« PLEIN DROIT », LA REVUE DU GISTI

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Ex-Yougoslavie : l’humanitaire en trompe-l’œil

/ Elspeth Guild / Article du Plein droit n° 20, février 1993

Que peuvent bien se raconter des ministres européens chargés de l’immigration à propos de l’ex-Yougoslavie quand ils se rencontrent ? Réflexes obligent, évidemment, des histoires de fermeture des frontières et de contingentement du flux des victimes de la guerre. Même à l’égard des Bosniaques, l’Europe verrouille son territoire et réduit le droit d’asile à l’état de résidu humanitaire. [Lire la suite]


Potiches aux frontières

Article du Plein droit n° 20, février 1993

L’Europe a bon dos. Elle sert aux plus mauvais coups à l’encontre des étrangers, notamment des demandeurs d’asile. C’est, par exemple, sous prétexte d’harmonisation des conditions de leur entrée et de leur séjour sur le territoire (ordonnance de 1945) avec les normes prévues à cet effet par la Convention de Schengen que la France a institutionnalisé et systématisé sa politique de renvoi des demandeurs d’asile dans les pays dits « de premier accueil ». Traversent-ils un autre État pour s’exiler en France ? Ou leur avion y fait-il tout juste une petite escale ? On peut envisager de les y (…) [Lire la suite]


La fin d’une discrimination ?

Article du Plein droit n° 20, février 1993

Portée des décisions de la Cour de Cassation et de la Cour d’appel de Lyon relatives à l’attribution de l’allocation du fonds national de solidarité aux Algériens. Le 20 février 1983, Monsieur MAZARI, de nationalité algérienne, résidant en France, obtient une pension d’invalidité de deuxième catégorie (invalides « absolument incapables d’exercer une profession quelconque. Leur pension est égale à 50 % du salaire annuel moyen »). Le 29 avril 1986, il sollicite l’attribution du Fonds national de solidarité (FNS). La Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Grenoble lui refuse le (…) [Lire la suite]


Réglementation des étrangers : dispositions récentes

Article du Plein droit n° 20, février 1993

Entrée Le feuilleton de la zone « internationale » ou « de transit » s’est clos (sur le plan parlementaire) par le vote de la loi dite Quilès le 6 juillet 1992, comportant essentiellement la nouvelle rédaction de l’article 35 quater de l’ordonnance de 1945 sur les zones d’attente aux frontières, zones où sont maintenus les étrangers dont l’entrée en France est jugée indésirable (on se rappelle que la première version de l’article 35 quater, l’« amendement Marchand », avait fait l’objet de la censure du Conseil constitutionnel). Une circulaire d’application, datée du 9 juillet 1992, a (…) [Lire la suite]


Le confort avant la justice

Édito du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Il ne se passe plus un mois sans qu’une nouvelle lâcheté ne vienne trahir davantage à la fois l’éthique humanitaire affichée par l’Occident et ses engagements internationaux relatifs au droit d’asile. En ex-Yougoslavie, la découverte — longtemps cachée — de camps d’internement où se passe le pire, soulève l’indignation de Washington et des capitales européennes. Un accord impose la libération, le 26 octobre, de 5 000 prisonniers menacés de mort rapide. Mais aucun des pays en principe scandalisés n’acceptant d’accueillir son contingent de victimes, ils resteront internés au moins jusqu’au 3 (…) [Lire la suite]


Spécieuse tradition du droit d’asile

/ Jean-Pierre Alaux / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Si l’on en croit les États occidentaux, les demandeurs d’asile sont aujourd’hui presque tous illégitimes. Ils ne pourraient donc les accueillir en dépit de leur tradition de « terres d’asile ». Seulement, leurs critères d’admission évoluent avec les circonstances comme s’il s’agissait sans cesse de mettre au point les obstacles capables d’interdire l’exercice effectif du droit d’asile. [Lire la suite]


La « satellisation » d’une Iranienne

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Si le statut de réfugié est une denrée hasardeuse et rare par les temps qui courent, la possibilité d’y postuler devient problématique. En témoigne cette Iranienne que la France et la Suède s’envoient et se renvoient, espérant la rapatrier à terme dans son pays d’origine. [Lire la suite]


Fortifications contre la « misère du monde »

/ Patrick Delouvin / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Dans « L’enjeu démographique » [5], le sociologue Alan B. Simmons estime à 60 millions le nombre de personnes se trouvant « en transit » : « victimes de guerre, de conflits internes, de la répression politique, des catastrophes naturelles, de la famine, de la misère, sans oublier celles qui veulent simplement vivre une vie meilleure ». Il ajoute que « les candidats à l’émigration sont largement concentrés dans les régions pauvres de l’hémisphère Sud ». [Lire la suite]


