Prises de position publiques pour en finir avec le délit de solidarité (2017)

La plupart des personnes poursuivies pour un « délit de la solidarité » et mentionnées dans ce dossier ont bénéficié de soutiens locaux et, parfois, nationaux. C’est notamment le cas des personnes poursuivies pour délit de solidarité dans la vallée de la Roya.
Nous mentionnons ici quelques prises de position de portée générale.

Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme

Cet observatoire est un partenariat de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT),

Appels urgents de l’Observatoire

  • 14 septembre : nouvelle GAV de Cedric Herrou (FRA 001 / 0817 / OBS 092.1)
    Extrait : « Selon les informations reçues, le 12 septembre 2017 vers 9h, M. Cédric Herrou et un demandeur d’asile qui vit chez lui se sont rendus à la gendarmerie de Breil suite à une convocation donnée sans explications. A leur arrivée, ils ont été arrêtés et mis en garde à vue pour « violences » et « séquestration »
    Vers 10h, 15 policiers ont mené une perquisition sur le terrain de M. Herrou, et ont fouillé la caravane où vit le demandeur d’asile. Au cours de cette perquisition, des dégâts ont été occasionnés sur une caravane et trois tentes ont été déchirées. M. Herrou et le requérant d’asile ont ensuite été transférés de la gendarmerie de Breil à la police aux frontières de Menton puis à la caserne de police Auvare à Nice. Les deux n’ont été libérés qu’aux environs de 16h le 13 septembre, après plusieurs interrogatoires et une confrontation
     »
    Il s’agit de sa 7e garde à vue et de sa 5e perquisition !
    LIre l’appel complet en PDF

Manifestes et pétition

Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH)

EXTRAIT
Dans le Calaisis, en Île-de-France, dans la vallée de la Roya, les acteurs des associations rencontrent depuis plusieurs semaines des exilés contraints de survivre, en plein hiver, dans les pires conditions ... Les décisions prises récemment par votre Gouvernement ... se traduisent dans les faits par un abandon de très nombreux exilés, majoritairement des mineurs ...
Pour pallier les carences de l’Etat, des réactions d’humanité se développent. Des citoyens et des bénévoles s’organisent pour apporter une aide, un toit, de la nourriture. Or nous constatons que les pouvoirs publics, au lieu d’encourager cette solidarité, se mobilisent au contraire pour la dissuader par des actions d’intimidation. Les hommes et les femmes qui développent des actions concrètes de solidarité sont surveillés, contrôlés, interpellés, parfois poursuivis en justice.
Ces faits sont inacceptables et nous ne pouvons que les condamner vivement ... C’est pourquoi la CNCDH vous demande avec insistance de réexaminer les arbitrages récents que votre Gouvernement a pris et de donner sans tarder les instructions pour que cessent les entraves à l’action des associations de solidarité et de défense des droits de l’homme.

Tribunes de personnalités

Atterrant, stupéfiant, révoltant : les qualificatifs ne manquent pas pour exprimer nos réactions face à la multiplication des mesures de harcèlement, d’intimidation ou d’assignation devant les tribunaux de citoyennes et de citoyens accusés, ou soupçonnés, d’être un peu trop humains, un peu trop généreux, un peu trop solidaires de personnes étrangères en désarroi !
Lire la suite

Un important mouvement de protestation se développe en Europe, et maintenant en France, devant la défection, voire la véritable lâcheté, de nombreux gouvernements face à l’afflux des réfugiés fuyant les guerres, les attentats et les effondrements économiques du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Afghanistan. L’opinion française et internationale prend clairement conscience que la crise ouverte depuis plus de six ans ne se résoudra pas par des mesures locales de coercition, par des murs frontaliers ou des retours forcés.

L’Europe a sa part de responsabilité dans la dramatique situation actuelle et doit contribuer activement à y mettre fin. Quelle que soit leur opinion sur la solution des conflits, un nombre croissant d’Européens, de Français, juge indigne le sort fait à ceux que l’on appelle hypocritement des migrants, qui arrivent dans nos pays après avoir fait face à tous les dangers, sur terre et sur mer, et surtout aux violences des hommes – armées, polices, bandes, mafias de toutes sortes.

Plus de 10 000 sont morts depuis 2014. Le problème des réfugiés ne peut être traité par la contrainte dans une improvisation permanente. La France n’est menacée d’aucune invasion. Notre pays a les moyens d’accueillir dignement des réfugiés dont la grande majorité ne souhaite pas s’installer à demeure mais simplement trouver la paix en attendant des jours meilleurs.

Et pourtant, en notre nom, le pouvoir politique les chasse, les repousse, les condamne, dans des conditions qui encouragent la violence, la xénophobie, le racisme. Attitude indigne d’un pays qui se réclame des droits de l’homme. Attitude qui compromet et pervertit la nation elle-même. Nous refusons d’en être complices. « Visage humain et fraternel »

L’Etat engage aujourd’hui des procès contre ceux qui reçoivent chez eux des réfugiés pour les nourrir, les aider à survivre et à poursuivre leur voyage. On nous dit qu’ils désobéissent à la loi, et qu’il y a là volonté de sortir de la justice pour faire de leur action une tribune politique. Ces citoyens contribuent à rendre un visage humain et fraternel à notre pays : c’est bien, en effet, une prise de position politique. C’est aussi la nôtre.

Nous considérons qu’il est désormais impossible de présenter des actes de solidarité humaine comme des aventures individuelles. Nous approuvons et respectons la conduite des Français qui apportent aide et protection aux réfugiés maltraités au nom du peuple français. Nous souhaitons ne pas nous contenter d’appuyer leur action. Nous considérons que nous avons, chacun à notre place et selon nos moyens, le devoir d’intervenir comme eux auprès des réfugiés. C’est rétablir notre dignité avec la leur, et défendre les valeurs d’humanité.

Soutiens et analyses de syndicats

  • SAF : Vallée de la Roya : le Saf solidaire du délit d’humanité
    Le gouvernement n’assume pas son devoir d’humanité. Il poursuit et harcèle ceux qui le remplissent à sa place.
    Communiqué du Syndicat des avocats de France (SAF), janvier 2017

Soutiens d’organisations politiques

[retour en haut de page]

Dernier ajout : lundi 18 septembre 2017, 10:58
URL de cette page : www.gisti.org/article5606