Protection sociale /
Adresse postale et droit à la domiciliation
- Textes législatifs et réglementaires
- Principe déclaratif de l’adresse
- Droit à la domiciliation (droit commun)
- Demandeurs d'asile (domiciliation spécifique)
- Autres situations spécifiques : détenus, gens du voyage, personnes sous tutelle...
- Circulaires
- Jurisprudence
- Défenseur des droits
- Documents
- Archives
Voir également la rubrique sur le service (universel) postal.
I. Textes législatifs et réglementaires
A. Principe déclaratif de l’adresse
- R.113-8 du code des relations entre le public et l’administration (impliquant le principe déclaratif pour l’adresse en matière de droits sociaux). Disposition reprise du décret n°2000-1277 du 26 décembre 2000 portant simplification de formalités administratives et suppression de la fiche d’état civil (abrogé par le décret n° 2015-1342 du 23 octobre 2015 relatif aux dispositions réglementaires du code des relations entre le public et l’administration) (R.113-7 : "Sauf dispositions législatives ou réglementaires contraires, les pièces d’état civil sont prises en compte quelle que soit la date de leur délivrance")
- par exemple, pour l’AME : "CPAM : Ce principe est réaffirmé. La demande d’AME doit être présentée sur le département de résidence, qui correspond le plus souvent à l’adresse de domiciliation ou à l’adresse des preuves de résidence jointes au dossier. La réglementation n’impose pas au demandeur de prouver l’adresse qu’il déclare." (RENCONTRE CPAM75/MdM/ODSE du 26/06/2019)
B. Droit à la domiciliation (droit commun)
- L. 264-1 CASF
- L. 264-2 à L. 264-5 CASF (élection de domicile)
- L.102 al. 2 du code civil (Le lieu d’exercice des droits civils d’une personne sans domicile stable est celui où elle a fait élection de domicile dans les conditions prévues à l’article L. 264-1 CASF).
- L. 252-1 et L. 252-2 CASF (Aide Médicale Etat (AME) : alignement sur le droit à la domiciliation par l’article 46 de la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014)
- D. 264-1 à D. 264-15 CASF
- modifications par décret n° 2016-641 du 19 mai 2016 dont R.264-4 sur le lien avec la commune pour la domiciliation
- Arrêté du 20 décembre 2019 fixant les modèles de formulaire de demande d’élection de domicile et d’attestation d’élection de domicile des personnes sans domicile stable (précédents arrêtés : 3 novembre 2017, 11 juillet 2016...)
- Cerfa 16029*01 et 16030*01 (précédents cerfa :
n°15548-02;n°15548*01),n°15547*02,n°15547*01;n°13482*02)C. Demandeurs d’asile (domiciliation spécifique)
- voir La demande d’asile et les conditions matérielles d’accueil (CMA), Note pratique, 2e édition, décembre 2023 (voir résumé changements 2019 sur le site de la Cimade)
- L.264-10 al.1 CASF (l’élection de domicile de droit commun ne vaut pas pour les demandes d’asile)
Domiciliation hors CADA ou structure assimilée
- L551-7 Ceseda (L744-1 3ème alinéa avant le 1er mai 2021) : si le DA n’est pas en CADA ou en structure assimilée (L552-1, ou L.744-3 avant le 1er mai 2021), ces dernières étant considérées comme des domiciles stables (cf.R.551-7, R744-1 avant 1er mai 2021), et n’est pas en domicile stable (au sens très restrictif de R.551-7, ex R744-1, cf. plus loin), alors "domicile auprès d’une personne morale conventionnée (...) dans des conditions fixées par décret" (?)
Domiciliation si CAES, avant orientation DNA/CADA
- Arrêté du 13 janvier 2021 relatif au cahier des charges des centres d’accueil et d’évaluation de la situation administrative (prévu par R.744-6 - domiciliation dans CAES en attente orientation DNA/CADA avec "En cas de non présentation d’un demandeur d’asile orienté vers le CAES dans les 5 jours, le CAES d’accueil assure tout de même la domiciliation postale du demandeur qui devait s’y présenter, mais informe sans délai l’OFII de sa non-présentation afin qu’il soit mis fin aux conditions matérielles d’accueil").