Au pays de premier accueil ou l’art d’être hermétique

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Voir aussi l’article « Fortifications contre la « misère du monde » » La Convention de Dublin (juin 1990) détermine quel État doit examiner une demande d’asile. Article 3-1 — Les États membres s’engagent à ce que tout étranger qui présente, à la frontière ou sur leur territoire, une demande d’asile auprès de l’un d’entre eux voie sa demande examinée. Elle n’oblige pas cet État à permettre au demandeur l’accès à son territoire. Article 3-5 — Tout État membre conserve la possibilité, en application de son droit national, d’envoyer un demandeur d’asile vers un État tiers dans le (…) [Lire la suite]


Peau de chagrin

/ Renée Rodrigue / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Du droit d’asile en France, il reste une peau de chagrin qui se rétrécit au fur et à mesure qu’un nouvel ordre mondial s’instaure, que l’Europe ferme ses portes, laissant de côté une partie non négligeable de l’humanité à la recherche d’une démocratie très illusoire. [Lire la suite]


L’audition d’un Kurde à l’OFPRA

/ Jean-Pierre Alaux / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

C’est le 16 juin que S. D., un jeune Kurde, bénéficie d’un entretien à l’OFPRA devant un officier de protection. Ancien participant à la longue grève parisienne de la faim des déboutés (janvier-mars 1992), il a ainsi arraché le droit d’être enfin entendu. Lors de sa première demande d’asile, il ne l’avait pas été. Au terme de ce qu’il faut bien appeler un interrogatoire, il sera débouté une nouvelle fois. Aucun de ses camarades n’obtiendra d’ailleurs le statut de réfugié. Dans le petit box propret qui fait penser à un aquarium, l’officier de protection et le traducteur s’installent d’un (…) [Lire la suite]


Délit de sale gueule à la poste

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

De toute évidence la France contemporaine a mal tourné. Tout y est aujourd’hui prétexte à vexations, contrôles, arrestations des étrangers, y compris réfugiés statutaires. À la poste, par exemple. [Lire la suite]


Haïti

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Un malheur n’arrive, paraît-il, jamais seul. Pour les Haïtiens, aux lendemains du coup d’Etat militaire qui, le 30 septembre 1991, balayait leur premier président démocratiquement élu neuf mois plus tôt par 67 % du corps électoral, cette « vérité » proverbiale ne fait plus de doute. A la répression qu’ils ont soudain subie — environ 2 000 victimes en quelques semaines —, s’est immédiatement ajoutée une attitude très réservée, voire hostile, de la part de deux pays occidentaux réputés défenseurs des droits de l’homme à l’échelle planétaire : les Etats-Unis et la France. L’asile, auquel plus de quarante mille Haïtiens prétendirent soudain, fuyant l’oppression par mer vers la Floride ou par air vers Paris, leur est chichement compté. La Cour suprême américaine a légitimé leur refoulement, tandis que, en France, les pouvoirs publics utilisent tous les moyens pour leur interdire l’accès au territoire et la possibilité de formuler leur demande d’asile. Cette fin de non-recevoir est, dans les deux cas, révélatrice de l’irrespect, par l’Occident, des principes démocratiques qu’il prétend imposer urbi et orbi et d’une coupure Nord-Sud qui, plus que jamais peut-être, renvoie les pays pauvres à un monde tiers. [7] [Lire la suite]


États-Unis : le retour des refoulés

/ Gilles Danroc / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Depuis le coup d’État militaire qui a renversé le président Aristide en Haïti le 30 septembre 1991, les États-Unis n’ont cessé de durcir leur politique à l’égard des boat people haïtiens pour tenter d’enrayer leur flux. En vertu d’un accord de 1981 avec Jean-Claude Duvalier, ils ont d’abord multiplié le nombre de leurs patrouilles navales qui, depuis dix ans, contrôlent les eaux territoriales haïtiennes et arraisonnent ceux qui fuient. Puis ils ont ouvert un camp de détention à Cuba, sur leur base militiaire de Guantanamo, d’où les Haïtiens sont en grande majorité refoulés après un examen (…) [Lire la suite]


La France coupe la route de l’exil

/ Jean-Pierre Alaux / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Port-au-Prince – Zurich – Paris C’est en novembre 1991 que l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle commence réellement à ressentir le contrecoup de l’installation du régime paramilitaire à Port-au-Prince. Timidement d’abord : les demandeurs d’asile haïtiens y arrivent par petits groupes de quelques unités. En décembre, le flux passe à quelques dizaines par semaine. À la fin de l’année et en janvier, il frôlera la centaine. Tous expliquent qu’il a fallu le temps de trouver l’argent nécessaire à l’achat du billet d’avion, les uns vendant leurs biens sur place (terres et récoltes sur pied (…) [Lire la suite]


