Solidarité avec les inculpés de l’incendie du CRA de Marseille

Suite à l’incendie du centre de rétention (CRA) du Canet à Marseille en mars 2011, six hommes ont été écroués à la prison des Baumettes et mis en examen pour incendie criminel. Aujourd’hui, après trois et cinq mois passés en prison, deux personnes sont inculpées et doivent se soumettre à un contrôle judiciaire (depuis 2 ans et demi). Elles passent en procès le 26 novembre 2013 à Marseille.

Quel que soit le nom qu’on leur donne, les camps d’étrangers sont devenus un instrument privilégié de gestion des populations migrantes. Des personnes sont détenues au seul motif qu’elles n’ont pas respecté les règles relatives au franchissement des frontières et au séjour. Dans certains lieux, les maltraitances et les violences physiques ou psychologiques constituent l’ordinaire. Les incidents fréquents (émeutes, grèves de la faim, incendies volontaires), parfois dramatiques (suicides, décès), soulignent l’inadaptation du système. Le procès des personnes inculpées pour l’incendie du CRA de Vincennes avait déjà mis en avant toutes ces questions et notamment que la détention des étrangers entraîne par nature la violation des droits fondamentaux.

Derrière les objectifs officiellement affichés (rationalisation de la gestion des migrations), la banalisation de la détention des migrants vient en réalité soutenir une politique de dissuasion, et criminaliser ceux qu’on désigne comme indésirables. L’enfermement massif de migrants, tel qu’il se développe dans le cadre de la politique européenne d’asile et d’immigration, se révèle surtout inutile au regard des objectifs de « contrôle des flux migratoire » qui lui sont prétendument assignés. Il est impropre à enrayer un phénomène - l’immigration dite « irrégulière » - qu’il est vain d’aborder sous un angle sécuritaire.

Le Gisti dénonce des poursuites qui poussent à son paroxysme une politique répressive à l’égard des étrangers et invite les organisations et collectifs à se retrouver le 26 novembre 2013 à 14h devant le TGI 6 rue Emile Pollak à Marseille.

7 novembre 2013

[retour en haut de page]

Dernier ajout : jeudi 7 novembre 2013, 09:52
URL de cette page : www.gisti.org/article3283