Domiciliation CADA ou structure assimilé
- R552-10 Ceseda (R744-6-1 avant le 1er mai 2021) (la domiciliation fait partie des "normes minimales en matière d’accompagnement social et administratif dans ces lieux d’hébergement prévu par L744-3)
- R551-7 à R551-15 Ceseda (R.744-1 à R.744-4-1 avant le 1er mai 2021)(Domiciliation des demandeurs d’asile après CAES)
- R.551-7 Si pas CADA ou structure assimilée, il faut que la personne "dispose d’un titre pour y fixer son domicile" là où elle est = exclusion personne hébergée...) (avant 1er mai 2021 : R.744-1 = "Le lieu où la personne est hébergée sans disposer d’un titre pour y fixer son domicile n’est pas regardé comme un domicile stable" = impossible sauf si acte de propriété, contrat de location, prêt à usage gratuit ou commodat = modifié par décret n° 2018-1159 du 14 décembre 2018)
- R.551-8 et suivants (R744-2 et R744-4 avant le 1er mai 2021) (les CADA et autres structures bénéficiant de financements du ministère (L552-1, ex L.744-3) sont obligés de délivrer la correspondance qu’ils reçoivent, ils valent aussi élection de domiciliation pour les demandeurs d’asile hébergés, doivent délivrer une déclaration de domiciliation d’une durée d’un an, valant aussi justificatif de domicile pour le droit au compte, et qui ne peut être refusée pour l’exercice d’un droit ou l’accès à un service essentiel garanti par la loi)
- R. 551-14 et -15 (R744-3 avant le 1er mai 2021) (fin de domiciliation par CADA si la personne est orientée vers un lieu d’hébergement, a un domicile stable, ou à un comportement violent (orientation vers un autre organisme mais lequel ?) (modifié par décret n° 2018-1159 du 14 décembre 2018)
- R.551-12 (R744-4-1 avant le 1er mai 2021) (si domicile stable, obligation d’indiquer leur changement d’adresse à l’OFII et à l’OFPRA. Sinon envoi à la dernière adresse connue)
Enregistrement de la demande d’asile et délivrance de la première attestation d’un mois
- L521-1 et suivants (L 741-1 avant le 1er mai 2021)(demande d’asile et délivrance attestation de demande d’asile "sans condition préalable de domiciliation"". Délivrance attestation de demandeur d’asile (L521-7)
- R521-5 4° (R741-3 avant le 1er mai 2021 : "S’il dispose d’un domicile stable [remplace "
s’il est hébergé par ses propres moyens"], l’indication de l’adresse où il est possible de lui faire parvenir toute correspondance pendant la durée de validité de l’attestation de demande d’asile" (+ R551-7 = exigence titre du domicile, ex R.744-1->https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000037831072/2019-01-01/ = "Le lieu où la personne est hébergée sans disposer d’un titre pour y fixer son domicile n’est pas regardé comme un domicile stable" = impossible sauf si acte de propriété, contrat de location, prêt à usage gratuit ou commodat) = restriction par décret n° 2018-1159 du 14 décembre 2018) (nb : avant le 1er nov 2015, ancien art R.741-2, 4° prévoyant domiciliation auprès d’une association agrée pour assurer la mission de réception et de transmission des courriers adressés aux demandeurs d’asile sans domicile stable).- R521-9 Ceseda (R741-5 avant le 1er mai 2021) ("Lorsque l’étranger n’a pas fourni l’ensemble des éléments mentionnés aux articles R. 521-5 ou R. 521-6 (R. 741-3 avant 1er mai 2021) [dont indication de l’adresse du domicile stable], le préfet compétent enregistre la demande sur la base des éléments dont il dispose et convoque l’intéressé à une date ultérieure pour compléter l’enregistrement de sa demande (...). L’attestation de demande d’asile (...) n’est remise qu’une fois que l’ensemble des conditions prévues aux articles R. 521-5 à R. 521-7 sont réunies"").