Violation des lois internationales : Amnesty International condamne les États-Unis, la France et la Suisse

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Au terme d’une mission effectuée sur place en mars 1992, Amnesty International a publié, le 20 août à Londres, un rapport  [23] sur la situation des droits de l’homme en Haïti. Les violations sont si nombreuses dans ce petit pays que, selon Amnesty, « des dizaines de milliers de Haïtiens vivent maintenant cachés pour éviter les persécutions ». « Des milliers d’autres ont fui, cherchant refuge aux États-Unis » ou en Europe. À la suite du refus des gouvernements américain, français et suisse d’accueillir les demandeurs d’asile haïtiens sous des prétextes variés, Amnesty International estime que cette attitude « viole les lois internationales ». [Lire la suite]


La bataille perdue des associations

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Sans les associations humanitaires ou de défense du droit des étrangers, et sans certains syndicats, la zone internationale serait restée, en France, une aire de non-droit, d’où des candidats au statut de réfugiés auraient continué à être refoulés vers leurs pays d’origine, souvent sans avoir pu formuler leur demande d’asile, au terme d’une séquestration abusive de durée indéterminée [24]. Ainsi en était-il, entre autres, du sort de nombreux Haïtiens au lendemain du coup d’État qui a abattu la démocratie dans leur pays, le 30 septembre 1991. Désespérées par cette condamnation à un (…) [Lire la suite]


Sri-Lanka

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Des dizaines de milliers de morts et de disparus ; des centaines de milliers d’exilés — près de 700 000 déplacés dans le pays (chiffres officiels) ; à l’extérieur, 300 000 à 500 000 expatriés ou réfugiés au Proche-Orient, 250 000 à 300 000 au Sud de l’Inde, 150 000 à 200 000 en Europe —, le Sri-Lanka ne parvient pas à sortir d’une quinzaine d’années d’affrontements entre cinghalais, tamouls, armée nationale et même, un temps, indienne. Malgré l’ampleur des craintes ainsi provoquées, la France et l’Europe hésitent sur la politique à appliquer aux demandeurs d’asile sri-lankais. [Lire la suite]


Duplicité de rapports de mission à l’OFPRA

/ Jean-Pierre Alaux / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Une mission d’enquête et une seule a été organisée au Sri Lanka par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en décembre 1991, avec le concours d’un représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Par un tour de passe-passe digne de Janus, le dieu romain au double visage, cette investigation a donné lieu à deux rapports qui — c’est le moins qu’on puisse dire — ne présentent pas de conclusions convergentes. L’un, succinct (9 pages) et daté du 16 avril 1992, opte clairement en faveur d’une politique restrictive : « Le flux de la demande (…) [Lire la suite]


« L’absence de craintes de persécutions individualisées ne doit pas entraîner le refus du statut »

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Conclusions originelles de la mission d’enquête De retour d’une mission d’enquête au Sri Lanka, organisée en décembre 1991, les quatre rapporteurs, agents de l’Ofpra et du HCR, ont rédigé un rapport, classé « confidentiel » (voir l’article « Duplicité de rapports de mission à l’Ofpra »), dont on lira ci-dessous la conclusion (pages 48 à 50) à peu près intégrale. L’avant-propos précise que « les vues exprimées dans ce rapport reflètent les opinions de leurs auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par le Haut Commissariat pour les réfugiés, les Nations unies, l’OFPRA ou le Quai d’Orsay ». D’où, sans doute, l’existence d’une version abrégée, imprimée avec le sigle de l’Office, qui contredit presque totalement les analyses originelles pourtant tirées d’observations sur le terrain [30]. [Lire la suite]


L’île « bienheureuse » dans l’enfer de la violence

/ Antoinette Forget / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Ceylan, devenu Sri Lanka au moment de la proclamation de la République socialiste démocrate sous la houlette de son premier ministre d’alors, Mme Srimavo Bandaranaike, aurait dû être, si l’on en croit l’adjectif « sri », « bienheureux », « resplendissant ». Cette île, située à une cinquantaine de kilomètres de la côte sud-est de l’Inde, et d’une superficie comparable à celle du Benelux, a été fort convoitée pour ses épices et ses pierres précieuses par des colons venus du Portugal, puis de Hollande et enfin d’Angleterre. Elle a obtenu son indépendance sans heurt le 4 février 1948. Ce (…) [Lire la suite]


