Article extrait du Plein droit n° 72, mars 2007
« Le travail social auprès des étrangers (2) »

Mireille Szatan-Glaymann

Mireille nous a quittés le 6 janvier 2007. Elle avait 71 ans.

De la petite fille cachée pour échapper à l’extermination des juifs à l’adulte engagée qu’elle est devenue, Mireille a toujours combattu l’oppression, l’exploitation, le racisme et le colonialisme. Toute sa vie fut un combat.

Mireille fut d’abord et avant tout une militante engagée aux côtés des peuples opprimés. Dès le début des années 50, elle s’engage au Parti communiste qu’elle quittera après 1968. Jeune avocate, en désaccord avec son parti, elle participe au collectif de défense des Algériens militants du FLN pendant la guerre d’Algérie, ce qui lui vaut d’être prise en otage par un commando OAS. Elle participe également, soit comme avocate, soit comme militante, à de nombreux comités de soutien aux combats menés au Vietnam, en Palestine, en Afrique ou en Amérique Latine. Elle assure la défense des militants basques ainsi que celle de nombreux demandeurs d’asile. Très proche des militants indépendantistes guadeloupéens et martiniquais, elle soutient les luttes qu’ils mènent dans leur pays.

Mireille fut une des fondatrices du Gisti. De ce fait, elle participe activement à la réflexion de l’association. Elle est pour beaucoup dans l’engagement du Gisti aux Caraïbes. Très active dans le soutien à la lutte des résidents des foyers Sonacotra, dans les années 1980, elle l’est aussi dans toutes les luttes que le Gisti est amené à soutenir. C’est un long chemin que nous avons parcouru ensemble.

Quand sa santé l’oblige à abandonner la profession d’avocat, sa présence au Gisti se fait plus fréquente, notamment lors des permanences. Dans le même temps, elle s’engage dans le comité de soutien des sans-papiers de son quartier.

Alors qu’elle ne peut presque plus se déplacer, nous la voyons malgré tout participer aux réunions de solidarité avec les Algériens victimes de la situation de violence généralisée que connaît l’Algérie durant les années 1990. Elle participe aussi activement aux réunions et à la mobilisation que le Gisti organise contre les différents projets de loi sur l’immigration.

Son combat, elle le mène aussi contre son han- dicap, pour continuer ses activités militantes et pour rester autonome. On le retrouve enfin dans le don qu’elle a fait de son corps à la médecine.

Son départ laisse un grand vide pour beaucoup d’entre nous au Gisti et bien au-delà. Sa fidélité dans ses engagements, sa radicalité et sa longue expérience des luttes ont souvent été un enseignement pour tous ceux qui l’ont approchée.



Article extrait du n°72

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Dernier ajout : vendredi 25 avril 2014, 14:03
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