Pour le renouvellement de l’attestation de demande d’asile
- L551-7 Ceseda ("Le demandeur d’asile qui ne dispose pas d’un domicile stable élit domicile auprès [de la Pada/Spada]") (L.744-1 avant le 1er mai 2021 : "Le demandeur d’asile qui ne dispose ni d’un hébergement, au sens du 1° de l’article L. 744-3 [= CADA], ni d’un domicile stable [= locataire/propriétaire cf. R.744-1] élit domicile auprès d’une personne morale conventionnée à cet effet pour chaque département...") = obligation (depuis loi du 10 août 2018) d’élire domicilié auprès d’une SPADA pour les demandeurs non hébergés en CADA
- L531-38 Ceseda (L. 723-13 3° avant le 1er mai 2021) ("L’office peut prendre une décision de clôture d’examen d’une demande [si] le demandeur n’a pas informé l’office, dans un délai raisonnable, de son lieu de résidence ou de son adresse et ne peut être contacté aux fins d’examen de sa demande d’asile")
- R541-1 et R.541-2 Ceseda (renouvellement : R.541-2 : "L’étranger qui sollicite le renouvellement de l’attestation de demande d’asile présente (...) la déclaration de domiciliation prévue à l’article R. 551-8 ou le justificatif de domicile s’il dispose d’un domicile stable" - ex R.743-2 avant le 1er mai 2021) (a remplacé "la justification du lieu où il a sa résidence ou l’indication de l’adresse d’une personne morale conventionnée dans les conditions prévues à l’article L. 744-1) (= depuis 2019, pour échapper à domiciliation spada, il faut être locataire ou propriétaire... sinon pas de renouvellement, sauf régionalisation Dublin) (décret n° 2018-1159 du 14 décembre 2018 )
- Arrêté du 20 octobre 2015 fixant le modèle du formulaire de déclaration de domiciliation de demandeur d’asile - Modèle de déclaration de domiciliation (ce certificat ne peut être établi que par les associations conventionnées avec l’OFII ou par les lieux d’hébergement stables - CADA, AT-SA, HUDA "pérennes" - après l’enregistrement de la demande et après orientation par l’Ofii).
- Voir aussi Note du 24 janvier 2019 sur domiciliation des visas couloirs humanitaires-, Ministère de l’intérieur (avec un rappel du droit en vigueur en matière de domiciliation des demandeurs d’asile ; il n’est plus possible d’être domicilié chez un tiers sauf le conjoint, et également personnes prises en charge dans le cadre du protocole des couloirs humanitaires et hébergés par des particuliers - sont donc probablement caduques les Instructions « Mise en oeuvre de la réforme de l’asile » (fiches pratiques), Ministère de l’intérieur, 2 novembre 2015).
Voir aussi
- rubrique Demander l’asile en France, Gisti (en plusieurs langues)
- La procédure d’asile en France, Cahier juridique, Gisti, mai 2020
- Guide de la demandeuse et du demandeur d’asile à Paris (en plusieurs langues et régulièrement remis à jour)
- Comment fonctionne la domiciliation des demandeurs d’asile ?, Infomigrants, 2020
- Dom’asile.
- Un refus de domiciliation d’un demandeur d’asile (par exemple suite à refus de la proposition d’hébergement) est-il légal ? (note encore valable ?)
- Guide du demandeur d’asile en France - ministère de l’Intérieur - septembre 2020 (pdf) (+ une vingtaine de traductions) (remplace
version nov 2015D. Autres situations spécifiques : détenus, gens du voyage, personnes sous tutelle...
1. Détenus (dispositif subsidiaire d’élection de domicile auprès de l’établissement pénitentiaire)
- Article L312-2 du nouveau code pénitentiaire (Ordonnance n° 2022-478 du 30 mars 2022 et Décret n° 2022-479 du 30 mars 2022) remplace
- article 30 de la loi pénitentiaire n°2009-1436 du 24 novembre 2009 (tel que modifié par l’article 31 de la loi 2014-896) (voir circulaires : note du 9 mars 2015 et Guide des droits sociaux accessibles aux personnes placées sous main de justice à l’usage des personnels pénitentiaires, Direction de l’administration pénitentiaire, février 2016, pages 11, 12, 87)
2. Gens du voyage non sédentaires(dispositif d’inscription dans une commune de rattachement)
Loi n°69-3 du 3 janvier 1969 relative à l’exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe. - abrogé par l’article 195 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté (article 194 : pendant une période transitoire de 2 ans, domiciliation auprès de la commune actuelle de rattachement + livrets de circulation acceptés pendant 2 ans pour chambre de commerce) (voir cette circulaire du 19 avril 2017 du min de l’Intérieur sur la présentation des nouvelles dispositions relatives aux gens du voyage dans la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté)- Décret n° 2017-1522 du 2 novembre 2017 relatif aux personnes n’ayant en France ni domicile ni résidence fixe et pris pour l’application des articles 150, 194 et 195 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté
- Gens du Voyage. Evolution du cadre juridique de la domiciliation, FNASAT, 10 octobre 2018 (très bon topo - très utile)
3. Personnes sous tutelle
- article 108-3 du Code Civil (les personnes sous tutelle doivent être domiciliées chez leur tuteur=.