Zaïre

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Le Zaïre est un exemple parfait de l’irresponsabilité de l’Occident. Réserve de matières premières stratégiques, il sert de pion politique sur l’échiquier de la guerre froide Est-Ouest, notamment comme base militaire des opposants au régime angolais soutenu par Moscou. Dans ce contexte, le président Mobutu est un allié trop précieux pour que Washington, Paris ou Bruxelles lui demandent des comptes sur ses violations massives des droits de l’homme, sur ses nombreuses entorses à la démocratie et sur son pillage des caisses de l’État. La ruine humaine et économique du pays fait partie des concessions accordées par l’Ouest à un bon vassal. Chaque révolte des Zaïrois contre l’oppression, la misère et la corruption de leur « guide » entraîne régulièrement l’Occident à conforter sa dictature à coups d’aides financières et militaires. Le désespoir, la peur, la misère, l’écœurement poussent à l’exode des milliers de Zaïrois. Beaucoup se réfugient dans les pays africains voisins (Congo, Zambie, Soudan, Burundi, Rwanda) qui les accueillent sans trop de réticence. Il n’en est pas de même en Europe ou aux États-Unis, où une minorité tente de trouver asile. Là, les frontières se ferment ; la pauvreté est considérée comme un phénopène naturel ; et la répression comme un effet secondaire du sous-développement. Les tuteurs du mobutisme ont les mains blanches. [Lire la suite]


De sinueuses histoires d’exil

/ Jean-François Ploquin / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

L’extraordinaire complexité de la situation zaïroise explique mieux que d’autres la difficulté inhérente à l’examen des demandes d’asile. Le règne de la débrouillardise, qui s’y substitue souvent à l’État de droit, la sinuosité des chemins de l’exil, l’interprétation de la répression et de la pauvreté multiplient les risques de jugements simplistes. En 1991, le Zaïre représente 26 % de la demande d’asile africaine — plus d’un demandeur africain sur 4 — avec 4 260 demandes sur 16 172. Il arrive bon premier de ce continent devant le Mali (3 218) et l’Angola (1 638), l’Afrique arrivant (…) [Lire la suite]


Insécurité et pénurie

/ Jean-François Ploquin / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Lorsque, le 24 avril 1990, le président Mobutu Sese Seko, après 25 ans de pouvoir absolu, annonce la dissociation du parti unique — le Mouvement populaire de la révolution (MPR) — et de l’État, l’avènement du pluripartisme et du pluralisme syndical, il ouvre une nouvelle phase de l’histoire du Zaïre. Il fallut déchanter, tant les atermoiements, palinodies et exactions diverses mirent un frein au processus de démocratisation. Cependant, l’ouverture, le 7 août 1991, de la Conférence nationale souveraine (CNS) engendra de grands espoirs, avant qu’elle ne sombre dans les égarements de (…) [Lire la suite]


Turquie

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Les habitants de Sirnak, petite ville du Sud-Est anatolien, qui, bientôt peut-être, demanderont l’asile à la France, seront-ils accueillis comme il le conviendrait, ou bien, comme tant de leurs compatriotes, seront-ils déboutés et exposés au retour en Turquie ? La police et l’armée de Sirnak auraient été — provocation ? — attaquées dans la nuit du 18 au 19 août 1992 par un millier de militants kurdes. En représailles, les forces de l’ordre ont répliqué en tirant à l’arme lourde sur la ville soupçonnée de complicité. Ces violences, qui ont dégénéré en véritable guerre intérieure en Turquie, justifient-elles l’attribution du statut de réfugié à ceux qui ont tout simplement peur parce qu’ils appartiennent à la communauté kurde ? À en juger par les pratiques de l’Ofpra et aussi de la Commission des recours, on doit plutôt répondre par la négative. À une attitude restrictive d’ensemble, s’ajoute aujourd’hui, en ce qui concerne la Turquie, le prix des alliances nouées pendant la guerre d’Irak. Autrement dit, la raison d’État. [Lire la suite]


Les Kurdes au gré de la raison d’État

/ Christine Martineau et Françoise Sauvagnargues / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

À partir des années 1988-89, le nombre de demandeurs d’asile, notamment Turcs et Kurdes de Turquie, s’est considérablement accru, tandis que les décisions de reconnaissance du statut de réfugié restaient relativement stables. En conséquence, Turcs et Kurdes représentent 20 % de l’ensemble des demandeurs d’asile déboutés. On peut calculer que l’Ofpra, pour faire face au gonflement de la demande sans prendre de retard, a traité 30 000 dossiers entre le début de 1989 et la fin de 1991. Un tel rythme n’a pu être soutenu qu’au prix d’un traitement superficiel et souvent hasardeux des demandes. (…) [Lire la suite]


