7 Juillet 2017 - TGI de Paris : inculpé pour outrage et rébellion
Il avait été tabassé pendant une manifestation de migrants qu’il filmait.
Il a été tabassé par les CRS, mis en garde à vue, il et inculpé.
Vendredi 7 juillet à 9h, TGI de Paris, audience
« Procès que m’intentent deux policiers pour "outrage" et "rébellion" (ils ont retiré "coups et blessures sans ITT") alors que c’est eux qui m’ont tabassé parce que je les prenais en photo en train de nasser les migrants sur le campement de l’avenue de Flandres l’été dernier ».
Voir : Il manifeste en soutien aux migrants et finit au tribunal pour outrage
7 juillet 2017 Par Michaël Hajdenberg, Mediapart,
« Le procès commence au troisième étage du Palais de justice de Paris, dans une salle de vidéoconférence trop petite pour contenir la trentaine de militants venus soutenir Nicolas. Sur l’écran apparaissent deux policiers en tenue, actuellement à Toulouse, et qui n’ont pu faire le déplacement. En août 2016, leur compagnie était mobilisée dans le XIXe arrondissement de Paris, pour maintenir l’ordre à l’occasion d’une manifestation de soutien aux migrants. Les deux CRS reprochent au prévenu, Nicolas, de les avoir traités de « nazis », de s’être rebellé et de les avoir violentés. L’audience aurait dû se tenir il y a quelques mois, mais Nicolas avait exigé qu’une confrontation puisse se tenir. Comme attendu, l’échange ne met cependant pas tout le monde d’accord.
La version de Nicolas, 43 ans, est simple. Ce 12 août 2016, jour de canicule, il était venu soutenir les migrants entassés avenue de Flandres, dans le XIXe arrondissement de Paris. Il habite le quartier, est devenu ami avec des Soudanais, des Afghans, leur apporte selon les saisons des couvertures, des tentes, du thé, du café, de l’eau.
Ce n’est pas la première fois qu’il manifeste en soutien aux migrants. Et ce n’est pas la première fois qu’il prend des photos et filme. « Il est arrivé que certains policiers me disent qu’il est interdit que je filme. Mais j’ai le droit. Et cette fois, encore, j’ai continué. Puis après avoir pris mes dernières photos, je suis reparti vers chez moi. C’est là que j’ai entendu “Monsieur ! Monsieur !”. Ils ont essayé d’attraper mon téléphone que j’ai mis dans ma poche. Quatre CRS se sont rués sur moi, m’ont mis un gros coup de matraque sur la tête, j’ai aussi eu d’énormes bleus dans le dos. Et j’ai perdu connaissance quelques instants. Alors que je n’ai jamais été agressif. Je ne les ai jamais insultés. » »
[...]
Appel à soutien au procès de Nico : contre les violences policières et soutien aux migrants
Paris-luttes.info
2 mars 2017
Le procès de Nico, militant actif du quartier Stalingrad La Chapelle à Paris et de la lutte pour les droits des réfugiés, aura lieu vendredi 10 mars. Que lui reprochent-on ? Son engagement quotidien, constant et généreux en faveur de la cause des exilés. Nico est une nouvelle victime d’une longue liste de militants qu’on tente de faire taire par l’intimidation et la violence.
L’été dans le quartier Jaurès Stalingrad La Chapelle a été particulièrement dur pour les migrants des campements parisiens : des rafles quotidiennes et des violences régulières ont marqués la vie du quartier. Les migrants et réfugiés ont tenu la rue pendant des mois pour se rendre visible et lutter pour leurs droits fondamentaux. De nombreuses personnes solidaires venaient en soutien pour aider les migrants à s’organiser et à résister face à l’État qui cherche à les invisibiliser et à les disperser.
La Cuisine des Migrants, collectif de migrants et de soutiens dont Nico est un membre actif, a été présente sur le terrain durant tout ce temps pour apporter des repas quotidiennement sur les campements.
Vendredi 12 août 2016, pendant une manifestation de migrants qui protestaient contre les rafles et la chasse dont ils sont l’objet quotidiennement, Nico a été sauvagement tabassé par les CRS alors qu’il filmait. Les CRS et la police avaient une fois de plus nassé les migrants et les militants présents à leur côté. Nico s’est avancé vers le groupe pour filmer. Un CRS s’est rué sur lui pour lui arracher son appareil photo, rejoint par plusieurs collègues, ils lui ont donnés plusieurs coups de matraques. Nico s’est affalé. Ils l’ont ensuite menotté au sol, puis relevé et embarqué avec son manteau sur la tête jusqu’au fourgon de l’autre côté de la rue.
Le sort qui lui a été réservé relève de la logique mise en place pour saper toute tentative de résistance face à l’état policier. Non contents d’organiser la chasse aux migrants, les pouvoirs publics ont aussi lancé une répression contre les militants engagés à leur côté. Venez soutenir Nico vendredi 10 mars à 9h au Tribunal de Grande Instance de Paris, Chambre 30.
Contre les violences policières et la répression dont font l’objet les migrants et les personnes solidaires, pour soutenir les luttes des migrants et des sans-papiers.
Liberté de circulation et d’installation !
Signataires : Le BAAM, L’ATMF, la Cip-Idf, la Cuisine des Migrants
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