4. Carte nationale d’identité
- Article 2 du Décret n°55-1397 du 22 octobre 1955 instituant la carte nationale d’identité (élection de domicile valable pour demander une CNI au préfet)
5. Inscription sur les listes électorales pour les citoyens UE sans domicile fixe (élections municipales et européennes)
- article 22 TFUE ("les citoyens de l’Union exercent leur droit de vote et d’éligibilité aux élections" municipales et européennes "dans l’Etat membre où ils résident dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet Etat") + directive 94/80/CE du 19 décembre 1994 du Conseil de l’Union européenne fixant les modalités de l’exercice du droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales pour les citoyens de l’Union résidant dans un Etat membre dont ils n’ont pas la nationalité (pdf)
- article 88-3 de la Constitution ("sous réserve de réciprocité et selon les modalités prévues par le Traité sur l’Union européenne ..., le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux seuls citoyens de l’Union résidant en France....")
- Code électoral : LO227-1 à 5, LO228-1, LO230-2, LO236-1, LO238-1, LO273-2 (élections municipales)
- Loi n° 77-729 du 7 juillet 1977 relative à l’élection des représentants au Parlement européen (élections européennes)
- Loi organique n° 2016-1046 du 1er août 2016 rénovant les modalités d’inscription sur les listes électorales des ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne autre que la France pour les élections municipales (dossier législatif) (permet aux "personnes sans domicile fixe" de pouvoir s’inscrire comme c’était déjà le cas pour les Européennes, et dont elles étaient exclus, notamment par une circulaire du 25 juillet 2013 - voir plus loin la décision MSP-MLD-2015-127 du 28 mai 2015 du Défenseur des droits)
- Instruction relative à la tenue des listes électorales et des listes électorales complémentaires, Ministre de l’Intérieur, 21 novembre 2018 (pdf)
- municipales 2020 - campagne Romeurope - flyer Comment s’inscrire pour voter + rapport Les élus locaux face à la résorption des bidonvilles + synthèse
II. Circulaires
-
Circulaire DGAS/DSS/DHOS n° 2005-407 du 27 septembre 2005 relative à l’aide médicale de l’État(caduque sur domiciliation depuis alignement domiciliation pour l’AME sur le droit commun à la domiciliation)
Circulaire n° DGAS/MAS/2008/70 du 25 février 2008 relative à la domiciliation des personnes sans domicile stable. BO Santé – Protection sociale – Solidarités no 2008/3 du 15 avril 2008, Page 291 (abrogée par Instruction n° DGCS/SD1B/2016/188 du 10 juin 2016)
- Note du 9 mars 2015 relative à la domiciliation en établissement pénitentiaire (BO min. Just. n° 2015-03, 31 mars - NOR : JUSK1540021N) - remplace la
Circulaire du 1er février 2013 relative à la domiciliation en établissement pénitentiaire.(BOMJ n°2013-02 du 28 février 2013 - JUSK1240044C - pdf original avec plan+ La domiciliation en établissement pénitentiaire analyse de la Fnars (antérieure toutefois à la note du 9 mars 2015) + Guide des droits sociaux accessibles aux personnes placées sous main de justice à l’usage des personnels pénitentiaires. Direction de l’administration pénitentiaire, février 2016 (pages 11, 12, 87)
- Instruction n° DGCS/SD1B/2016/188 du 10 juin 2016 relative à la domiciliation des personnes sans domicile stable, BO... (version word) - mise à jour par :
- Note d’information N° DGCS/SD1B/2018/56 du 5 mars 2018 relative à l’instruction du 10 juin 2016 relative à la domiciliation des personnes sans domicile stable (mise à jour du Guide de la domiciliation des personnes sans domicile stable dont absence d’obligation de présenter un justificatif d’identité ; recevabilité de l’attestation de domiciliation pour les démarches préfectures ; "Il ne revient pas aux organismes domiciliataires d’apprécier le caractère licite ou illicite de l’occupation du territoire communal. La délivrance d’une attestation de domiciliation ne préjuge pas des procédures spécifiques pouvant être conduites à ce sujet")
