action collective

Protection de l’enfance ou atteintes aux droits de l’enfance en bande organisée ?

Mise à jour au 30 mars 2017 : l’inspection du travail a refusé le licenciement d’Ibitsam !

Le SAMIE créé en septembre 2015 accueille au foyer Bellevue à Châlons-en-Champagne des mineurs isolés étrangers dans un ancien foyer de travailleurs immigrés transformé en résidence sociale. Les mineurs isolés partagent ce lieu d’hébergement avec d’autres résidents adultes qui sont dans une situation sociale précaire.

Il y a quelques semaines, une éducatrice, déléguée du personnel de l’association la Sauvegarde, a été alertée sur les conditions d’accueil de ces mineurs mis à l’abri par le département de la Marne. Les constatations observées lors de sa visite sont effarantes :

  • Un bâtiment non sécurisé, dans un quartier difficile de Châlons-en-Champagne avec des conditions d’hygiène dégradées (blattes dans les sanitaires, moisissures dans les chambres...)
  • Mélange de mineurs en attente d’évaluation, de jeunes confiés à la protection de l’enfance, et de majeurs en grandes difficultés sociales
  • Pas d’ailes distinctes entre les mineurs isolés et les autres résidents.
  • Pas d’espace commun passé 18h.
  • Pas de véritable cadre éducatif, lié à un manque de moyen cruel (4 éducateurs pour 73 mineurs)
  • Pas de numéro pour joindre quelqu’un en cas d’urgence, notamment la nuit.
  • Absence de personnel de nuit de 18h à 9h : les jeunes peuvent sortir la nuit et faire entrer des personnes comme bon leur semble.
  • Grand sentiment d’insécurité la nuit, les jeunes se cloîtrent dans leur chambre, terrorisés par des adultes en état d’ébriété
  • Mauvais accès aux soins médicaux, manque de suivi des jeunes en difficultés sanitaires et psychologiques
  • Désengagement des éducateurs qui expliquent aux jeunes qu’ils ne sont pas décisionnaires, l’ASE étant la tutelle.
  • Intervention récurrente de la police à l’intérieur du centre pour expulser ou arrêter les jeunes en fin de prise en charge. Un membre du personnel oriente nécessairement les policiers vers les chambres des intéressés.
  • Peu de relais pour préparer les sorties vers d’autres structures, notamment d’hébergement d’urgence, en fin de prise en charge ou d’arrivée à la majorité
  • Pas de scolarisation ni de cours de Français Langue Etrangère pour les jeunes en attente d’évaluation, parfois pendant plus de 4 mois. Pendant ce temps, les délais courent.
  • Mauvais accompagnement scolaire des jeunes scolarisés, pas d’aide aux devoirs, peu de travail sur le projet d’orientation.

Au lendemain de la mort de Denko Sissoko, jeune résident du foyer qui s’est défenestré par peur de la police, Ibtissame a témoigné sur les conditions indignes d’accueil des jeunes au foyer Bellevue. Quelques jours plus tard, elle recevait de sa direction une convocation à un entretien préalable et elle risque aujourd’hui un licenciement, après 16 années au service de la Sauvegarde de la Marne !

Nous, travailleurs sociaux, associations de défense des droits, syndicats ou simples citoyen.ne.s sommes révoltés par le comportement de cette association qui au lieu de remettre en cause la manière dont elle gère une mission de protection de l’enfance, préfère contraindre au silence celles et ceux qui s’indignent et cherchent à améliorer la prise en charge de ces jeunes.

C’est pourquoi nous vous invitons à un rassemblement pendant l’entretien préalable d’Ibtissame devant le siège de la Sauvegarde de la Marne pour soutenir notre collègue, Ibtissame, lundi 30 janvier à 9h30 devant la Sauvegarde de la Marne, 34 Grande rue 51430 Bezannes.

janvier 2017

Signataire :

  • La sauvegarde Marne

Appel soutenu par :

  • Le collectif Mandela 74
  • L’Admie (Association de défense des mineurs isolés étrangers)
  • La Boussole 02
  • Le Baam (Bureau d’aide et d’accompagnement des migrants)
  • Le Gisti
  • Réseau Education Sans Frontières (RESF)
  • Solidaire Marne

Voir notre dossier « Les mineur·es isolé·es étrangers et étrangères (MIE) »

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Dernier ajout : lundi 3 avril 2017, 14:21
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