L’expulsion d’un réfugié turc en Turquie

/ Christine Martineau / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Un réfugié statutaire turc, M. Ali Dilmeg, a été expulsé vers la Turquie le 10 juillet 1992, en raison d’un certain nombre d’infractions qu’il a commises en France, postérieurement à la reconnaissance de sa qualité de réfugié. Le ministère de l’Intérieur ne parvenait pas à l’expulser dans les formes prévues par la Convention de Genève et par la loi du 23 juillet 1952, qui définit les missions de l’Ofpra. Qu’à cela ne tienne, le directeur de l’Ofpra a pris une décision de retrait du statut à l’encontre de M. Dilmeg. Comment l’a-t-il motivée ? En réalité, aucun article de la Convention ne (…) [Lire la suite]


Torture et mythe de la preuve

/ Élisabeth Didier / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

La question de la juste évaluation des critères qui font qu’un sujet répond véritablement à la définition du réfugié est au cœur du drame que vivent aujourd’hui des milliers de demandeurs d’asile en France. Et dans la procédure d’examen de la demande, l’exigence de plus en plus fréquente de preuves des tortures et sévices subis fait reposer sur le certificat médical une responsabilité qui dépasse et même pervertit son rôle initial. [Lire la suite]


Travail social et problématique de l’asile

/ Françoise Sauvagnargues / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Les travailleurs sociaux, dont la fonction est d’assurer une intégration durable des individus dans la société, ne peuvent pas jouer ce rôle avec la population spécifique que constituent les demandeurs d’asile et les réfugiés. Dans ce domaine, en effet, les travailleurs sociaux se trouvent dans un contexte de crise à plusieurs niveaux : crise du travail social en général, crise de ce qu’il est convenu d’appeler l’intégration des étrangers, crise enfin, accélérée ces dernières années, dans le dispositif d’accueil des réfugiés. [Lire la suite]


« Nous remettons les étrangers “expulsés” à la police de leur pays »

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Dans l’imaginaire collectif, qui dit reconduites d’étrangers à la frontière dit charters. Les 101 Maliens expulsés en fanfare par M. Charles Pasqua en 1986 et les fortes déclarations dans la même veine de Mme Edith Cresson en 1991 ont popularisé cette image. Par leur caractère spectaculaire, ces deux « événements » ont contribué à occulter la réalité quotidienne de ces départs forcés, exécutés chaque jour, dans l’ombre, sur les vols réguliers. Parmi ces condamnés au retour, de nombreux demandeurs d’asile déboutés, souvent très inquiets du sort qui va leur être réservé à leur arrivée dans un pays qu’ils avaient fui pour y avoir été opprimés. [Lire la suite]


Un concert de dysfonctionnements

/ André Jeanson / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Premier secrétaire général de la CFDT, puis président de cette confédération syndicale, André Jeanson a été appelé à devenir membre du comité de suivi institué par la circulaire du 23 juillet 1991 relative à la régularisation des déboutés du droit d’asile. Il partageait cette mission avec Jacques Monestier (ancien préfet), l’abbé Pierre et Jacques Stewart (président de la Fédération protestante). André Jeanson a présenté, le 11 juin 1992, son analyse du bilan de cette opération dans le cadre des auditions publiques de « Droit d’asile : appel à témoins ». [Lire la suite]


Droit d’asile : appel à témoins

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Au moment où l’OFPRA organisait, du 11 au 13 juin 1992 à Paris, un colloque « scientifique » sur le thème « Les réfugiés en France et en Europe », une quarantaine d’associations animaient des auditions publiques intitulées « Droit d’asile : Appel à témoins » qui mettaient l’accent sur l’ensemble des obstacles actuellement dressés par les gouvernements occidentaux à l’exercice du droit d’asile. Droit d’asile - appel à témoins Une soixantaine de témoins — réfugiés statutaires ; demandeurs d’asile déboutés ; avocats ; magistrats ; journalistes ; militants associatifs ; (…) [Lire la suite]


Pourquoi une pétition nationale sur le droit d’asile ?