III. Jurisprudence
A. Droit à la domiciliation
Voir aussi la base de jurisprudence du site Dequeldroit.fr
(recours refus domiciliation = plein contentieux et non REP : CE, 3 juin 2019, Mme V., n° 423001 ; CE,19 novembre 2021, Mme E. , n° 440802)
- TA de Pau, 23 avril 2013, n°1200683 (lien avec la commune - annulation refus d’élection domicile par CCAS / "il convient d’apprécier la notion d’installation au regard de la situation des personnes sans domicile stable ; qu’une personne qui justifie d’un lien quelconque avec une commune, paraît il ténu, est en droit d’obtenir une domiciliation auprès de celle-ci" ; en l’espèce, le demandeur justifie avoir régulièrement bénéficié, depuis trois mois à la date de la décision de refus, des prestations des restos du cœur situés sur le territoire de la commune - carte de fréquentation à l’appui - et justifie donc suffisamment de son lien avec la Commune)
- Conseil constitutionnel - Décision n° 2013-347 QPC du 11 octobre 2013 (élection de domicile des étrangers en situation irrégulière sans domicile stable - voire note Comede ci-dessous)
- TA Nantes, 30 mars 2015, n°1502248 (et autres) - injonction en référé (mesure utile) au CCAS de Couëron d’examiner une demande de domiciliation de citoyens UE (roumains) en situation irrégulière (considérants 4, 5, 7, 8 : "...sont installés sur un terrain sur le territoire de la commune...le refus de domiciliation fait obstacle à ce que X puissent accéder aux soins médicaux de base... atteinte à leur droit à la santé et à leur dignité...l’urgence de la mesure est ainsi caractérisée ;... ni le fait que les requérants séjournent irrégulièrement depuis plusieurs mois sur le terrain ..., ni le fait que la demande d’AJ présentée mentionne ce lieu, ne sauraient, dans les circonstances particulières de l’espèce, permettre de considérer ... qu’ils ne seraient pas sans domicile fixe ; que l’engagement à leur encontre d’une procédure d’expulsion du terrain occupé ne fait pas davantage obstacle à leur domiciliation...") (commentaire Journal des jeunes, n°347-348, sept-oct 2015)
- TA Montreuil, référés, 12 août 2015 (3 ordonnances de non-lieu à statuer sur un référé contre refus de domiciliation du CCAS de La Courneuve, ce dernier ayant fini par domicilier les 3 familles la veille de l’audience).
- TA Lyon, référé, 27 août 2015, n°1507061 (lien avec la commune - injonction au CCAS de Vaulx-en-Velin de domicilier - "l’élection de domicile est indispensable aux personnes sans domicile stable pour leur permettre d’accéder, notamment au service des prestation sociales, légales, réglementaires et conventionnelles auxquelles ils sont susceptibles de prétendre (…) ; qu’y est notamment subordonné (…) l’accès à l’AME ; que l’état de santé de Mme requiert une prise en charge médicale (…) que la décision attaquée, en privant Mme de la possibilité de bénéficier de l’AME préjudicie ainsi de façon grave et immédiate à ses intérêts" - interprétation inexacte de L264-4 et R264-4 du CASF du CCAS pour dire que pas de lien avec la commune) (commentaire Journal des jeunes, n°347-348, sept-oct 2015)
- TA Lyon, référé, 1 avril 2016, n°1601980 (annule refus de renouvellement de domiciliation par un CCAS qui considérait que le fait d’avoir été hébergée durant plus d’un an à l’hôtel démontrait que la famille disposait d’un domicile stable ; référé : urgence du seul fait de ne pas disposer d’adresse postale + erreur de droit = L.264-5 "L’organisme qui assure la domiciliation y met fin lorsque l’intéressé le demande, lorsqu’il acquiert un domicile stable ou lorsqu’il ne se manifeste plus")
- TA Montreuil, 29 mars 2018, n°1704435, 1708403 (sanctionne le refus de Bobigny d’organiser un service de domiciliation, malgré la décision de la commune de créer ce service sous la pression - décision utilisable contre d’autres mairies SDF-phobes...“Il résulte de ces dispositions que les CCAS sont légalement tenus d’assurer le service de domiciliation des personnes sans domicile stable qui leur en font la demande et qu’ils peuvent seulement refuser une telle domiciliation par une décision individuelle et motivée, dans le cas où les demandeurs ne présentent aucun lien avec lien avec la commune ou le groupement de commune de rattachement de l’établissement”)
