prostitution. Très jolie, ayant fui son pays à cause d’un drame – elle raconte son calvaire suite à une tentative de mariage forcé – des « messieurs » l’ont aidé à rejoindre la France munie de faux papiers. Elle ne connaît personne en France mais reçoit de nombreux appels aux cabines téléphoniques de la zone d’attente de l’aéroport de Roissy, où elle est maintenue depuis 9 jours.

Qui l’appelle ? Qui a payé l’avocat qui s’est présenté pour l’assister lors des comparutions devant les tribunaux ? Qui sont les personnes qui seront prêtes à la récupérer si elle est refoulée en Côte d’Ivoire ? Il ne sera en effet pas question de laisser s’échapper un investissement aussi coûteux.

La détresse de T. N a frappé de nombreuses personnes qui ont eu à connaître de son histoire, sauf peut être le médecin de la zone d’attente, qui a refusé de pratiquer l’examen gynécologique qu’elle réclamait et qui aurait pu faire reconnaître des viols qui ont précédé sa venue en France. Cet examen aurait-il pu venir à l’appui de sa demande d’entrée en France au titre de l’asile ? Cette demande a été rejetée jugeant que ses déclarations étaient « imprécises et convenues ».

Depuis ce rejet, T. N peut être refoulée à tout moment vers le pays où se trouvent ses bourreaux. Le 9 juillet, elle a été présentée à la Cour d’appel de Paris qui a infirmé la décision par laquelle le Juge des libertés et de la détention l’avait admise sur le territoire. En apprenant que son maintien en zone d’attente était prolongé, T. N a eu une crise de nerfs, des policiers l’ont maîtrisée, il a fallu la porter pour la sortir du tribunal. Elle a alors tenté de s’emparer de l’arme d’un des policiers en criant qu’elle voulait mourir.

A son retour en zone d’attente, la police aux frontières l’a placée en isolement, elle y a passé la nuit et la matinée suivante, sans qu’à aucun moment ne soit prévue d’assistance psychologique.

En toute connaissance de cause, le parquet des mineurs, ainsi que le juge pour enfants, ont considéré qu’il n’y avait pas lieu à protéger cette enfant. Elle ne serait donc pas en danger.

12 juillet 2007

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.anafe.org

Voir notre dossier « Les mineur·es isolé·es étrangers et étrangères (MIE) »

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Dernier ajout : vendredi 13 juillet 2007, 12:13
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