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Obstacles à quitter les pays d’oppression On ne peut respecter le droit d’asile en empêchant la fuite des victimes de la répression. Or, les États occidentaux s’efforcent de multiplier les obstacles à leur départ à l’aide de politiques restrictives, de visas et de « responsabilisation des transporteurs » qui transforment des sociétés commerciales en auxiliaires de police. De plus en plus de candidats à l’asile sont empêchés d’embarquer dans les avions ou les bateaux des grandes sociétés internationales de transport. De ce point de vue, l’Europe et, en son sein, la France adoptent une (…) [Lire la suite]


Un symptôme de l’étiolement démocratique

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Après la « parole éclatée » — celle des multiples témoins appelés « à la barre » au cours des deux premières journées des auditions publiques —, la « parole rassemblée » intervient en conclusion de « Droit d’asile : appel à témoins », selon la formule de Gilles Danroc. C’est l’heure de la synthèse — l’appel solennel à l’opinion et aux pouvoirs publics, « Pour que l’asile reste un droit » — et de la réflexion. On trouvera ci-après des extraits de certaines des « méditations à haute voix » improvisées, à cette occasion, par diverses personnalités. Le droit d’asile y apparaît comme un révélateur pertinent de la vie démocratique en Occident. [Lire la suite]


La misère mondiale des réfugiés : un défi pour les nations riches

/ Sadako Ogata / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Officiellement gardien des règles internationales relatives au respect du droit d’asile, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) veille à leur application dans le monde. Dans la pratique, il veille aussi à limiter l’utilisation des principes inscrits dans la Convention de Genève au bénéfice des opprimés, ne serait-ce que parce que son budget, toujours insuffisant, dépend des contributions volontaires des États occidentaux, de moins en moins enclins à payer le prix de l’injustice et de la violence. De ce fait, on assiste progressivement à une évolution de la politique du HCR qui devient peu à peu une agence de fixation des réfugiés potentiels dans leur propre pays. En Albanie ou en Yougoslavie, il tend ainsi à confondre son rôle avec celui de la Croix-Rouge en multipliant la distribution de secours d’urgence et en garantissant la sécurité de refuges intérieurs. Par ailleurs, au moment où les pays occidentaux violent massivement leurs engagements internationaux, le HCR esquisse un mouvement de repli qui le conduit à alléger son implantation en Europe occidentale et en Amérique du Nord pour la renforcer en Europe de l’Est. Cette redistribution géographique semble accréditer l’idée que le HCR fait désormais siennes les conceptions restrictives de l’Occident en matière de droit d’asile, même s’il se permet ici ou là de faire des remontrances occasionnelles. Autant d’indices d’une dérive politique inquiétante, en dépit de la réaffirmation des principes vertueux, telle qu’on pourra la lire ci-dessous sous la plume de Mme Sadako Ogata, Haut-commissaire aux réfugiés. Il y a loin de la coupe aux lèvres. [Lire la suite]


Appel pour les quatrièmes Assises européennes sur le droit d’asile (Rome 22-23 janvier 1993) : Pour une Europe ouverte, pour un droit à l’asile

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

Voir aussi l’article « La misère mondiale des réfugiés : un défi pour les nations riches » Par trois fois, en 1985 (Lausanne), en 1987 (Bruxelles) et en 1989 (Genève), des centaines de personnes, des organisations très diverses se sont réunies dans le cadre d’Assises européennes sur le droit d’asile. Depuis les dernières Assises en 1989, on relève une nette détérioration du système de protection des requérants d’asile et des réfugiés dans le monde entier et en Europe. À peine un mois après les Troisièmes Assises, des événements sans précédent sont venus bouleverser les équilibres du « (…) [Lire la suite]


En Suisse, loterie humanitaire

/ Michel Bührer / Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

La Suisse ne déroge pas à la règle occidentale. Elle a beau accueillir le siège du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sa politique de fermeture aux flux migratoires s’applique également aux demandeurs d’asile. Le souci sécuritaire parasite ici encore le devoir humanitaire. [Lire la suite]


L’Allemagne à reculons

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

L’Allemagne recule à son tour. Un recul d’autant plus symbolique que le respect du droit d’asile est inscrit dans sa Constitution en son article 16. La loi fondamentale prévoit, en effet, l’obligation pour l’État d’autoriser tout requérant à entrer sur le territoire, où sa demande est nécessairement enregistrée et examinée, quels que soient ses motifs. Aucune possibilité de renvoi dans un « premier pays d’accueil » n’est donc prévue ; les limitations définies par la Convention de Genève — craintes personnelles pour causes politiques, religieuses, ethniques ou d’appartenance à un groupe (…) [Lire la suite]