- TA Nanterre, 28 mars 2019, n°1702197 (refus de domiciliation au motif d’un lien insuffisant avec la commune - annulation du refus car insuffisance de motivation de l’absence de lien par la commune)
- CAA Lyon, 6e ch. – formation à 3, 5 juillet 2018, n°16LY03057 (lien avec la commune - Roumain SDF, depuis 4 ans, hébergé dans le cadre du plan hivernal dans un gymnase de cette commune)
- TA Nantes, référé, 2 janvier 2020, n°1913823 (annulation refus de la commune de Sainte-Luce de délivrer une attestation de domiciliation à 5 familles, et injonction à délivrer sous un mois), suivi (suite à non respect par la commune) de TA Nantes, référé, 11 février 2020, n°2001340 (astreinte de 200 € par jour de retard), et finalement TA Nantes, référé, 23 mars 2020 (astreinte fixée finalement à 2000 euros par famille compte tenu du retard) (voir commentaire ici)
- TA Cergy-Pontoise, 7 juillet 2022, n°2103358
- communiqué du TA ("eu égard à la finalité du dispositif, les refus de domiciliation doivent être regardés comme des litiges sociaux au sens de l’article R. 222-13 CJA" ; + plein contentieux / CE, 3 juin 2019, Mme V., n° 423001 ; CE,19 novembre 2021, Mme E. , n° 440802)
- commentaire : Une personne sans domicile stable demande à un CCAS ou CIAS une élection de domicile ? Quel est le régime contentieux applicable en cas de refus ?)
- « Mme A… réside habituellement sur le territoire de la commune de X…. Si le CCAS de X… fait valoir que l’intéressée réside au X… depuis 40 ans, il résulte de l’instruction que la requérante réside avec sa famille dans une communauté de gens du voyage sur un terrain situé au X… à X..., qui ne correspond pas à une adresse postale »
B. Domiciliation et démarches préfectorales
( à compléter/mettre à jour)
- Conseil constitutionnel - Décision n° 2013-347 QPC du 11 octobre 2013 (élection de domicile des étrangers en situation irrégulière sans domicile stable - voire note Comede ci-dessous)
- TA de Nantes, 23 décembre 2014, n°1410800 (demandeur d’asile : annule le refus de la préfecture de renouveler le récépissé qui ne pouvait produire une domiciliation chez un tiers, et avait "seulement" une domiciliation administrative en CCAS) + TA Nantes, référés, 18 juin 2015, n°1504698 (suspension du refus d’enregistrer une demande de réexamen de demande d’asile au vu d’une domiciliation CCAS car l’intéressée a montré qu’elle n’a pas accès à la domiciliation « asile ») (décisions caduques depuis réforme 2018 obligeant demandeurs d’asile ni locataire ou propriétaire (ou conjoint de) à se domicilier auprès de la Spada)
- TA Paris, 7 février 2019, n°1811914/3-2, n°1818617/3-2, n°1814202/3-2 (une domiciliation administrative doit être acceptée pour une demande de titre de séjour, y compris pour une première demande de délivrance) (cf. conclusions "refus de délivrance de titres de séjour sur la base de seules attestations d’élection de domicile" - qui cite d’autres décisions : TA Lyon, 9 mai 2018, n° 1708184 ; CAA Lyon, 7 août 2018, n° 18LY02376)
IV. Défenseur des droits
- Défenseur des droits - Décision MSP-MLD-2015-127 du 28 mai 2015 relative à l’impossibilité d’inscrire les citoyens de l’Union européenne dépourvus de domicile fixe sur les listes électorales pour les élections municipales)
- Décision n°2017-275, 18 octobre 2017 (refus de domiciliation de ressortissants roumains, opposé par un CCAS, pour la seule raison qu’ils étaient ressortissants européens et qu’ils n’avaient donc, au regard de cette qualité, aucune vocation à séjourner sur le territoire français, mais seulement le droit de circuler sur celui-ci... ; la décision confirme le droit à la domiciliation pour ces personnes et "appelle l’attention" du CCAS sur le caractère discriminatoire de ces refus). Commentaire sur le site du DDD
