2015-2016 Solidarités sans frontières avec les migrants
Solidarités britanniques à Calais |
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Ils sont très nombreux, militants ou pas, à venir apporter des aides de toutes sortes dans la jungle de Calais.
- 26 novembre 2015 - Quand les Anglais débarquent à Calais, La Vie, par Laurent Grzybowski
Parmi eux, deux personnes ont tenté d’aider une enfant et un jeune à gagner la Grande-Bretagne ce qui leur a valu d’être condamnés par un tribunal français.
Ce Britannique, militant dans une association de soutien, avait effectué plusieurs missions sur place. Le 20 octobre 2015, il tente d’embarquer à bord du ferry une petite Afghane de 5 ans.
Arrêté et placé en garde à vue le 20 octobre 2015, il est incriminé de "délit de solidarité".
Condamnation à 1000 euros d’amende avec sursis.
Rob avait bénéficié d’un très large soutien et d’une grande couverture médiatique.
Un communiqué du défenseur des droits formulait un avis clair sur cet « acte de solidarité envers une petite fille afghane » (14 janvier 2016).
{}l remarque d’ailleurs que "l’aide au séjour irrégulier est dépourvue de sens s’agissant de l’aide délivrée à un mineur, lequel n’a pas à disposer d’un titre de séjour pour résider en France au regard de la loi : ainsi, évoquer le séjour irrégulier d’un enfant et, partant, l’aide au séjour irrégulier de cet enfant semble dénué de fondement juridique".
- 20 janvier 2015, cour d’appel de Rouen : Roisin B.
Cette Britannique est, elle aussi, venue plusieurs fois dans la jungle pour y apporter un soutien bénévole. Le 10 novembre 2015, elle tente d’embarquer à bord du ferry un un jeune Syrien de 15 ans.
Jugée en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Dieppe, elle avait été condamnée à un an de prison ferme avec mandat de dépôt donc aussitôt conduite en prison.
>> Deux mois après, la cour d’appel transforme cette peine en trois mois de prison ferme et cinq ans d’interdiction du territoire français.
Pourquoi une telle différence de traitement entre les deux cas ? En partie parce que, dans le second, la dame avait reçu 500 £ pour son voyage avec l’enfant ; pourtant son action bénévole (et même parfois à ses frais) à Calais et sa "compassion" pour le jeune ne sont pas mise en cause.
Mais il apparaît que deux facteurs ont été primordiaux : elle est pauvre et dépourvue de toute formation militante.
- 18-19 et 20 janvier 2016 : Calais - comment des bénévoles deviennent « passeurs malgré eux » et deux autres articles,France TV info, par Yann Thompson
- 21 janvier 2016 : Une Anglaise condamnée à de la prison ferme en France pour avoir tenté de faire passer un migrant, Le Monde
À Vintimille, à Calais et ailleurs, des No Border sans frontière |
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À Vintimille
- 30 octobre 2015 : un militant de No Border lourdement condamné
À Calais
- Non, le mouvement No Border n’est pas responsable de l’augmentation de la tension dans le Calaisis, 17 novembre 2015 - communiqué interassociatif
Ils incitent les migrants à des actes de violence ». « Ils profitent du désarroi et de la détresse des migrants, et les poussent (...) à l’émeute ». « Ils utilisent les migrants pour leur propre combat ». Le ministère de l’intérieur, la maire de Calais, la préfète du Pas-de-Calais ont uni leurs voix pour accuser les militants No Border d’être à l’origine de l’augmentation de la tension à Calais et à l’intérieur du ghetto où ont été assignés plusieurs milliers d’exilé.e.s.
Les No Border les inciteraient à affronter les forces de l’ordre, leur conseilleraient de bloquer les camions sur les routes pour passer en Angleterre, et les dissuaderaient d’accepter des propositions alternatives d’hébergement...
Qui sont ces "No Borders" ?
- Calais : qui sont les « No Borders », accusés « de pousser les migrants à l’émeute » ?, Metronews, 11 novembre 2014
Depuis des années, le mouvement No Border œuvre en solidarité avec les migrant.e.s de Calais, au travers d’actions de toutes sortes. Aide matérielle, accompagnements administratifs et sanitaires, conseil juridique, à l’instar de ce que pratiquent les autres organisations du Calaisis, mais aussi ouverture de divers squats pour des exilé.e.s laissé.e.s à la merci des vents et de la pluie, et recueils d’observations des violences policières qui a ouvert la voie à plusieurs enquêtes du Défenseur des droits aux conclusions accablantes pour l’administration. C’est de toute évidence cette obstination à établir et à dénoncer les violences institutionnelles que les pouvoirs publics entendent faire payer aux No Border, n’hésitant ni à user de la calomnie pour les marginaliser, ni à instrumentaliser l’appareil judiciaire.
- Des No Border sans frontière
article paru dans la revue Plein droit n°104, mars 2015.
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