À Yves Lunot

Article du Plein droit n° 18-19, octobre 1992

La consternation qui a frappé les nombreux amis d’Yves Lunot à l’annonce de sa mort, survenue le 25 août à Yvry- sur-Seine à l’âge de soixante ans, mesure la place que tenait ce personnage discret dans son entourage et dans divers milieux associatifs. Infatigable guetteur des injustices dans le monde, il irriguait d’informations puisées à des sources lointaines ou confidentielles ceux auquels elles serviraient à lutter plus efficacement pour les libertés et l’égalité. Tel était le travail obscur et tenace qui fut le sien pendant de longues années. Combien d’amis et de correspondants (…) [Lire la suite]


Édito

Édito du Plein droit n° 17, avril 1992

S’il faut évidemment se réjouir de ce que le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 25 février 1992, ait invalidé le fameux « amendement Marchand », on ne saurait pour autant crier trop fort victoire. Cette décision sanctionne surtout les invraisemblables imprudences commises par le gouvernement, et apparaît à cet égard comme un désaveu que la presse a été prompte à interpréter comme une défaite politique ; mais ses effets pratiques risquent d’ tre assez limités. D’abord parce que le Conseil laisse au gouvernement et au Parlement, invités à « réécrire leur copie » en tenant compte (…) [Lire la suite]


Logement social et logement des plus défavorisés

/ Catherine Grémion / Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Le problème du logement, après une éclipse due à une situation stabilisée, a de nouveau les honneurs des feux de l’actualité. Nul n’a sans doute lieu de s’en réjouir, car c’est à travers des situations de pénurie, et des cas parfois dramatiques, qu’il est porté à l’attention du public. [Lire la suite]


Les moyens d’une politique de peuplement

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Les politiques de peuplement qui ont fonctionné jusqu’à présent, ont été élaborées sur la base de textes d’une légalité douteuse. Aujourd’hui, alors qu’un dispositif institutionnel a été mis en place il y a un an, il est temps de s’interroger sur les moyens que l’on se donne pour connaître la demande de logement des populations défvorisées, afin d’y apporter les réponses les plus appropriées. [Lire la suite]


La « cité des potagers » à Nanterre : un exemple de ségrégation

/ Baba / Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Depuis des années, la France pratique une politique ségrégationniste en matière d’attribution de logements sociaux, au détriment des familles immigrées ou issues de l’immigration. Quand une famille immigrée - ou française, mais dont le nom a une consonance étrangère, notamment maghrébine ou africaine – dépose une demande de logement auprès des services compétents (organismes HLM, service des mal-logés de la préfecture, mairies), son dossier a bien peu de chances d’aboutir, en tout cas dans un délai normal... Le cas de la « Cité des potagers » à Nanterre illustre ce constat de façon criante. [Lire la suite]


Ile-de-France : une situation bloquée

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

L’Ile-de-France est la première région d’immigration en France. Les étrangers représentaient en 1990 13 % de la population régionale. Les loger y a posé des problèmes particulièrment aigus. Pourtant, en trente ans, leurs conditions de vie se sont améliorées, grâce notamment au parc HLM. Mais aujourd’hui, en raison d’une pénurie croissante et de pratiques discriminatoires, le droit au logement n’est pas garanti. Les dernières mesures gouvernementales sur la ville visent en partie à résoudre les problèmes spécifiques de la région. Mais, faute d’une relance suffisante de la construction sociale, on peut craindre qu’elles aient peu d’effets sur les conditions de logement des étrangers. [Lire la suite]


Une affaire exemplaire

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

C’est bien une affaire exemplaire que le tribunal correctionnel de Paris a eu à juger au mois de mars 1991 : pour une fois on avait la preuve tangible que la pratique des quotas existait bel et bien dans l’attribution des logements sociaux. Ce qui a permis au juge de rappeler qu’une telle pratique tombait sous le coup de la loi pénale. [Lire la suite]