- Décision n°2017-305, 28 novembre 2017, Domiciliation et démarches préfectorales d’admission au séjour (super analyse à propos des refus quasi-systématiques des préfectures de toute la France d’accepter les domiciliations (délivrées par les CCAS ou les structures agréés en matière de domiciliation de droit commun) pour les démarches d’admission ou de renouvellement d’admission au séjour : contraires à la loi - CESEDA, CASF - à la constitution, à plusieurs textes internationaux et constituent une discrimination)
- Règlement amiable RA-2019-067 du 30 avril 2019 relatif à un refus de domiciliation (refus domiciliation au prétexte absence lien avec la commune pour une personne dans un centre d’hébergement situé sur la commune)
V. Documents
- Défenseur des droits, Gens du voyage : Faire respecter vos droits, 15 Février 2023, fiches pratiques pour 16 situations (dossier complet)pdf/ddd_fiches-pratiques_dossier_20230117.pdf dont :
- fiches « Droit à la domiciliation administrative » et « Justificatifs de domicile, domiciliation et démarches préfectorales » dans Note pratique GISTI « Sans papiers mais pas sans droits », 8ème édition, octobre 2023.
- Fiche domiciliation, Les fiches pratique - Droits sociaux liés à l’habitat - Faire valoir ses droits sociaux, Fondation Abbé Pierre - 2022
- Organismes domiciliataires - Ile de France - 31-12-2021
- dont domiciliation à Paris avec -** CCAS (CASVP) - avec liste justificatifs acceptés
- Liste des associations/organismes domiciliataires parisiens (42 asso, 52 sites)
- La demande d’asile et les conditions matérielles d’accueil (CMA), Note pratique, ADDE / Gisti, mai 2020 (sur la domiciliation asile)
- Domiciliation des personnes sans domicile stable (site ministere)
- Une adresse pour exister. Faire de la domiciliation un service public efficient, note inter-associative, 10 octobre 2018 (positionnement : constats et propositions)
- Attestation de suivi social et constatation de présence sur la commune (modèle et explications pour attester lien avec la commune pour la Domiciliation)
- Fiches pratiques sur le site de l’UNCCAS sur la domiciliation (août 2018 : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12)
- Aide mémoire de la réforme de la domiciliation administrative - Comede - 29 septembre 2016 (+ tableau sur les modifications, Fnasat, juin 2016), en complément du chapitre sur la domiciation du Guide Comede 2015)
- La domiciliation après la loi ALUR, analyse, AŠAV, Dom’Asile et Romeurope, octobre 2016 (voir aussi analyse de Romeurope, 27 juillet 2016)
- Un nouveau cadre réglementaire pour la domiciliation, FNARS, 10 octobre 2016 (très bon topo, avec quelques petits pbs : confusion entre la nouvelle obligation pour les personnes sans domicile stable de se domicilier pour l’exercice des droits civils (L264-1 CASF) et l’opposabilité de la domiciliation pour l’exercice des droits civils qui n’est pas nouvelle pour les Français, les citoyens UE et les citoyens NON UE en situation régulière mais c’est nouveau pour les étrangers NON UE en situation irrégulière (L264-2 3° CASF) ;
- Violation des droits et atteintes discriminatoires. Dysfonctionnements généraux des services préfectoraux à l’égard des personnes étrangères sans hébergement stable, Réclamation au Défenseur des droits par plusieurs associations (Comede et autres), mars 2016 (sur l’opposabilité des attestations de domiciliation administrative dans le cadre d’une demande de titre de séjour), voir aussi la réponse du DDD (Décision n°2017-305, 28 novembre 2017) ainsi que cette question parlementaire n° 25158 paru au JO Sénat du 23/02/2017 - page 720) (un exemple de pratiques contestables, ici par la préfecture de Loire Atlantique en 2018)
- Domiciliation administrative et démarches préfectorales d’admission au séjour, COMEDE, 2018 + exemple de courrier à présenter/envoyer en LRAR en cas de refus guichet au motif de présentation d’une domiciliation de droit commun (février, 2019) - (voir aussi Comede, Droits des personnes sans domicile stable de faire des démarches d’admission au séjour en préfecture, janvier 2015 + argumentaire pour les personnes - hors asile - qui sollicitent les préfectures avec une domiciliation administrative - février 2017) + réclamation inter-associative au Défenseur des droits, 24 mars 2016 et la réponse du Défenseur des droits - Décision n°2017-305, 28 novembre 2017) (très utile pour des argumentaires juridiques en cas de difficultés/refus) (voir aussi jurisprudence : conclusions TA Paris, 7 février 2019)
- Modèle de demande de domiciliation auprès du CCAS (figurant en annexe 3, page 31, de cette note pratique du gisti) (voir aussi formulaires Cerfa "textes réglementaires")
- Comede, Procédure de domiciliation et exercice de leurs droits (AJ, séjour, etc.) par les étrangers irréguliers sans domicile stable (commentaires de la QPC n°2013-347 du 13 octobre 2013) (nouvelle version mai 2014)
- Fiche Droit à une domiciliation (tirée du guide pratique « les Roms ont des droits » - Ligue des droits de l’Homme)
- Sur la domiciliation : fiche et lettre type au CCAS pour une demande de domiciliation, gisti. Voir également les modèles de lettre de demande de domiciliation et de lettre de demande de recours gracieux réalisés par Romeurope.
- Guide méthodologique DGCS pour élaboration schéma départemental de la domiciliation (juillet 2014) (pour impliquer les DDCS dans la mise en œuvre effective du droit à la domiciliation)
- Les schémas de domiciliation en Ile-de-France (sept 2016)
- Mayotte - schéma départemental de la domiciliation mai 2015 (arrêté n° 2015-13885 du 9 octobre 2015)
- Synthèse journée francilienne Domiciliation - 10 octobre 2018 (plein d’infos)
- Destruction des boîtes aux lettres sur plusieurs lieux de vie à Calais, communiqué, 11 avril 2022
- Marie Loison-Leruste, "Le droit d’habiter la cité. Les enjeux de la domiciliation des SDF", la vie des idées, 20 septembre 2016
- Pour une domiciliation, retrouver le bon parapheur, Brèves d’exil, Comede, juillet 2018
- Domiciliation des personnes sans domicile stable : « Des refus pour motifs discutables », Le progrès, 21 avril 2016
- Une personne dans un centre d’hébergement proposant un hébergement stable (Centre d’Hébergement d’urgence ouvert en continuité (CHU), Centre d’hébergement de stabilisation (CHS), Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), résidence sociale, maison relais, pension de famille, Foyer Jeunes Travailleurs (FJT), Foyer de Travailleurs Migrants (FTM)...) n’a pas à produire d’attestation d’élection de domicile : l’attestation/ le certificat d’hébergement délivré(e) par l’établissement suffit à justifier le domicile.
- annexe 9 sur "Domicile, résidence, adresse de correspondance" dans les annexes de rapport de l’Igas - Évaluation du répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) : bilan et perspectives - juin 2021 (mise en ligne : octobre 2021), B. Ferras et C. Lépine
VI. Archives
-*Rubriques « Droit à la domiciliation administrative » et « Justificatifs de domicile, domiciliation et démarches préfectorales » de la Note pratique GISTI « Sans papiers mais pas sans droits », 6ème édition, juin 2013. (caduque depuis réforme loi Alur 2014-2016)
CFDA, Droit d’asile en France : conditions d’accueil, état des lieux 2012, février 2013 (sur la domiciliation des demandeurs d’asile) (pdf)(infos caduques depuis réforme asile de 2015 et loi du 10 août 2018)
-* Guide pratique de la domiciliation UNCCAS – FNARS, juin 2010 (attention erreur p.8 concernant les citoyens de l’UE) - sur le site de l’UNCCAS - voir aussi Domiciliation : outils et modèles proposés sur le site de la FNARS (caduque depuis réforme loi Alur 2014-2016)
-*Note sur les droits sociaux et le principe déclaratif en matière de domicile, Gisti, septembre 2008
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