Petit guide de la politique de la Ville

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Développement social des quartiers, prévention de la délinquance à l’initiative de M. Gilbert Bonnemaison..., toutes les actions mises en place au cours des dix dernières années en faveur de la politique de la ville n’ont pas empêché l’aggravation de la situation dans certains sites. Annoncé par M. François Mitterrand, lors des assises « Banlieues 89 » à Bron les 4 et 5 décembre 1990, un ministère de la Ville est créé avec, à sa tête, M. Michel Delebarre. Moins d’un an après sa création, il peut justifier d’une activité législative intense (loi d’orientation pour la Ville, Solidarité financière entre les communes). Treize sous-préfets de la Ville ont été nommés et constituent des relais pour la politique à mettre en œuvre. Des actions sont engagées en faveur de la remise à niveau du service public des quartiers, à partir notamment du rapport de M. Paul Picard, maire de Mantes-la-Jolie, remis en juillet dernier au ministre de la Ville. Le crise du logement frappe de plein fouet les immigrés ; elle a contribué à accentuer les phénomènes de discrimination ethnique. Dans la région Ile-de-France, les besoins annuels en logements sont de l’ordre de 75 000. Or, ce sont quelque 27 000 logements qui disparaissent chaque année du parc locatif privé. Le déficit annuel de logements tourne autour de 15 000. Plus de deux immigrés sur cinq habitent dans les cinq plus grandes agglomérations, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Paris (1). Un tiers d’entre eux habitent dans l’agglomération parisienne. Les immigrés subissent davantage les tensions du marché du logement, parce qu’ils cumulent les facteurs défavorables : taille des ménages, ressources (2). Les logements occupés actuellement par des ménages étrangers présentent des caractéristiques analogues en matière de confort à ceux des ménages français il y a dix ans. En termes de peuplement, chaque étranger dispose en moyenne d’un peu moins de 20 m2 au lieu de 33,5 m2 par Français. Une forte proportion des immigrés sont locataires ou sous-locataires (80 % des étrangers hors CEE, dont 7,7 % sont locataires en meublés ou sous-locataires). 43,2 % des étrangers hors CEE sont logés dans le parc locatif social. Si on note une plus forte mobilité des ménages étrangers, celle-ci apparait forcée : ils déménagent parce que leur logement est trop petit. Quatre cent mille sans-logis, deux millions de mal-logés, trois millions et demi de logements HLM et les listes d’attente qui ne cessent de grandir, tels sont les chiffres qui décident les pouvoirs publics à mettre en place une politique visant à garantir à chacun le droit au logement. Cette politique destinée à lutter contre la ségrégation urbaine s’est traduite, sur le plan législatif par trois lois : la loi du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement, dite loi Besson, la loi du 13 mai 1991 instaurant une solidarité financière entre les communes et enfin la loi d’orientation pour la ville du 13 juillet 1991, encore appelée loi « anti ghetto ». [Lire la suite]


Un an de loi Besson

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

La Direction de la construction a dressé un premier bilan de la mise en oeuvre de la loi Besson, un an après sa publication. Ce premier bilan fait ressortir une forte mobilisation des partenaires locaux : conseils généraux, organismes HLM, services de l’Etat. Les autres partenaires — communes, bailleurs publics ou privés, collecteurs du 1 % logement, caisses d’allocations familiales, travailleurs sociaux institutionnels, associations — ont été très inégalement associés selon les départements. A ce jour, la plupart des plans départementaux ont été signés. Les actions les plus fréquentes (…) [Lire la suite]


Les gens du voyage

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Les gens du voyage seraient de l’ordre de 200 à 250 000, dont la quasi totalité de nationalité française, selon un rapport de M. Arsène Delamon sur « la situation des gens du voyage et les mesures proposées pour l’améliorer », remis au Premier ministre en juillet 1990. On distingue parmi les gens du voyage les Tziganes, les Yeniches et les personnes qui vivent en habitat mobile. « Minorité culturelle mal comprise », les gens du voyage se trouvent aujourd’hui dans une situation fragile, en raison des évolutions économiques et sociales. Aujourd’hui, relève le rapport, « si les (…) [Lire la suite]


Sonacotra : l’envers de la « révolution culturelle »

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Le secrétaire d’Etat à l’Intégration, Kofi Yamgnane, déclarait récemment vouloir « mettre le paquet sur la mission sociale » de la Sonacotra . Qu’est donc devenue la SONACOTRA au cours des six années écoulées, qui ont vu de profondes "restructurations " qualifiées de « révolution culturelle » par son PDG démissionnaire ? Le gouvernement vient de désigner une nouvelle direction. Toutes les conditions sont donc théoriquement réunies pour que, dans les prochains mois, cette société nationale, où l’Etat est majoritaire, devienne le terrain privilégié d’application de la volonté gouvernementale d’intégration par le logement. [Lire la suite]


Voyage dans une unité de gestion

Article du Plein droit n° 17, avril 1992

Trois membres du Gisti et un ancien résident des foyers ont effectué, fin 1991 début 1992, une enquête sur l’unité de gestion de Saint-Denis sud. Son siège est situé à Bagnolet. Elle regroupe, sous la responsabilité d’un directeur d’unité de gestion, dix « résidences », selon la teminologie "new look" : une à Bagnolet, deux à Montreuil, deux à Neuilly-sur-Marne, une à Noisy-le-Sec, une à Romainville, une à Rosny-sous-Bois, deux à Villemomble. [Lire la suite]


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Dernier ajout : vendredi 4 août 2006, 18:28
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